Après Kalaban-Coura, Daoudabougou a accueilli samedi 23 février, sur son terrain de football, le débat sur la révision constitutionnelle initié par le Collectif des jeunes de la commune V, avec à sa tête Mamadou Dao. Cette fois-ci, les leaders religieux étaient à l’honneur.
Selon le secrétaire général du Collectif des jeunes de la commune V, Mamadou Dao, le choix des leaders religieux est très important parce qu’ils sont les plus écoutés dans les communautés. «Le but n’est pas qu’ils battent campagne pour le oui ou pour non. Nous estimons qu’avant de parler de la révision constitutionnelle, les gens doivent savoir ce qu’est la constitution, leur rôle et pourquoi, les autorités ont besoin d’eux pour procéder à sa révision», a-t-il fait savoir.
Pour le conférencier, Me Cheick Tidiani Sy, la constitution n’émanant pas du coran, elle est susceptible d’être révisée dès l’instant qu’il y a une nécessité comme dans le cas actuel du Mali. En 27 ans d’existence, les choses ont changé, les réalités ne sont plus les mêmes, et rien que pour cela, il faut aller vers cette révision constitutionnelle, a-t-il déclaré.
«La définition ou la raison d’être d’une constitution est de fixer les règles qui vont gouverner les cités, le pays. Ces règles peuvent être obsolètes, donc il faut les mettre à jour, notamment, le système éducatif et la langue officielle qui est le français», a-t-il ajouté.
Parlant des experts engagés pour conduire le processus de révision de la constitution, Me Sy dira que la méthode est vouée à l’échec parce que ces hommes n’iront jamais à Hombori ou à Kidal. Il s’interroge sur la qualité de l’instrument qui va conduire tous les Maliens et qui sera construit par des experts. Pour lui, les experts sont les chefs de village et les chefs de quartier dans les grandes villes. «Seuls ceux-ci peuvent donner la méthode efficace de gouverner ce pays», a-t-il affirmé. Pour finir, M. Sy a déclaré qu’aucun pays au monde ne peut se développer en utilisant la langue d’autrui.
Les leaders religieux ont salué à leur tour l’initiative en invitant les organisateurs à multiplier ce genre de rencontres afin de mieux édifier l’opinion publique. Ils souhaitent que le bamanankan devienne la langue d’expression officielle, de même que d’importantes réformes au niveau de l’éducation.
Gabriel TIENOU