Le débat a porté sur ” Comment faire pour que les cœurs et les esprits se réconcilient dans une société qui vient de traverser une grave crise avec comme conséquences les différentes communautés qui se regardent en chien de faïence ? “. La conférence était animée par Doumno Kénè Léon Niangaly, Conseiller à la Cour d’appel de Bamako et Mahmoud Soumaré de la Côte d’ivoire.
La crise de 2012 que notre pays a connue a été caractérisée par la violation des droits de l’homme au nord du Mali par les rebelles et leurs alliés au nord et au sud par les militaires putschistes. Avec le retour timide à la normalité et la signature d’un prochain accord de paix, le besoin de justice s’impose. C’est dans ce cadre que l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest (UCAO) a ouvert les débats. De ces échanges, il en est ressorti que le vivre ensemble est difficile mais pas impossible. Il suffit que les coupables reconnaissent leur tort, que les victimes pardonnent et que l’Etat les indemnise.
Dans leurs exposés liminaires, les conférenciers ont démontré que l’histoire de l’humanité est une suite de crise. Selon eux, le Mali en 2012 et la Côte d’Ivoire en 2002 ont connu des crises.
Parlant de la situation de son pays, Mahmoud Soumaré dira que cette crise est essentiellement liée à la conquête du pouvoir. Il s’est réjoui d’un semblant d’accalmie en RCI avant d’indiquer qu’on ne peut pas parler véritablement de paix. Quant au Mali, selon le conférencier Doumonkéné Léon Niangaly, les crises du nord sont cycliques depuis l’indépendance. La première crise a éclaté en 1963, puis il y a eu celle de 1992, celle de 2006. Mais la dernière crise en date à savoir celle de 2012 et les événements de mars ont plongé le pays dans un chao indescriptible, a affirmé Doumoukène Léon Niangaly. Cette situation s’est caractérisée par de graves violations des droits humains, ainsi que par la destruction massive des biens publics et privés. Avec la signature très prochaine d’un accord de paix, les conférenciers ont proposé la justice transitionnelle pour favoriser la réconciliation entre les Maliens. Elle doit se caractériser par la reconnaissance du tort par ceux qui ont commis des actes graves afin de permettre aux victimes de faire leur deuil.
Les conférenciers ont invité l’Etat à indemniser des victimes. Pour le magistrat, la réconciliation nationale passe par la justice. C’est pourquoi, ils ont préconisé la lutte contre l’impunité en utilisant les différentes facettes que dispose la justice transitionnelle pour réconcilier les Maliens et dédommager les victimes pour qu’enfin le vivre ensemble soit une réalité.
Moussa SIDIBE