C’est par un traitement judicieux du passé qu’on arrivera à bâtir le présent, tout en se projetant dans l’avenir
C’est à cet exercice que s’attèle le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (CRI 2002). Ainsi, il a initié une série de rencontres dont le coup d’envoi a été donné le jeudi dernier dans la salle des réunions de la Maison des Ainés de Bamako. C’était à l’occasion d’une journée d’information avec les différents coordinateurs des chefs de quartiers de Bamako, des jeunes leaders d’associations et d’Ong et les hommes des médias. Animée par le président du CRI 2002, le Dr Abdoulaye Sall, la conférence avait comme modérateur Me Amadou Tiéoulé Diarra, Avocat à la Cour.
D’entrée de jeu, le conférencier a fait un exposé brillant sur les différentes questions qui opposent à l’heure actuelle les maliens. Il s’agit de la révision constitutionnelle avec de nouvelles modifications. Celle-ci a été approuvée la semaine dernière par les députés de l’Assemblée nationale. Pour Abdoulaye Sall, la Constitution est le fondement de la vie d’une Nation. Elle est à la fois une lantente (j’ai pas compris ce mot) pour le citoyen qui vit à l’abri et sous la protection de ses règles. Donc, il lui revient de la respecter. L’Etat du Mali, selon le conférencier, se trouve sous une double contrainte, à savoir : de la non dépendance de ses mouvements et d’être dirigé par des représentants élus auxquels cette même Constitution a donné compétence pour le faire. « Par nature et notamment dans un pays en co-construction démocratique et en crise comme le nôtre, toute proposition de révision constitutionnelle fait l’objet de chaudes empoignades tant sur le plan politique, juridique et institutionnel » a poursuivi Dr Sall.
Parlant des concepts fondateurs et fédérateurs de la démocratie au Mali, le président du CRI 2002 a fait un rappel des différentes Constitutions qui ont régi le parcours de notre pays. Il s’agit notamment de celle de la première République avec le président feu Modibo Keita. Celle-ci s’est étalée sur la période du 24 novembre 1958 au 21 septembre1960. Quant à la deuxième Constitution vécue par notre pays, elle est l’émanation du coup d’Etat orchestré par le Comité malien de libération nationale (CMLN), dirigé par le général Moussa Traoré. Celle-ci dite la deuxième République du Mali, a été opérée en 1974. Quant à la troisième République, celle qui est en cours, elle est intervenue avec la Constitution du 25 février 1992.
Pour Dr Abdoulaye Sall, il est nécessaire de faire un traitement judicieux du passé de notre pays, pour guérir les mémoires. Pour ce faire, il faudrait relever un certain nombre de défis. Il s’agit, entre autres, de : l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale ; la révision constitutionnelle en cours ; les élections de proximité à venir ( reste des communales, cercles, régions et District de Bamako) etc.
S’exprimant en termes des perspectives, le président du CRI 2002 pense à un Mali « Un, Indivisible et Apaisé ». Pour cela, il faut mettre en jeu des pratiques. Au nombre desquelles: il faut un dispositif et un système de veille et d’alerte pour la démocratie, la paix, l’unité et la réconciliation nationale ; des campagnes vigoureuses d’information, de sensibilisation, de formation et de mobilisation ; fixation dans la constitution d’une date intangible pour l’investiture du président de la République etc.
Diakalia M DEMBELE