Drogue ou simple boisson, aussi bien dans les bars que dans les rues, on boit beaucoup et partout à Bamako. En tout cas, la consommation de l’alcool et de la drogue est en constante augmentation, notamment dans la capitale. Ce qui paraît plus troublant dans cette histoire, c’est que sur 5 jeunes garçons qui fréquentent régulièrement les lieux de loisirs (bars, boîtes de nuit ou autres) au moins 4 consomment de l’alcool.
La jeunesse malienne est plongée dans une grande crise morale. La preuve : la présence de bars à proximité de centres de formation scolaire. Toute chose qui constitue une insulte grave lancée au système éducatif malien, à l’honneur du Malien tout court. « Lever le coude » en plein air est d’ailleurs devenu monnaie courante. Quel triste sort attend donc ces enfants (parfois des élèves) qui ont déjà fait l’expérience de l’alcool et de la drogue dès la petite adolescence? Face à un Etat insouciant et des parents démissionnaires, il n’est plus question d’assumer ses responsabilités.
L’alcool et les jeunes : Pensons-en !
L’exemple le plus frappant qui illustre la démission de certains parents est lié à une tragédie qui s’est déroulée il y déjà des mois en commune VI où un élève en fin de cycle est rapidement passé de vie à trépas : il était au volant de la voiture de sa mère, dans un état d’ivresse très avancé. C’était son habitude de jouer ainsi avec la fortune de ses parents, surtout celle de sa mère qui aime porter de « petites culottes » et regarder son fils faire ce qu’il voulait sans piper mot. La « grande dame», qu’on la surnomme puisque c’est elle qui commande à la maison en lieu et place de son mari qui est complètement « effacé ». Aussi, ne pouvait-il en aucun cas avoir voix au chapitre de l’éducation de son fils.
La mère de l’enfant savait que son fils était toujours noyé dans l’alcool et la drogue. Mais jamais le moindre reproche n’est formulé à son endroit, bien au contraire. Pourtant, on sent que la mère considère son fils sous les traits d’un champion alcoolique : c’est là une « preuve d’amour maternel » qui incite et encourage l’enfant à l’alcoolisation, voire à sa propre destruction. En effet, cet enfant tant chouchouté a fini par se donner la mort au cours d’un accident de la circulation pendant qu’il se trouvait dans la voiture de sa « chérie » de maman.
Comment comprendre que des mères de famille puissent « adorer », sinon aduler leurs rejetons au point de les pousser vers un monde fait de drogues et d’alcool ? En tout cas, pour cette mère « dame de fer », il s’avère aujourd’hui difficile de ne pas penser qu’elle est la cause profonde de la mort de son fils.
Serge Lath