Le retour de la paix et la réconciliation nationale n’est pas la seule affaire des autorités. Les chasseurs traditionnels également s’y engagent. Ils ont lancé un appel pressant dans ce sens lors de la clôture du Festival Donso N’Goni, intervenu le 16 mars dernier, au Palais de la Culture Amadou Hampaté de Badalabougou.
Quand les chasseurs, communément appelés Donsos, œuvrent pour la paix et la réconciliation nationale, on ne peut qu’espérer à un retour rapide de la paix au Mali. En fait, les organisateurs et participants à ce festival ont lancé des appels à la paix et au vivre ensemble.
Ce festival organisé par l’Association Djigiya Blo (ADB) a vu la participation des Donsos du Mali, de la Côte-d’Ivoire, du Burkina Faso et d’un chercheur en Donsoya venu de la France. Tous ont salué le choix des thèmes et des activités folkloriques qui ont eu lieu durant le festival.
A la fin du festival, des participants ont livré leurs impressions :
Mme Youma Welé Diallo, membre de la confrérie des chasseurs et chercheuse en Donsoya exprime sa satisfaction. Celle qui est venue dans le domaine par conviction et par amour pour le milieu de la chasse traditionnelle dit avoir beaucoup apporté à ses sœurs grâce aux projets qu’elle a piloté dans le Mandé et au Nord de notre pays. «J’ai géré, durant des années, un projet qui a porté assistance aux femmes du Mandé. Mon engagement dans le domaine de la chasse m’a valu la confiance des partenaires du Pays-Bas qui ont financé ledit projet. Les partenaires m’ont salué pour ma bonne gestion du projet et m’ont donné un prix d’encouragement. Depuis lors, j’ai eu le goût de la chasse.
J’ai appris dans ce métier auprès de Feu Youssouf Tata Cissé avec qui j’ai fait des recherches dans le Mandé profond. Ç’a été des expériences enrichissantes pour moi », a indiqué Mme Youma Wélé Diallo qui évolue dans le domaine.
Abdoulaye Koné, membre de la Confrérie des Chasseurs de Côte-d’ivoire (CODOCI) était un des invités de marque à ce festival. Il a livré ses impressions en ces termes : «L’apport des chasseurs est incommensurable dans la vie des pays africains. La plupart des villages africains sont fondés par les chasseurs. Aujourd’hui, ils peuvent jouer un grand rôle dans la pacification des pays. C’est pourquoi, il y a l’union des chasseurs de la Sous-région, afin de créer des entités communes de défense de la patrie. Les Chefs d’Etat des pays respectifs doivent créer les conditions de cette fédération et donner les moyens qu’il faut afin que les chasseurs jouent leur partition ».
Michel Bamia, Chercheur en Donsoya, venu spécialement de la France pour ce festival, a laissé entendre que le Donsoya mérite d’être pérennisé au Mali.
Fins connaisseurs de la nature et de ses secrets, les Donsos sont de véritables thérapeutes. Ils ont acquis ces connaissances dans leurs activités quotidiennes, à savoir dans la chasse. «Pour moi, il faut valoriser ce domaine afin que les jeunes puissent l’embrasser pour préparer leur propre avenir », a-t-il recommandé. Puis, il annonce de la tenue très prochaine d’un programme d’expositions sur le Donsoya à l’Ecole Multi Média Balla Fasseké de concert avec Djguiya Blo. C’est pour dire combien le Donsoya est une pratique à pérenniser pour la bonne marche de la société.
Le Président de l’Association Djiguiya Blo, principale organisatrice de ce festival, a exprimé toute sa satisfaction de voir la fête se clôturer sans incidents. Pour Cheick Oumar Tembely, les fruits ont tenu la promesse des fleurs du point de vue de participation, d’organisation matérielle et d’animations. Les conférences débats ont répondu aux attentes des participants au vu du nombre d’assistants aux différentes conférences.
Vivement la5e édition !
Ambaba de Dissongo