Après avoir signé un protocole d’accord le 23 février 2018 pour recaser temporairement les commerçants du marché Rose et des Halls aux légumes en commune II et III, M. Adama Sangaré, maire du district a procédé lundi et mardi dernier au lancement des travaux de mise en valeur des domaines publices dans les deux localités concernées.
Les travaux se sont déroulés en présence des ministres des Collectivités territoriales, M. Alassane Ag Hamed Moussa, du Développement local, M. Zoumana Mory COULIBALY et de l’urbanisme et de l’habitat, ainsi que les maires du district de Bamako, M. Adama Sangaré, de la commue II M.Cheick Abba Niaré et III, Mme. Djiré Mariam Diallo, M. Gaoussou Djéri COULIBALY, représentant des victimes du marché Rose et M. Ibrahim Dao, représentant de la société Turc PACRAY.
Le lancement des travaux fait suite à une signature d’un protocole d’accord entre les mairies du district de Bamako et celles de la commune II et III le 23 février dernier. Ledit protocole autorise la construction d’équipements marchands dans les deux localités pour recaser temporairement les commerçants du marché Rose et de Halls aux légumes de Bamako.
Le site de recasement de la commune II, situé à la rue 214, est battu sur une superficie de 4 700 m2 à l’Hippodrome, en face de la direction générale de la SOTELMA. Il sera constitué de 2500 kiosques. Quant à celui de la commune III, il est prévu d’y installer 2000 kiosques sur une superficie de 5 782 m2 en face de la mairie de la localité.
Contrairement au lancement des travaux du site de la commune III, celui de la commune II a nécessité l’intervention des forces de l’ordre pour encadrer certains habitants mécontents qui estiment que l’installation dudit marché va détruire le jardin public aménagé avec des bancs et des éclairages publics.
« J’invite toutes les populations à travailler avec nous pour la réussite de ce projet de recasement des victimes qui sont nos pères, frères, enfants… », a dit M. Cheick Abba Niaré, maire de la commune II.
Il a ensuite remercié tous les acteurs impliqués, principalement le maire du district pour son engagement en faveur du développement local.
Pour Mme Djiré Mariam Diallo, (maire de la commune III), cette cérémonie marque le début de la phase pratique de l’installation des commerçants victimes de l’incendie du marché rose de Bamako.
« Je réitère notre détermination à appliquer strictement les engagements dans le protocole », ajoute-t-elle, avant de souhaiter (au nom de ses collègues) par anticipation la bienvenue aux commerçants qui seront installés dans sa commune.
Pour M. Ibrahim Dao, représentant de la société Turc PACRAY, (chargée des travaux de rénovation), c’est un ouf de soulagement de voir enfin le lancement des travaux. « Il était temps. Cela fait 3 ans que nous n’attendons que le recasement des victimes pour commencer les travaux », a-t-il signalé.
Selon M. Dao, les maliens doivent apporter leur soutien à sa société qui aide à moderniser les infrastructures du pays. Il a enfin promis que les travaux vont bientôt commencer pour faciliter le recasement des victimes.
- Gaoussou Djéri Coulibaly, représentant des victimes du marché rose et des halls aux légumes a pour sa part sollicité l’accompagnement et le soutien des populations des communes II et III pour la réussite des travaux.
« Nous ne voulons plus de risque après les deux incendies survenus (le 20 mars 2014 et le 11 décembre 2017). Tout ce que nous demandons, c’est la tranquillité, la sécurité, l’eau et l’électricité», a conclu M. Djéri Dao saluant le calme en commune III en faisant référence à l’instabilité qui règne autour du site de la commune II.
Un site de marché profite à toutes les populations
- Adama Sangaré, maire du district de Bamako a dit être désolé de voir qu’on essaye d’empêcher un opérateur d’investir 37 milliards dans le pays.
« Ce n’est pas un confort pour nous de demander aux forces de l’ordre de sécuriser nos hautes autorités qui ont le souci de développer les quartiers et la ville pour accompagner les commerçants qui sont nos parents. Cela nécessite une réflexion pour nous et pour tout le monde », signale-t-il.
Selon lui, un site de marché ne peut qu’être facteur d’activité économique, commerciale et de partage avec les populations. C’est pourquoi, le maire du district de Bamako a demandé l’accompagnement des autorités coutumières et celui des populations de la commune II sans lesquels le travail se fera, mais sûrement pas dans les normes et dans le délai.
Ensemble, dira M. Sangaré, faisons en sorte que la société PACRAY qui s’est engagée à rénover le marché puisse mettre en place les kiosques afin que nos milliers de parents, frères, sœurs et enfants qui n’arrivent pas à entreprendre leur commerce au marché rose, soient installés sur ces sites pour un temps bien déterminé.
« Ensemble, aidons la société PACRAY à aménager les sites de recasement afin que, dans le délai prescrit, les commerçants puissent regagner les magasins rénovés », a prié M. Sangaré.
Cependant, pour éviter certaines aventures, le maire du district a invité les commerçants à respecter les clauses prescrites dans le cahier de charge.
Prenant la parole, M. Alassane Ag Hamed Moussa, ministre des collectivités territoriales a aussi lancé un appel aux personnes qui habitent aux alentours des sites : ‘’qu’ils comprennent qu’il s’agit d’un projet d’intérêt général pour accompagner sa réalisation dans le meilleur délai’’.
« Ce projet touche plus de 4000 opérateurs économiques Maliens. Dans le cadre du partenariat public-privé, la société PACRAY va investir sur fonds propre plus d’un milliard 200 millions de FCFA dans ces sites provisoires», a indiqué M. Ag Hamed Moussa.
Pour conclure, le ministre a remercié le maire du district de Bamako qui a su développer, dit-il, un esprit de complicité positive avec ses collègues de la commune II et III pour pouvoir enclencher le processus de recasement des victimes du marché Rose inscrit dans le programme d’urgence sociale du président de la République.
Djibril Kayentao