La tournure que prend la crise sociopolitique en cours au Mali ne manque de susciter l’inquiétude aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur. Les partenaires étrangers, les acteurs politiques et la société civile ont réagi aux événements douloureux du week-end dernier en exprimant leurs préoccupations à travers des communiqués
Les représentants de la Cedeao, de l’Union africaine, de l’Union européenne et des Nations unies ont été parmi les premiers à réagir par le biais d’un communiqué conjoint. Ces partenaires de premier plan n’ont pas fait mystère de leur préoccupation suite au meeting du 10 juillet 2020, organisé par le M5-RFP. Dans un communiqué conjoint engageant toute la diplomatie internationale, ces institutions ont regretté que des édifices publics et privés soient pris pour cible avec des violences ayant entraîné des pertes en vies humaines, de nombreux blessés et la dégradation des biens de l’État et des particuliers.
Après voir présenté leurs condoléances les plus attristées aux familles éplorées et souhaité un prompt rétablissement à tous les blessés, les diplomates ont condamné avec vigueur toute forme de violence comme moyen de règlement de la crise sociopolitique. Aussi ont-ils condamné en chœur l’usage de la force létale dans le cadre du maintien de l’ordre et invité toutes les parties prenantes à la retenue et à privilégier le dialogue, la concertation et les canaux pacifiques de résolution des crises.
La Cedeao, l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations unies ont également signalé « leur préoccupation concernant l’arrestation des leaders du M5-RFP », toute chose qui, selon eux, ne permet pas au dialogue prôné par le président de la République et le Premier ministre de se tenir en toute sérénité.
Au chapitre des réactions des acteurs politiques, on peut citer celle de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Le président du parti Asma écrit sur son compte Twitter : « Suite aux évènements de ces derniers jours, j’aimerais présenter mes sincères condoléances, exprimer ma solidarité avec les familles des victimes et souhaiter prompt rétablissement à tous les blessés ».
Selon lui, il est bien « dommage qu’il ait fallu plus d’un mois, des morts, des blessés, des destructions de biens publics et privés pour prendre une décision qui s’imposait d’elle-même mais qu’on prétendait juridiquement impossible. Il faudrait aller beaucoup plus loin en crevant l’abcès né des élections législatives qui est au cœur de la crise».
Le parti Codem rappelle dans un communiqué publié dimanche que parmi l’un des pouvoirs du président de la République « figure la dissolution de l’Assemblée nationale et non une partie de l’Assemblée nationale par quelques manèges que ce soit ». Le parti de l’ancien ministre, Housseini Amion Guindo, a demandé «la libération des personnes arrêtées et la démission du Premier ministre Dr Boubou Cissé pour donner une chance au consensus». Le président du parti Codem n’a pas manqué de condamner «les atteintes aux biens publics et privés ainsi que l’usage disproportionné de la force».
Autre réaction : le parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare An Ka Wuli) a assuré qu’il suit avec une grande consternation les événements survenus les 10 et 11 juillet 2020, après le grand rassemblement patriotique du M5-RFP. Le parti de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé a fustigé les interventions musclées des forces de sécurité qui ont plutôt vocation à encadrer et protéger les populations civiles aux mains nues. Le président du parti FARE a présenté ses condoléances attristées aux familles endeuillées et souhaité prompt rétablissement aux blessés. Aussi a-t-il condamné sans réserve les destructions des biens publics et privés.
SOUTIEN ET SOLIDARITÉ- Le Parena de l’ancien ministre Tiébilé Dramé a joint sa voix au concert des réactions. Au lendemain de la manifestation, le parti du Bélier blanc a exprimé sa vive préoccupation devant « les violences qui ont entraîné pertes en vies humaines, destructions d’édifices publics, pillages et saccages de biens publics et privés». Il a également condamné l’usage excessif de la force et les tirs à balles réelles contre des manifestants. Le Parena a aussi présenté ses condoléances aux familles endeuillées et souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Le parti Sadi de l’ancien député, Dr Oumar Mariko, n’est pas demeuré en reste. Il a condamné « la répression barbare du régime et apporté son soutien total à la résistance du peuple sous la direction du M5-RFP». Dans le style qui lui est propre, Sadi a dénoncé la mauvaise gouvernance qui serait à la base de ces remous. Il a pointé un doigt accusateur sur les forces de sécurité, avant de présenter ses condoléances aux familles endeuillées.
Comme on pouvait s’y attendre, le communiqué de l’URD dont le président fondateur est toujours en captivité, n’a pas tardé. Le parti de la Poignée de mains a constaté avec «une grave stupéfaction la répression sanglante et sauvage perpétrée par les forces de l’ordre du régime IBK contre des manifestants pacifistes à mains nues les 10 et 11 juillet 2020 à Bamako, ayant fait plusieurs morts et de nombreux blessés».
Le parti du chef de file de l’opposition a, par ailleurs, présenté ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées, souhaité prompt rétablissement aux blessés et exprimé son soutien et toute sa solidarité.
L’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba) a, dans un communiqué, exprimé son inquiétude et sa tristesse au sujet des évènements des 10 et 11 juillet derniers. Le parti du député Aliou Boubacar Diallo a présenté ses plus sincères condoléances aux familles des victimes des récents événements et souhaité prompt rétablissement aux blessés. Il a exprimé son regret de voir les manifestations, jusque-là pacifiques, dégénérer en scènes de violences. Le parti, comme beaucoup d’autres, a condamné les pertes en vies humaines ainsi que les saccages et les pillages des édifices et des biens publics et privés.
Le parti Yelema de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, a déploré avec une grande tristesse ces évènements, présenté ses condoléances émues aux familles des victimes et souhaité prompt rétablissement aux blessés. Il a ajouté être farouchement opposé à «l’usage des balles réelles par les forces de l’ordre». Il a exprimé en outre sa solidarité «avec tous ceux qui ont subi des dommages matériels et dénoncé les actes commis à l’Assemblée nationale et à l’ORTM». À ce titre, il a estimé que «la violence n’est pas un moyen d’expression démocratique».
Dans un communiqué daté du 11 juillet, le bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (RPM) a noté que l’appel à la désobéissance civile lancé par les responsables du M5-RFP a conduit au saccage des bâtiments abritant des institutions de la République, des services publics et privés. «Le BPN-RPM constate avec amertume et désolation et condamne avec la dernière rigueur les actes de vandalisme contre l’Assemblée nationale, l’ORTM, le siège national du parti RPM, le siège de la section RPM de Sikasso et autres », peut-on lire dans le même communiqué.
Tout en s’inclinant devant la mémoire des victimes et souhaitant prompt rétablissement aux blessés, le parti du Tisserand appelle les responsables du M5-RFP à la retenue et à saisir l’offre de dialogue proposée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta et sa majorité. «L’Adéma-PASJ exprime son empathie et sa profonde compassion aux agents de l’ORTM, aux travailleurs de l’Assemblée nationale et à tous nos concitoyens victimes de ces débordements malheureux», énonce une déclaration du parti. Par ailleurs, le parti de l’Abeille déplore l’usage de la force létale dans le cadre du maintien de l’ordre et invite toutes les parties prenantes à la retenue et leur demandent de privilégier le dialogue, la concertation et les canaux pacifiques de résolution de crise.
Qu’en pense l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) ? Sans surprise, elle a condamné avec énergie «l’utilisation des balles réelles contre des populations civiles ayant occasionné des pertes en vies humaines et les actes de pillages des biens publics et privés par des manifestants occasionnant des dégâts matériels».
L’AMDH a demandé des enquêtes indépendantes pour faire la lumière sur des violations graves des droits de l’Homme qui ne doivent pas aussi rester impunies dans un État de droit. C’est justement ce que promettait le président de la République lors de sa dernière adresse à la nation. «L’État de droit sera préservé, de même que les libertés individuelles. Justice sera également faite pour que les auteurs des crimes et des casses soient présentés devant la justice», a assuré le chef de l’État dans son adresse à la nation du dimanche soir.
Rappelons que le Premier ministre s’est rendu au chevet des blessés dès le samedi matin avant d’inspecter ce qui reste de l’Assemblée nationale après les actes de vandalisme. Il est allé constater aussi les dégâts matériels à l’ORTM. Le chef du gouvernement a réitéré également son appel au dialogue pour une sortie de crise honorable.
A. C.
at 20:09
As-Salaamu alaikum ا
IBK est victime de ses proches. Nulle violence n’est justifiée.
Cette technique actuelle a été utilisée avant pour se débarrasser de Moussa Traore. Un des ministres de IBK est coupable.
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