Regard sur le monde : La plaie sociale de la rumeur

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On a dit… Ils ont dit… Qui l’a dit ? On a raconté… Qui l’a raconté ? De la bouche à l’oreille, de l’oreille à la bouche suivante ainsi de suite et naît la… rumeur ! Fondée ou pas, elle est omniprésente dans toutes les relations sociales, dans nos familles, dans nos maisons, dans nos quartiers.

Selon les pays, elle a différentes appellations. Au Cameroun, on l’appelle le “Kongossa”, en Côte d’ivoire, on dit “Kpakpato” et au Mali, c’est le “Nanfiguiya”. Au fait, c’est quoi la rumeur ?

La rumeur est le fait de colporter ou de divulguer des informations fondées ou pas généralement dans le but de faire du mal aux personnes concernées.

Ce petit “on” qui n’a l’air de rien a déjà fait tant de mal autour de nous. Beaucoup de gens sont devenus des véritables pestiférés à cause de fausses nouvelles racontées sur elles, certains ont divorcé à cause des rumeurs, d’autres ont perdu leur poste de responsabilité. Sans compter des cas multiples de suicide à cause de la honte.

Et les réseaux sociaux ne sont pas venus arranger les choses dans ce domaine. Ils sont devenus une véritable arme de destruction massive des réputations car les nouvelles se propagent plus vite et tous les montages sont possibles grâce aux outils “maléfiques” créés par nous-mêmes. Voilà comment une chose destinée à aider au départ peut détruire une vie de fond en comble.

J’ai ainsi été témoin, il y a quelques temps, du divorce d’un de mes voisins à cause de la rumeur. Il rentrait du boulot vers le petit soir et sur son chemin, il a rencontré une voisine du quartier. Il s’est arrêté quelques secondes avec elle pour les salutations d’usage.

Il allait amèrement regretter ces secondes car à peine cette scène anodine s’est déroulée, une mauvaise langue a tôt fait d’appeler sa femme pour lui dite in extenso : “Je viens de voir ton mari donner rendez-vous à une fille” !

A son arrivée chez lui, sa femme n’a même pas cherché à comprendre ce qui s’était réellement passé avant d’engager les hostilités. Il a beau lui dire que c’était juste une salutation passagère, elle ne voulait rien entendre. On dit souvent qu’il ne faut jamais accuser quelqu’un sans preuve mais elle l’a fait.

Pis, elle est allée s’attaquer à la fille en question et il s’en est suivi une grande bagarre. Elle a aussitôt fait ses bagages et elle est partie sans autre forme de procès. Voilà comment la rumeur a détruit le couple du malheureux !

Voilà comment un paisible ménage à volé en éclats à cause du colportage de mensonges juste pour nuire. Voilà où peuvent mener le bavardage, le colportage, la rumeur. En général, ceux qui se livrent à ce sport très avilissant s’intéressent aux vies des autres plus qu’à leur propre vie. Ils ont plus d’informations sur vous que vous-mêmes.

Ils décortiquent tout, analysent tout, comprennent tout plus que tout le monde. Ils vont de maison en maison, de bureau en bureau pour semer la zizanie en recueillant des informations qu’elles transforment tant et si bien qu’on ne reconnait même plus l’information initiale. Ils ont vraiment un esprit tordu et très apte à imaginer des scénarios machiavéliques dans le seul but de faire du mal.

Apprenons à tenir notre langue quand nous n’avons aucune preuve de ce que nous avançons. Ne condamnons jamais sans vérifier au préalable ce qui nous est rapporté et bannissons le célèbre “on m’a dit” ou “il paraît” du langage… Occupons-nous de nos affaires avant de regarder celles des autres. Et si chacun commençait par balayer devant sa porte ?

La vie serait belle et le monde meilleur !

Serges Kooko

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