Recrudescence du viol au Mali : Les dangers d’une déperdition

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A la lumière des dossiers inscrits aux rôles lors de cette 2ème session de la cour d’assises 2010, la recrudescence du viol dans notre pays ne fait l’objet d’aucun doute. Au delà, de son aspect criminel, cette situation interpelle l’ensemble des composantes de notre société sur la déperdition de nos us et coutumes.

Le viol se définit comme un acte de violence par lequel et au cours duquel une personne non consentante est obligée, contrainte, à des relations sexuelles. Le viol est donc un acte sexuel criminel commis sous la menace ou l’utilisation de la force contre une personne qui n’est pas consentante.

Le viol est une pratique résultant d’un faisceau de raisons complexes de l’ordre du dérèglement mental et parmi lesquelles ont peut discerner notamment un état de manque sexuel intense et une inadaptation ou un bouleversement de l’échelle des valeurs. Les violeurs peuvent être assez différents les uns des autres, tout comme les raisons qui les poussent à agir de la sorte, la seule constante que l’on puisse dégager, c’est la totale absence de considération dans laquelle ils tiennent leur(s) victime(s), soit que l’intensité de leurs pulsions animales balaie toute autre considération, soit qu’ils soient suffisamment égocentriques pour que l’autre ne leur apparaisse que comme un objet, un élément du décor de leur vie, soit encore que pour diverses raisons sans doute d’origine traumatique, ils éprouvent une réelle satisfaction à détruire l’autre.
Généralement, le viol est prémédité. Il s’agit de viol non impulsif, qui est bien réfléchi à l’avance. Rare dans le temps, cette pratique abominable est rentrée de plein fouet dans notre pays. En l’absence de toute statistique fiable sur le phénomène au Mali, certaines causes sont avancées pour justifier la recrudescence du viol. Il s’agit entre autres : des habillements indécents de certaines jeunes filles, de la consommation abusive de l’alcool et de la drogue chez les violeurs, le tourisme etc. Bien que la colère et la puissance soient la motivation primaire pour la plupart des viols, certains spécialistes affirment que le
sadisme est une motivation significative aux violeurs. D’autres croient que le viol est une forme agressive de sexuelle coercition et le but du viol est la satisfaction sexuelle plutôt que puissance.

De nos jours, le viol n’épargne aucune catégorie d’âge. Ainsi, la pédophilie est désormais une triste réalité dans nos grandes villes.

Cette dépravation de nos mœurs matérialise la démission des parents et autorités dans leurs rôles d’éducation. Le changement de comportement vestimentaire de nos jeunes filles à Bamako devient de plus en plus inquiétant. Aucune intimité n’est préservée, plus grave elles sont exposées sur la place publique sans souci. En plus de cet aspect, nous avons la consommation de plus en plus croissante des stupéfiants tels que la drogue, l’alcool etc. La consommation de ces produits est un facteur stimulant le viol chez les jeunes. Sur le plan psychologique, le viol correspond de façon certaine à un acte de violence plutôt qu’à un acte sexuel, et semble traduire le besoin de puissance, d’agressivité ou l’expression d’une colère.

Augmentation de la pédophilie : la rançon du tourisme

Avec le développement à outrance du tourisme dans notre pays, certaines pratiques regrettables ont fait leur apparition. Parmi ceux-ci figurent, la pédophilie, la zoophilie etc. Concernant la pédophilie, force est de reconnaître qu’elle est rentrée avec fracas au Mali. La précarité dans la quelle vivent les populations constitue un facteur aggravant. Malgré tout, les vrais motivations des pédophiles restent jusque là obscures et incompréhensibles. La pratique consiste à faire un rapport sexuel avec des enfants. En dépit de sa sévère condamnation, la pédophilie est entrain de prendre de l’ampleur dans notre pays.

LES DIFFERENTES FORMES DE VIOL

Selon les spécialistes, il existe plusieurs formes de viol dans le monde : il s’agit notamment du viol de colère, du viol de puissance, du viol sadique et la satisfaction sexuelle.

Le viol de colère est caractérisé par brutalité physique avec le violeur employant bien plus de la force qui est nécessaire pour soumettre la victime. Il exprime sa fureur physiquement et verbalement sur la victime pendant l’attaque. Son but est blesser et rabaisser sa victime. Il montre souvent son mépris par la langue abusive et profane. Le violeur de colère considère le viol comme l’offense finale qu’il peut commettre contre la victime. Un tel violeur frappe sporadiquement et rarement, parce que l’attaque déchargera sa colère et soulage ses anéantissements pendant un certain temps.

L’objectif du violeur de puissance est de commander la victime, pour ne pas leur nuire. La sexualité devient une manière de compenser leurs sentiments fondamentaux de l’insuffisance et alimente leurs questions de la maîtrise, de la commande, de la force, de l’autorité et des possibilités. Le violeur de puissance compte sur les menaces verbales, intimidation avec une arme, et emploie seulement la force nécessaire pour soumettre sa victime. Concernant le viol sadique, le violeur transforme la colère et la puissance de sorte que l’agression devienne sexuelle. Le violeur trouve le traitement intentionnel de leur victime gratifiant sexuellement. Le violeur prend le plaisir dans le supplice, la détresse et l’angoisse des victimes. Le viol sadique implique habituellement la torture et la contrainte.

Quelque soit sa nature, le viol à de nombreuses conséquences sur la victime.

A suivre dans nos prochaines parutions

Lamine Diallo

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