Région de Tombouctou : « L’administration n’est que de nom »

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rue de Tombouctou
Rue de Tombouctou

« La réconciliation nationale, la cohésion nationale et le vivre ensemble, vue par les jeunes de Tombouctou », tel était le thème de l’émission « questions d’actualité » sur les antennes de l’Ortm le 4 mai 2014. L’émission était présentée par Moussa Harry Maïga qui recevait sur le plateau, les jeunes leaders des cercles de Tombouctou, Bilal Mahamane Touré, de Niafunké, Bocar Yattara, de Goundam,  Amadou A Touré, de Diré Ousmane Kantao et du cercle de Rarhouss, Sidi Ben Hamoudi. Au cours de ce débat, les invités ont souhaité le retour effectif de l’administration afin d’amorcer la réconciliation nationale.

En marge du Forum de Tombouctou sur la réconciliation nationale tenu en début du mois d’avril, la télévision nationale a organisé un débat télévisé pour  permettre aux jeunes des localités de la région de Tombouctou d’expliquer l’impact de la crise sur la région et d’entreprendre des pistes de réflexion pour la réconciliation nationale. Ainsi, cinq jeunes leaders étaient autour de la table pour donner leurs points de vue. Selon Bilal Mahamane Touré de Tombouctou, les gens étaient traumatisés, assommés pendant la crise. Pour qu’il y’ait réconciliation, il faut qu’il y’ait réparation. Avant d’ajouter que les fautifs doivent être traduit devant la justice. « Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités et rende justice. L’Etat a fait semblant de dire à la communauté internationale que l’administration est de retour au nord. Tous les services financiers sont absents à Tombouctou. La sécurité n’est pas parfaite.

La police n’a qu’un seul véhicule qui tombe souvent en panne de carburant. L’administration est à Tombouctou que de nom », a-t-il dit. Il a souligné que l’intégration dans l’armée ne doit pas être commercialisée. Ousmane Kantao de Diré, sans ambages, a affirmé qu’il n’y’aura pas de réconciliation nationale sans justice. Il a souhaité la création d’autres postes de contrôle dans son cercle.

Selon lui, l’Etat doit amorcer l’insertion socio-économique et créer de nombreux emplois pour les jeunes. « Il faut que cette injustice au Mali soit corrigée. On dit aux enseignants de retourner au nord faute de quoi leurs salaires seront coupés. Pourquoi on ne coupe pas les salaires des autres fonctionnaires qui sont toujours à Bamako ? » S’interroge Amadou A Touré de Goundam. Il a fait savoir que la corruption et l’impunité gangrènent l’administration. « Il ne faut pas que nos administrateurs mettent de côté les leçons qu’ils ont apprises telles que la citoyenneté et la moralité », a-t-il conclu. Bocar Yattara de Niafunké a souligné que l’Etat aurait dû dédommager d’abord avant de parler la réconciliation nationale. Quant à Sidi Ben Hamoudi de Rarhouss, la première condition de la réconciliation nationale est le dépôt des armes des rebelles. « Les jeunes doivent être impliqués en amont dans toutes les démarches de la réconciliation nationale. Et l’administration doit revenir au nord avec force, avec des hommes compétents et bien accompagnés », a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo

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