RECOTRAD A SEGOU: Ben Chérif désavoué

0

Le réseau des communicateurs traditionnels (Recotrad) est aujourd’hui confronté à la plus grave crise de son existence. Le Président Ben Cherif Diabaté est contesté non seulement au sein du bureau national  qu’il préside depuis belle lurette mais aussi par des bureaux locaux et régionaux. Une situation conflictuelle a  été  évitée de justesse le lundi dernier à  Ségou.

Les Niamakala de Ségou à l’instar de leurs frères des différentes régions du Mali sont très en colère. Ben Chérif, le président du Réseau des Communicateurs Traditionnels (RECOTRAD)   est aujourd’hui accusé d’avoir fait de l’association  une affaire personnelle et une propriété privée. Sa gestion de la structure très sensible a d’abord été dénoncée par ses plus proches collaborateurs qui voient en lui un diviseur. Dans sa  gestion solitaire Ben Chérif est même accusé d’imitation de signature de son trésorier pour faire main basse sur les ressources du réseau.     Refusant de tenir les assemblées générales annuelles statutaire, son mandat de quatre a pris fin depuis longtemps. Au lieu de chercher à donner au RECOTRAD, le mérite que les plus hautes autorités de notre pays et les partenaires internationaux lui ont accordé, Ben Chérif se livre à des pratiques et à des déclarations qui irritent ses pairs.  A Ségou le divorce a été consommé entre Ben Cherif et le bureau RECOTRAD de Ségou lors du Forum sur l’AMO. En effet, le Bureau National du RECOTRAD avait envoyé deux délégués au forum. Il s’agit du secrétaire administratif et du Trésorier général. Au même moment Ben Cherif avait entrepris à l’intérieur de la région de Ségou une tournée qui l’a conduit à Bla, Markala et Pelengana. Dans sa mission Ben Chérif était accompagné de Cheick Tounkara qui auparavant l’avait désavoué au Bureau National  RECOTRAD. Lors de sa tournée Ben Chérif avait un message  qui consistait à dire que la RECOTRAD n’a pas de bureau à Ségou et que lui, seul a le devoir de mettre des cellules un peu partout sans passer par qui que ce soit. Il déclarait les multiples relations qu’il a pu renouer avec les plus hautes autorités et les partenaires et qui lui permettront de développer les zones visitées.  C’est à Pelengana que son message avait eu un écho favorable. Puisque dans cette localité, elle a eu comme première interlocutrice Madame le Maire, Madame Diabaté Mariam Bamba qu’il a abordée par l’intermédiaire d’une dame. Madame le Maire avait été chargée de réunir les Niamakala de Pelengana  pour une réunion avec Ben Chérif.   Il  aurait  promis à  cette dernière   le bitumage des routes, le creusement de fossés et des projets de développement communautaire. Ayant le  souci du développement de sa commune Mamou Bamba a réuni les Niamakala de Pelengana pour une séance de travail avec  Ben Cherif. C’est au cours de la rencontre que des participants, d’ailleurs membres  du bureau de Ségou  (puisque Pelengana et Ségou  forment jusqu’ici un seul bureau RECOTRAD) ont demandé à leur visiteur les raisons de  l’absence des responsables RECOTRAD de Ségou. Ben Chérif aurait  déclaré qu’il ne reconnait pas le bureau de Ségou. C’est après que Ben Cherif a demandé à deux groupes folkloriques de Pelengana de se présenter dans la salle Miérouba et qu’il assurerait une prise en charge de 50.000FCFA par groupe. Le pire a été évité de justesse puisque le bureau RECOTRAD de Ségou présidée par Mamadou Kouyaté attendait de pied ferme Ben Chérif dans la salle. Les organisateurs du forum au très haut niveau, informés de la tension qui était dans l’air ont juste demandé à Ben Chérif de mettre en quarantaine la salle du forum et de rentrer immédiatement à Bamako. C’est après cet incident de Ségou que des lettres de protestations fusent de partout. Mais auparavant Kayes avait désavoué Ben Cherif lors de la rencontre de la Femme à San.  Les localités comme Mopti, Koutiala, Fana, Doïla, Koulikoro, Markala, Niono, Macina  exigent le départ immédiat  de Ben Chérif à la tête du RECOTRAD et demandent un audit de l’association de l’année 1999 à nos jours. Des correspondances seraient envoyées aux partenaires comme l’UNICEF, le FNUAP, le Ministère de la Santé etc  pour leur demander de surseoir au partenariat avec le RECOTRAD en attendant l’audit du Bureau National. Les autorités politiques et administratives  doivent chercher rapidement une solution définitive à ce problème en gestation dont les conséquences peuvent être catastrophiques. A la fin du pouvoir du Président Alpha Oumar Konaré un problème similaire avait crée la tension entre des tendances au sein de la grande famille des griots  au point de saper un des principaux fondements de notre société : le « Niamakalaya ». A peine rétabli  de ses blessures un autre problème, peut être plus grave  s’annonce dans le monde des maîtres de la parole et du Savoir. Les médiateurs ont besoin de médiation  pour sauver le RECOTRAD.   Affaire à suivre !
Bandiougou   Danté

Commentaires via Facebook :