A l’issue de la journée des communes, le gouvernement a appelé les maires à battre campagne pour que le oui l’emporte lors du référendum constitutionnel prévu le 18 juin prochain. Cet appel sera-t-il entendu et exécuté à hauteur de souhait ?
Pour sonner la mobilisation générale en faveur du processus référendaire, les plus hautes autorités viennent de tenir à Bamako, la journée des communes. Cette rencontre, qui s’est penchée sur les questions de gouvernance locale, a été mise à profit pour passer le message fort de la vulgarisation du texte constitutionnel et son adoption au prochain référendum.
Or, au moment où le gouvernement appelle à cette mobilisation, des dissensions existent au sein des forces vives du pays quant à l’opportunité de ce référendum. Cela se manifeste par des prises de positions hostiles à l’adoption de cette nouvelle Loi fondamentale.
En effet, des regroupements politiques comme le Cadre d’échanges des partis politiques pour une transition réussie et la Plateforme Appel du 20 février pour sauver le Mali sont vent debout pour l’abandon du projet référendaire. Sans oublier que d’autres formations politiques et même des personnes ressources affichent leur hostilité à l’initiative du président de la Transition.
Avec des voix discordantes, l’on se demande comment les maires pourraient batailler en faveur d’un processus auquel leurs bases politiques ne sont point favorables. Faut-il rappeler que ces journées des communes ont permis à de nombreuses formations politiques de tenir des conclaves avec leurs différents élus municipaux ? Le RPM, l’URD, l’ADP-Maliba, l(ADEMA-PASJ, entre autres, ont reçu leurs élus à la base. Il est donc évident que chacun de ces partis a passé à ces représentants dans les communes respectives sa ligne directrice.
L’on comprend alors que de nombreux maires seront dans l’embarras entre les directives gouvernementales et les consignes de leurs états-majors politiques. Face à l’appel du PM Choguel Kokalla Maïga et du ministre d’Etat, chargé de l’Administration territoriale, porte-parole du gouvernement, Col Abdoulaye Maïga à « faire campagne pour le oui », les maires s’offusqueront des consignes internes de leurs partis. Et, il n’est pas exclu que le gouvernement exerce une douce pression sur les municipalités afin que le oui l’emporte. Car, les communes dans lesquelles le non viendrait à prendre le dessus pourraient être étiquetées comme localité non favorables aux réformes envisagées par la Transition. Et le raccourci applicable à toutes fins utiles est « celui qui n’est pas pour nous est contre nous ».
Et, quand on sait que parmi les maires, certains ambitionnent d’être candidats aux prochaines élections législatives, il y a de quoi comprendre l’embarras de nos maires. IL n’est donc pas exclu que des élus municipaux veuillent suivre à la lettre le désidérata des hautes autorités de la Transition pour travailler à assurer un oui massif au référendum du 15 juin prochain.
Boubou SIDIBE /maliweb.net