Referendum constitutionnel : “Antè, A bana” marche samedi prochain

0
Les Maliens ont manifesté ce samedi à Bamako contre le référendum pour la révision constitutionnelle du président IBK.
Les Maliens ont manifesté ce samedi à Bamako contre le référendum pour la révision constitutionnelle du président IBK. © REUTERS/Luc Gnago

La mobilisation ne faiblit pas dĂ©cidĂ©ment dans les rangs des opposants Ă  la rĂ©vision de la Constitution du 25 fĂ©vrier 1992. Après les dĂ©monstrations du 17 juin et 1er juillet, rendez – vous est pris pour le samedi 15 juillet. Cela en rĂ©ponse Ă  l’entĂŞtement du pouvoir Ă  ne point reculer. Apparemment, le pouvoir n’a rien tirĂ© de la missive de sagesse de l’ancienne Première Dame, Pr Adame Ba KONARE.

La plateforme ” Antè, Abana ” reste fidèle Ă  sa philosophie de rejet de toute rĂ©vision de la Constitution en vigueur dans notre pays. En face, ” Oui An Son Na “, maintient Ă©galement son cap. Entre les deux camps, le pouvoir semble jouer les prolongations. La semaine dernière, la Cour Constitutionnelle avait retoquĂ© quelques articles Ă  controverse du projet de rĂ©vision concoctĂ© par le pouvoir. Une relecture du texte a Ă©tĂ© demandĂ©e.

Fera- t-elle long feu ? Que va-t-on relire ?

Le texte Ă©laborĂ© par le ComitĂ© d’experts mis en place par le Chef de l’Etat en avril 2016 ou celui ” travaillĂ© ” par l’avocat français, Me Ceccaldi ?

A prĂ©sent, nul ne sait quel texte sera soumis Ă  l’apprĂ©ciation du peuple malien. A ce que l’on sache, après le vote du 3 juin par les DĂ©putĂ©s, une Commission ad-hoc devrait peaufiner le texte final, apporter les changements et amendements, en tout cas, livrer aux citoyens un texte lisible. Cela n’a pas Ă©tĂ© fait.

Par voie de presse, adversaires et partisans s’entredĂ©chirent. Le 17 juin dernier, ils Ă©taient des centaines de milliers Ă  battre le pavĂ© Ă  Bamako pour dire ” Non ” au projet.

Le 1er juillet encore, ils organisèrent un meeting monstre pour dire ” Non “. Les griots du pouvoir n’ont rien perçu dans tout cela. Ils organisèrent, Ă  leur tour, des confĂ©rences et meetings pour dĂ©fendre le ” Oui “.

AntĂ© A bana “, le camp du ” Non “, appelle Ă  manifester le samedi 15 juillet. Ce serait une marche Ă  l’image de celle du 17 juin.

Et si malgrĂ© tout, apprend – on, le pouvoir s’Ă©vertuait Ă  ne point reculer Ă  la rĂ©vision ou relecture du projet, le combat politique se poursuivrait.

Pendant ce temps, le Chef de l’Etat ne pipe mot sur la retenue Ă  observer. Lui – mĂŞme fait savoir que rien ne l’arrĂŞterait dans son projet. Et pourtant, l’Ă©pouse de son ancien patron, Mme Adame Ba KonarĂ©, lui avait adressĂ© une missive pleine de sagesse. C’Ă©tait en date du dimanche 02 juillet 2017. IntitulĂ©e : RĂ©forme Constitutionnelle. ” DĂ©gonflez tous les biceps, Monsieur le PrĂ©sident “, l’ancienne Première Dame Ă©crivait ceci : ” Ne voyez pas sujet de fâcherie ou d’offense Ă  votre magistère, Monsieur le PrĂ©sident, lorsque l’on vous rappelle des faits : la Constitution de 1992 est directement sortie des entrailles ensanglantĂ©es de la rĂ©volution de 1991 elle a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e en lettres de sang.

Y toucher, demande un large consensus, le plus large possible, ce consensus même qui a prévalu à sa rédaction ;

Ne voyez pas sujet de fâcherie, Monsieur le PrĂ©sident, lorsque l’on argumente que le projet de rĂ©forme constitutionnelle est anticonstitutionnel. L’article 118 de la Constitution du 25 fĂ©vrier 1992 est sans Ă©quivoque : ”  Aucune procĂ©dure de rĂ©vision ne peut ĂŞtre engagĂ©e ou poursuivie lorsqu’il est portĂ© atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© du territoire… ”

A l’attention de l’actuel Chef de l’Etat, Dame Adame Ba KonarĂ© dira : ” Aucune querelle de chapelle, ni d’interprĂ©tation des textes, n’est Ă  faire valoir. Jamais, depuis l’indĂ©pendance, atteinte plus grave n’a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  l’intĂ©gritĂ© du territoire du Mali. Monsieur le PrĂ©sident, Kidal est pratiquement en sĂ©cession depuis quatre ans. Circuler dans le Nord et le Centre du Mali devient pĂ©rilleux. Ce Centre croule sous les coups de boutoir de divers groupes armĂ©s… ” HĂ©las !

Le pouvoir persiste et signe. Il argumente le respect des engagements pris dans l’Accord de Paix. Or, Ă  ce que l’on sache, c’est un Accord qui se conforme Ă  une Constitution et non l’inverse. A moins que l’on  ne rĂ©flĂ©chisse comme les jeunes hĂ©gĂ©liens !

B. Koné

Commentaires via Facebook :