Dans une interview accordée au quotidien national « L’Essor », le ministre de la Refondation de l’État , chargé des Relations avec les Institutions de la République, Mamadou Mohamed Coulibaly a mis l’accent sur les démarches à adopter pour réussir la refondation de l’État tant réclamée par le peuple malien. En plus des réformes politiques et institutionnelles, la restauration de la confiance entre gouvernés et gouvernants, la restauration de l’autorité de l’État, la reconstruction du tissu social…sont envisagées.
Le peuple malien, dans son ensemble, attend du gouvernement de la transition, la refondation de l’État. Ce travail, le ministre en charge de la question, compte le faire avec tout le peuple, en écoutant et en impliquant tous. A nos confrères de l’Essor, le ministre Mamadou Mohamed Coulibaly a confié que le Mali qui, depuis 2012, est confronté à une crise multidimensionnelle a besoin d’une refondation. Les choses , à son avis, doivent être revues. Plusieurs actions doivent être entreprises pour réussir cette mission de refondation de l’État malien, selon le ministre.
Dans un premier temps, il trouve nécessaire le rétablissement de la confiance entre gouvernants et gouvernés. « Maintenant, dans un premier temps, il nous appartient de rétablir la confiance du Malien aux institutions », a confié le ministre Mamadou Mohamed Coulibaly à l’Essor. La restauration de l’autorité de l’État est la priorité pour ce membre du gouvernement de Moctar Ouane. «Et pour cela, il faut que l’État soit présent sur l’ensemble du territoire, que les services sociaux de base soient rétablis dans les endroits où ils sont interrompus et que l’administration soit présente partout. Nous avons également les problèmes de paix et de sécurité », a-t-il laissé entendre.
Le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions souhaite également réussir, en 18 mois, à reconstruire le tissu social.
Pendant les 18 mois de la transition, une nouvelle Constitution doit être élaborée, la loi électorale doit être refaite, les règles du jeu politiques au Mali doivent être redéfinies… « Il nous faut travailler en même temps à améliorer la gouvernance. Déjà, on est dans la démarche de la décentralisation, également de la déconcentration pour une régionalisation qui va nécessairement amener les questions de réorganisation territoriale, de redécoupage administratif. Il faudra certainement revoir également le découpage électoral lui-même, avant d’arriver au processus référendaire et électoral », affirme le ministre Coulibaly.
Le patron du département de la Refondation de l’État compte, selon ses propos, écouter les Maliens, demander leurs avis pour réussir tous ces chantiers. Pour lui, « la refondation ne peut pas être le travail d’un seul cabinet et ni du seul gouvernement ». Chacun doit, à son avis, jouer sa partition.
Parlant du nouveau projet de la Constitution, le ministre Coulibaly affirme qu’il doit «prendre en compte toute la diversité de la Nation, il doit répondre aux besoins d’inclusion des populations maliennes souvent en marge à cause de la langue étrangère que l’état utilise ». Aussi, ajoute-t-il, il va aussi falloir poser des actes concrets que les populations pourront apprécier dans l’effort d’amélioration de la gouvernance. «Donc, il faudra lutter contre l’impunité, l’injustice et toutes les pratiques de corruption qui sont à la base de toutes les difficultés que nous connaissons aujourd’hui dans notre société. Tout cela marque notre volonté de faire du processus, un processus participatif avec la confiance retrouvée du citoyen en l’état », a-t-il martelé.
Le ministre Mamadou Mohamed Coulibaly a profité également de cette interview pour se prononcer sur les mouvements de grèves. Pour lui, ceux qui revendiquent doivent prendre en compte l’exception de la période. « Quand les gens revendiquent, cela est un droit qui leur est reconnu. Mais on peut se poser parfois des questions sur le moment. Nous avons constaté que le pays était en mal. Nous sommes en train d’essayer de comprendre comment pouvoir apporter des réponses pour corriger les défaillances au niveau de l’état. Peut-être que le moment n’est pas bien choisi que le front social se mette en ébullition, parce que cette situation nous empêche de travailler à répondre à la demande justement, et à mettre en place les solutions qui vont satisfaire leurs demandes », a-t-il dit.
Ce qu’il souhaite, que les acteurs aident le gouvernement de Transition à pouvoir ensemble déterminer les voies de solutions qui s’imposent aujourd’hui.
Boureima Guindo