Il y a un rebondissement dans l’affaire dite du parking de Ouolofobougou. Réunis ce mercredi 27 juin 2018 en l’absence de la maire de la Commune III, Mme Djiré Mariam Diallo, les 37 conseillers municipaux ont désavoué la décision de concession du parking pour la construction des boutiques de recasement des commerçants du Marché rose.
Il nous revient que la réunion du Conseil communal s’est penchée sur le projet de Mme Djiré Mariam Diallo de concéder le parking de Ouolofobougou pour recaser les commerçants du Marché rose. Au cours de la réunion tenue en l’absence de Mme le maire, les conseillers municipaux et les chefs de quartiers de la Commune III ont tous exprimé leur désaccord par rapport à l’occupation illicite du parking en question. Adama Sangaré, le maire du district de Bamako est soupçonné par certains d’être le promoteur de l’entreprise Pacray, l’entreprise qui reconstruit le Marché rose et les boutiques du parking.
En effet, des gens de se demander pourquoi il n’y a pas eu d’appel d’offres pour attribuer le marché de reconstruction du Marché rose ? Ce marché aurait été attribué à l’entreprise Pacray par un gré à gré. Ce qui, aux dires de notre source, est contraire à la loi. Et la provenance de Pacray serait inconnue. Mais Ibrahima Bâ, le représentant de la société, nous avait confié que son promoteur venait de la diaspora, qu’il était le seul à financer et à reconstruire le Marché rose de sa poche. Ensuite, il y a des incohérences entre les dires de l’entrepreneur et les clauses du Protocole d’accord signé entre la mairie du district de Bamako et la mairie de la Commune III (dont nous avons eu une copie). Ces incohérences concernent la durée du Protocole d’accord qui stipule que le Protocole est conclu pour toute la durée des travaux de reconstruction et d’équipement du Marché rose et des Halles aux légumes estimée à 36 mois (à compter du 23 février 2018). Il est même dit dans le protocole qu’un délai supplémentaire pourrait être accordé, s’il est nécessaire pour l’achèvement des projets. Ce qui est contradictoire par rapport aux 18 mois avancés par l’entrepreneur.
Ensuite, dans le Protocole d’accord, il est dit que la mairie du district s’engage à préserver en l’état les installations et/ou équipements existants sur le parking ; à ne réaliser sur le terrain que des installations provisoires de types hangars ou kiosques démontables que la mairie doit démonter ou faire démonter immédiatement à l’échéance de la durée de la convention. Mais, contrairement à ces clauses, l’entrepreneur est en train d’endommager les installations qu’il a trouvées sur place et est en train de construire les boutiques avec les briques 10, alors qu’au départ les boutiques devaient être construites avec des contreplaqués.
Dans la partie confidentialité du Protocole d’accord, il est mentionné que les parties se garderont de communiquer aux tiers, sauf autorisation expresse des deux parties, toute information confidentielle obtenue au cours de l’exécution du présent protocole d’accord et de rendre publique toute conclusion ou recommandation relative aux engagements pris par les parties. “Et pourquoi cette confidentialité autour d’un marché public ?”, ont réagi certains.
Le hic dans cette affaire, les maires Adama Sangaré et Mme Djiré Mariam Diallo font semblant d’ignorer que l’espace en question a la vocation de parking. Et il n’existe aucun acte consacrant le changement de cette vocation. Et l’espace parking a été érigé à l’occasion de l’aménagement du Boulevard de l’indépendance dans le cadre d’un projet national, sur financement de la Boad. Et le parking n’a été affecté à la mairie de la Commune III que pour exploitation. A ce titre donc, la mairie de la Commune III ne peut céder le parking à qui que ce soit.
Au cours de la réunion du Conseil communal, les chefs de quartiers et les 37 conseillers municipaux ont exigé purement et simplement l’arrêt des travaux et l’annulation de la transformation du parking en marché. A notre passage ce mercredi, 27 juin 2018, l’entrepreneur continuait ses travaux. Affaire à suivre !
Siaka DOUMBIA