Regard sur le monde : Les enfants de la rue, quel avenir ?

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Ils inondent les rues et les marchés de la capitale : Lafiabougou, Rail-da, Grand hôtel… ! Les enfants de la rue sont partout, sur tous les grands axes, à tous les feux et carrefours.

Il est devenu difficile sinon impossible de se déplacer sans se faire apostropher par ces enfants en quête de pitance ou d’une petite pièce pour, disent-ils, manger ou acheter des chaussures. C’est devenu si banal qu’on a fini par s’y habituer et on est presque devenu insensibles à tout cela. Mais en réalité, devons-nous rester indifférents à ce phénomène ?

Ils sont laissés à eux-mêmes et vagabondent à longueur de journée pour mendier et commettre des larcins par-ci, par-là. Une question majeure se pose alors : n’ont-ils pas de familles ou de parents ?

A l’allure où vont les choses, si rien n’est fait, la situation risque d’échapper à tout contrôle. Les rues de Bamako risquent de ressembler aux dédales de Harlem ou du Bronx aux Etats-Unis où les enfants de la rue s’entre-déchirent au vu et au su de tout le monde.

Ces enfants doivent bien survivre et pour cela, ils volent, agressent et se droguent même parfois sinon tout le temps. Ces actes répréhensibles sont en réalités des cris de cœur de ces enfants qui n’ont plus de soutien social et de repère moral.

Cela fait peut-être de la peine d’en parler, mais il faut se le dire ; les multiples associations et organismes humanitaires qui prétendent venir en aide aux enfants de la rue jouent-ils vraiment leur rôle ? Ne cherchent-ils pas en réalité leurs propres intérêts en profitant cette précarité ?

Loin de vouloir cautionner leurs actes de vol et d’agression en encore moins de condamner les pouvoirs publics qui font ce qu’ils peuvent pour les aider, c’est un appel à ces prétendus humanitaires qui doivent jouer le rôle qu’ils se sont eux-mêmes assignés. C’est une façon, non de les indexer, mais d’en appeler à leur bonne conscience pour qu’ils voient la souffrance et la détresse de ces gamins qui n’ont rien fait pour mériter ce qui leur arrive.

Ce fléau est l’affaire de tous et de chacun. Tu es concerné, je suis concerné. Tu peux faire quelque chose, je peux faire quelque chose. Alors ouvrons les yeux, ne soyons pas égoïstes, venons en aide à ces enfants, menons ensemble des actions qui peuvent régler ou, du moins, apporter un petit réconfort à ces êtres innocents car, de près ou de loin, nous finirons par être touchés par le phénomène !

Serges Kooko

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