Recasement provisoire des commerçants en commune II de Bamako / La population s’oppose à la décision du maire Cheick Aba Niaré

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Le maire de la commune II du district de Bamako, Cheick Aba Niaré a signé le vendredi 23 février 2018 avec la mairie du district de Bamako, un protocole de mise à disposition des sites de recasement provisoire des exploitants des marchés « Rose et Légumes » de Bamako. Cette décision du maire, Cheick Aba Niaré a courroucé la population de la commune II qui a organisé un meeting, hier, mercredi 28 février 2018 sur le terrain municipal de l’Hippodrome pour exprimer son ras-le-bol. La population de la commune 2 du district de Bamako, regroupée en collectif, association, coordination, plateforme a montré son indignation face à l’installation d’un marché dans la commune même à titre provisoire. « Nous, structures et organisations de la société civile dans la commune 2, exprimons, résolument, la constance de notre opposition a toute entreprise qui consiste à spolier nos espaces, poumons verts de notre cité », a déclaré le président du regroupement Hippovert, Lamine Koné.

Ce meeting a regroupé plusieurs personnalités dont l’ancien Premier ministre, Younoussi Touré, le président du Mouvement ne touche pas à mon patrimoine, Nouhoum Togo, les représentants du Conseil national de la jeunesse (CNJ) de la Commune II de Bamako, Oumar Samaké, du Réseau des communicateurs traditionnels (Recodrad), Ba Soumano, des femmes, Mme Kadiatou Coulibaly et bien d’autres. « Nous, population de la commune 2 du district de Bamako, regroupée en collectif, association, coordination, plateforme, ou citoyen simple sommes réunies ce jour-ci sur le terrain municipal de l’hippodrome pour exprimer nos inquiétudes quant au devenir de nos quartiers respectifs et de notre commune en général. Nos inquiétudes bien qu’existantes jadis, se sont accentuées suite a la signature du protocole de mise a disposition des sites de recasement provisoire des exploitants des marchés « rose et légumes » de Bamako en date du 23 février 2018, entre la mairie de la commune 2 et celle du district de Bamako », c’est en substance ce qui ressort de la déclaration du collectif lue par Lamine Koné, président de Hippovert. Dans le cadre du recasement des déguerpis et des sinistres du marche rose, dit-il, il a été décidé de réaliser des installations dans les rues 214 (Hippodrome), 559 (Quinzambougou), et 781 (TSF). Avant d’ajouter que cette décision est regrettable et contraire à l’orthodoxie de la décentralisation. A ses dires, la mairie de la commune 2 a violé ses propres règlements. « Cette démarche de la mairie de la commune 2 constitue, a n’en point douter, une transformation programmée de nos quartiers, lieux d’habitations à l’origine, en zones industrielles et commerciales. C’est le lieu de signaler tous les impacts négatifs inhérents : pollution, nuisances sonores et visuelles, dégradation de la santé et de la qualité de vie, répercussions négatives sur les mœurs de nos enfants. Par ailleurs, l’installation du marché entrainerait la destruction des aménagements que les jeunes riverains se sont efforces à réaliser: espace vert, bancs publics, éclairages publics », a déclaré Lamine Koné. Selon lui, dans la rue 214 où la mairie entend installer le marché, il y a l’ambassade du Canada derrière, l’ambassade d’Iran à 50 m, il y a une des directions de la Sotelma, il y a un hôtel 3 étoiles qui donne sur la rue, il y a les ambassades des Pays-Bas et de la Belgique, il ya l’école sup management qui abrite aussi le consulat honoraire de la Slovénie. « Au lieu de chercher à maintenir ces structures dans la commune, et à en attirer davantage, nos autorités municipales les font fuir vers l’ACI 2000 », a-t-il dit. A l’analyse, poursuit-il, les installations sur les différents sites ne présentent que des aspects négatifs, tant sur le plan sécuritaire que sanitaire et environnemental. « Au regard de tout ce qui précède, nous, structures et organisations de la société civile dans la commune 2, exprimons, résolument, la constance de notre opposition à toute entreprise qui consiste à spolier nos espaces, poumons verts de notre cite. Nous disons 3 fois non à l’installation d’un marché dans nos quartiers même à titre provisoire. Point besoin de dégrader davantage nos zones résidentielles », a martelé Lamine Koné. Tous les autres intervenants abondent dans le même sens. L’ancien Premier ministre, Younoussi Touré, président d’honneur de l’Union pour la République et la démocratie, ex président par intérim de l’Assemblée nationale du Mali soutient également la population dans cette démarche. « Nous sommes prêts à vous soutenir tant qu’il s’agit de la réclamation des droits », a-t-il dit. Pour sa part, le représentant du CNJ commune II de Bamako, Oumar Samaké a fait savoir que ce meeting est un avertissement à l’endroit du maire Cheick A Niaré. Il a invité le maire à revoir sa copie pour la quiétude de la population.

Aguibou Sogodogo

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