Regards croisés : Des propos du Premier ministre à la clôture du séminaire gouvernemental appréciés par la classe politique

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Lors de la cérémonie de clôture du séminaire gouvernemental organisé suite la mise en place de l’actuelle équipe qu’il dirige, le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a tenu un discours dont des extraits n’ont laissé personne indifférent.  Le chef du gouvernement a souligné en substance que le discours nationaliste, patriotique peut tenir un, deux ou trois ans au plus, mais que c’est l’économie qui importe le plus. Sans cela, il faut savoir quitter à temps au risque d’être renvoyé à coups des cailloux par ceux-là qui vous soutiennent lorsqu’ils n’auront plus rien à se mettre sous la dent.

Dr Modibo Soumaré, président de l’A.f.d : ‘’Le Premier ministre devrait se calmer’’ 

Dr Choguel Kokalla Maïga doit ces spectacles qui ne sont pas dignes de son rang, estime  le président de l’Alliance des forces démocratiques (A.f.d).

Selon Dr Modibo Soumaré, les autorités actuelles doivent plutôt travailler pour respecter le chronogramme des élections convenu avec la communauté internationale. Cette approche leur permettrait de sortir par la grande porte et d’éviter de nouvelles tensions avec la communauté internationale, dont les relations passées ont laissé des séquelles aux plans économique, politique et diplomatique. Malheureusement, le Premier Ministre semble s’adonner à des spectacles qui ne sont pas dignes de son rang.

En effet, à en croire le président Soumaré, à peine la classe politique et d’autres secteurs de la société ont-ils terminé de commenter ses propos contre le président Konaré qu’il a suscité une autre polémique qui pourrait mettre mal à l’aise les autorités de la transition. Le président Soumaré estime qu’il devrait se calmer, car celui qu’il adule et qui est sa référence n’a pas été un exemple de gestionnaire. Toutes les entreprises et sociétés d’État ont été liquidées sous les 23 ans de gestion de ce dernier. Dr Soumaré rappelle que l’histoire retient les grands hommes pour leur capacité à faire preuve de renoncement à un moment donné. Il évoque l’exemple frappant du président du Sénégal, Macky Sall. A noter que lors de la présentation du rapport des A.n.r, le Premier ministre avait averti les ministres qu’il vaut mieux travailler et quitter à temps avant d’être chassé. Il mettait en garde contre le risque que ceux qui les applaudissent aujourd’hui pourraient les blâmer demain s’ils n’ont pas de quoi se nourrir. Les discours patriotiques et nationalistes peuvent susciter l’adhésion pour une période limitée, mais sur le long terme, ce sont l’économie et le développement qui tiennent la clé de la réussite d’un pays, disait Choguel.

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Cheick Boucadry Traoré : «Il y a matière à réflexion dans ce discours»

Récemment, le Premier ministre du gouvernement de la transition, Choguel Kokalla Maïga, a tenu un discours sur le nationalisme et le développement économique, qui a suscité beaucoup d’intérêt au sein de la classe politique malienne. Pourtant, son discours contient de nombreux aspects qui méritent réflexion.

En effet, il doit nous inciter à approfondir et à mener plus loin notre réflexion sur notre vie politique, la nature de notre société et nous indiquer quels principes et orientations éthiques doivent nous guider face à nos approches politiques. Ces temps-ci, nos politiques ont éloigné nos citoyens de notre humanité commune. Notre classe politique continue toujours à exploiter les terribles tragédies sur les crises au Mali à des fins politiques.

La réalité est qu’il faut sortir du cynisme. Il faut se donner l’espace de réfléchir hors des nécessités du pouvoir et des discours actuels pour réinventer notre pays. Comme nous l’avons dit auparavant, il est temps de changer nos façons de faire, changer notre logique et notre mode de pensée.

Nous devons voir plus loin, discerner les problèmes de demain pour construire l’avenir. Il est important de reconnaître que notre pays fait face à de grands défis sociaux, financiers et économiques à relever. Il est juste d’affirmer que l’état de la nation est très inquiétant. La crise politique et financière qui retarde le renforcement de la croissance suscite beaucoup d’interrogations sur le fonctionnement et l’avenir de notre système de gouvernance actuel.

En tout état de cause, il faut redéfinir les missions et rapidement engager des réformes pour améliorer la gouvernance, aider le pays à opérer une transition vers de meilleures institutions et remédier aux défaillances de l’État qui freinent le progrès. Nous devons apporter une vision différente et mettre au point de nouvelles stratégies de développement économique durable et de rétablissement d’un environnement sécurisé sur l’ensemble du territoire, la restauration de l’État de droit, la consolidation des services de l’État, la réconciliation et le renforcement de la cohésion sociale.

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