En présence du ministre Tapo, le débat initié par le Mouvement Trait d’Union, retransmis en direct par Africable et diffusé par l’ORTM, a été un exercice inédit d’échanges d’idées contradictoires entre partisans du OUI et du NON
Ni partisan du ‘’Oui’’, ni partisan du ‘’Non’’, selon les propres termes de sa coordinatrice, Oumou Sall Seck, le Mouvement ‘’Trait d’Union’’ excelle dans ses débats utiles sur le processus de la révision constitutionnelle. Après ses deux conférences débats consécutives organisées à la Maison de la presse, il a initié un débat d’idées contradictoires télévisé le jeudi 29 juin au Grand Hôtel de Bamako sous le thème « Contribution à la compréhension de la loi portant révision de la Constitution de 1992 ». C’était en présence de la coordinatrice du Mouvement, Oumou Sall Seck face à une forte affluence de téléspectateurs. Il s’agit pour « Trait d’Union », encore une fois de plus, d’offrir l’opportunité au grand public de mieux comprendre le contenu du nouveau texte adopté par l’Assemblée Nationale sur l’initiative du président de la République.
Les invités à ce débat original étaient le ministre en charge des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo, le Pr. Abdoulaye Niang, expert en économie de la guerre, directeur exécutif du Centre ‘’Sènè’’ et membre du réseau ‘’Jogo ni Maaya’’ organisation membre de la société civile, Sidi Aly Ould Bagna, chef de fraction et membre de la société civile et Ben Chérif Diabaté du RECOTRADE. Les uns en faveur du OUI, les autres pour le NON.
Dans ses propos liminaires, la coordinatrice du Mouvement ‘’Trait d’Union’’, les membres de son mouvement ne sont ni partisans du ‘’Oui’’, ni partisans du ‘’Non’’ mais veulent juste contribuer pour faire comprendre au peuple le texte et ses enjeux pour un Mali en recherche de la paix. Pour étayer ses initiatives, Oumou Sall Seck explique : « Nous voulons créer un cadre apaisé permettant aux uns et aux autres de dire ce qu’ils pensent dans le respect mutuel. Il est important que les divergences d’opinions et les incompréhensions puissent être débattues de façon démocratique pour aboutir à un jugement objectif sur le projet qui va consolider notre démocratie». Oumou Sall Seck est convaincue que les conférences de « Trait d’Union » permettront aux uns et aux autres de croiser les regards sur la révision constitutionnelle pour permettre aux Maliens de se faire une idée objective sur le referendum devant trancher définitivement sur la révision de la constitution du 25 février 1992.
Le débat était marqué par la franchise et la courtoisie des conférenciers qui ont entretenu le public pendant près de 3 heures d’horloge. Ouvrant le bal, le ministre Kassoum Tapo qui a eu droit à 20 mn d’exposé a déploré que cette révision constitutionnelle suscite trop de polémiques qui ne se justifient pas. Selon lui, ceux qui aujourd’hui sont en train de protester contre l’actuel projet de loi ont majoritairement voté en faveur de celui de 2011. Pourtant, a- t-il déclaré, il n’y a pas une grande différence entre l’actuel projet de Constitution et celui adopté en août 2011 au temps de l’ancien président Amadou Toumani Touré.
Pour le ministre Kassoum Tapo, cette fois-ci, il y a une exigence qui s’impose, l’accord pour la paix et la réconciliation et le confort de la démocratie. Pour lui, les innovations majeures du projet présidentiel s’inscrivent dans ce sens et non pour le confort d’un homme. Sur la requête de l’opposition auprès de la Cour constitutionnelle pour le retrait la loi Me Kassoum Tapo a rassuré que le gouvernement se conformera à la décision de la Cour.
A la suite de Me Tapo, un partisan du NON en l’occurrence Sidi Aly Ould Bagna de la société civile a soutenu que la révision constitutionnelle n’est aujourd’hui pas une priorité pour le Mali en raison de la situation sécuritaire et l’absence de l’Etat dans plusieurs localités du pays. Un autre membre de la société civile en l’occurrence, le Pr Abdoulaye Niang du réseau ‘’Jogo Ni Maaya, lui, estime que la révision de la Constitution de 1992 est une nécessité. Il dira d’ailleurs que le Mali se trouve aujourd’hui dans la situation d’une 4ème République ayant pour exigence des réformes majeures.
Daniel KOURIBA