L’hôtel Al Farouk (Kempesky) de Bamako a abrité les 6 et 7 septembre 2017, l’atelier sur la Réforme de l’Etat et justice transitionnelle organisé par le ministère des droits de l’homme et de la reforme de l’Etat avec l’appui de la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali). L’objectif général dudit atelier est de renforcer la synergie entre les acteurs impliqués pour l’opérationnalisation des mécanismes des garanties de non récurrence des violations des droits de l’homme. La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par le représentant du ministre des droits de l’homme et de la reforme de l’Etat, Dr Abraham Bengaly, en présence du directeur adjoint de la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma, Arnaud Royer et d’autres personnalités.
Selon le directeur adjoint de la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma, Arnaud Royer, les dernières semaines ont montré que l’accord de paix est fragile et doit être consolidé. Avant d’ajouter que les populations et les communautés maliennes, victimes de la crise, doivent obtenir la garantie de la non-répétition des violations des droits de l’homme qu’ils ont eu à subir. A l’en croire, la mise en œuvre de l’accord a rencontré et rencontrera encore de nombreux défis. Face à ces défis, dit-il, la persévérance, l’abnégation et la volonté de réussir ensemble des hommes et des femmes qui ont participé à cet accord seront déterminantes. A ses dires, des efforts importants sont en train d’être réalisés dans les secteurs de la sécurité, de la justice et de l’administration. « Pour que ces efforts aient des effets encore plus palpables, il est important d’éviter l’éparpillement. Plus les réformes sont éparpillées et déconnectées, moins elles produisent les résultats escomptés et le risque de récurrence devient alors plus important. Voilà pourquoi, les échanges et le dialogue entre les acteurs chargés de la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité, de la justice et de l’administration publique sont importantes. La Division des droits de l’homme de la MINUSMA continuera à jouer pleinement son rôle dans l’appui à l’instauration d’un système de justice transitionnelle crédible et efficace », a conclu Arnaud Royer. Pour sa part, le représentant du ministre des droits de l’homme et de la reforme de l’Etat, Dr Abraham Bengaly a indiqué que le présent atelier se veut un espace de dialogue et de partage d’expériences entre les acteurs des trois secteurs clés de la réforme de l’Etat, à savoir la réforme de la justice, la réforme du secteur de la sécurité et la réforme administrative. Pour lui, la réforme de l’Etat n’a de sens que lorsqu’elle s’inscrit dans la perspective d’assurer la sécurité, la justice sociale, la paix, de promouvoir et de protéger les droits de l’homme. « Les processus de mise en place des garanties de non répétition se déclinent communément en mesures de réformes administratives et institutionnelles : réforme du secteur de la justice et de la sécurité, mesures de désarmement, de démobilisation et de réintégration des membres des groupes armés (DDR), mesures d’assainissement des services publics essentiels (police et justice) pour éviter l’intégration dans les nouvelles institutions, des auteurs des plus graves violations des droits de l’homme », a-t-il dit. A l’en croire, le Gouvernement du Mali a adopté en janvier 2017, la politique nationale de justice transitionnelle assortie de son plan opérationnel pour la période 2017-2021. « Si des réformes pertinentes ont été engagées, notamment dans le cadre de la consolidation de la paix, force est de constater qu’elles risquent de ne pas produire des résultats probants, dans la mesure où elles s’opèrent de façon isolée à cause de l’absence d’une véritable communication entre les différents acteurs. Il nous faut donc sortir de l’isolement, renforcer le dialogue et avancer ensemble. L’atelier qui nous rassemble aujourd’hui constitue une nouvelle opportunité devant permettre aux acteurs étatiques et non étatiques de mieux cerner la nécessité de leur implication dans le processus de réformes institutionnelles et administratives. Il s’agira ici de dresser un bilan des expériences des reformes sectorielles et de réfléchir sur l’ensemble des défis liés à la mise en œuvre de la justice transitionnelle », a conclu le secrétaire général du département des droits de l’homme et de la reforme de l’Etat.
Aguibou Sogodogo