Dans un journal français “LE MONDE”, daté du 28 mars 2014, sous le titre La justice sur la piste du “parrain des parrains”, il est dit que “plusieurs chefs d’Etat seraient impliqués dans le “système Tomi”, en citant le nom du Président de la République du Mali, Monsieur Ibrahim Boubacar KEÏTA. Face à l’article dudit journal, des acteurs politiques maliens réagissent. Tandis que certains soulignent que tout doit être fait pour que la vérité soit dite au peuple malien afin qu’il soit édifié, d’autres indiquent que le moment n’est pas bien venu pour lancé un discrédit sur un Etat qui sort d’une crise comme celle qu’a vécu le Mali.
*Amadou Koïta, président du Parti Socialiste Yéelen Coura : « Tout doit être fait pour que la vérité soit dite au peuple malien afin qu’il soit édifier »
L’article du journal Le Monde est un article qui nous a tous éclaboussé, qui a éclaboussé tout le Mali. Nous souhaitons que toute la lumière soit faite parce que c’est l’honneur du Mali qui est en jeux, l’honneur du président et de tout le peuple malien qui est en jeux. Tout doit être fait pour que la vérité soit dite au peuple malien afin qu’il soit édifier. D’autant plus que l’année 2014 a été décrétée comme année de la lutte contre la corruption. Mais il est important de respecter la présomption d’innocence. Nous sommes un peu étonnés sachant que le journal Le Monde est un journal sérieux qui fait des investigations. Mais on verra comme le président a constitué un pôle d’avocat.
*Lassana Koné, secrétaire général de l’Union pour la République et la démocratie (Urd) : ‘’ C’est le communiqué laconique du gouvernement qui a mis le feu à la poudre’’
Beaucoup de journaux nous accusent alors que nous sommes une opposition républicaine. On ne s’immisce pas dans la vie privée des gens. Le problème que le journal Le Monde a dit concernant IBK est une affaire privée. Ça concerne sa vie privée. En tant secrétaire général de l’Union pour la République et la démocratie (Urd), parti d’opposition, on a rien à avoir avec sa vie privée. C’est une affaire qui date avant qu’il ne soit élu président de la République. Tout le monde est supposé être innocent. C’est la présomption d’innocence avant que l’affaire ne soit jugée. On ne peut pas se prononcer sur un dossier dont on ne détient pas tout le contenu. C’est le communiqué laconique du gouvernement qui a mis le feu à la poudre. Moi je pense que le gouvernement aurait dû attendre le développement du dossier pour tenir compte de ce qui est derrière tout ça. Il y’a eu une publication de quelques phrases du Monde, le gouvernement a immédiatement fait un communiqué comme quoi le président a constitué des avocats mais les avocats pourquoi ? C’est pour attaquer le Monde ou pourquoi ? On ne sait pas. Le contenu du communiqué est laconique, on ne comprend rien. Je dissocie les affaires d’Etats des affaires privées. C’est une affaire privée et IBK doit résoudre lui-même ses affaires privées. Il y’a des affaires importantes. L’administration IBK a sept mois aujourd’hui et personne ne sait leur programme de gouvernement. Ce sont des problèmes très importants. Manuel valls (Ndlr, premier ministre Français) a été nommé avant-hier seulement et mardi il va présenter son programme à l’assemblée nationale. Ça fait sept mois que le programme du gouvernement malien n’est pas encore présenté à l’assemblée nationale. Notre préoccupation est d’avoir son programme. Qu’on sache où est ce qu’il veut aller, qu’on puisse le juger en fonction de son programme. L’opposition aura un atout de jugement par rapport à ce qu’il dit, par rapport à ce qu’il fait et par rapport à sa vision. Nous sommes dans une phase de délestage très important. On dit qu’il y’avait une subvention de près de 40 milliard de FCFA qui a été diminué à 17 milliard de FCFA et que l’énergie ne plus faire face, c’est un problème réel car tout le monde souffre. On ne sait pas ce qu’il a prévu dans son programme en matière d’électricité. Comment on peut critiquer quelqu’un qui fait une gestion à vue. Il n’y’a rien pour stabiliser le nord. La commission vérité justice et réconciliation est une commission du ministre chargé de la réconciliation. Dans tous les pays où il y’a eu des conflits, ces commissions ont été des commissions indépendantes, dépendant du président de la république sauf le cas du Mali. La commission que Dioncounda avait mise en place dépendant de la présidence de la République qui vient d’être dissoute. Nous nous sommes abstenus lors du vote de la création de la commission vérité justice et réconciliation parce qu’elle n’est pas indépendante. Nous sommes pour la création de la commission mais nous voulons son indépendance et cette commission n’est pas indépendante parce qu’elle dépend d’un seul ministre. Les 15 membres sont nommés par le ministre. Le programme de la commission est validé par le ministre. Il faut l’aval du ministre pour que la commission fasse quoi que ce soit. Cette commission n’ira nulle part. Comment on peut mettre en place une commission qui doit juger le Mali de 1960 à 2013 sans lui attribuer une certaine indépendance d’action? Et que le ministre est impliqué dans toutes les phases.
*Honorable Issa Togo, président du groupe parlementaire Adema Pasj : ‘’ Je n’ai aucune preuve pour dire que c’est vrai ou faux’’
Aujourd’hui on a pas besoin de ça. Le Mali vient de très loin. Dieu nous a aidé à travers la communauté internationale, les territoires sous occupations ont été libérés. Mais cette libération n’est pas totale dans la mesure où Kidal est dans une situation qu’aucun Malien ne désire. Donc nous sommes vivement préoccupés par cette situation. Avec tous ces problèmes, ce n’est vraiment pas à mon avis, une occasion de salir le président IBK ou d’amener les maliens à ne pas se retrouver. Aujourd’hui les gens doivent aider le Mali. Et les maliens doivent se donner la main pour consolider l’Etat d’abord. Quand il y’aura l’Etat, on peut se permettre tout. L’Etat est fragile maintenant. Le nord n’est pas totalement dans la main des maliens. Aujourd’hui, fragilisé Ibrahim Boubacar Keïta équivaut à fragilisé tout le Mali. Je suis un allié d’IBK, d’accord, je suis de l’Adema, oui, nous sommes tous de l’internationale socialiste oui, mais le Mali d’abord. Pour moi c’est le Mali qui compte. Le moment n’est pas bien venu pour lancer un discrédit sur un Etat qui sort d’une crise. Je ne peux pas faire un jugement sur l’affaire. Je n’ai aucune preuve. Je ne peux pas dire que c’est vrai ou faux. Ceux qui ont dit, c’est à eux d’apporter des preuves, c’est tout. Je souhaite seulement l’unité du Mali.
*Tièmoko Sangaré, président intérimaire de l’Adema PASJ : ‘’ Je crois qu’il est trop prématuré de se prononcer sur cette affaire’’
Je crois qu’il est trop prématuré de se prononcer sur cette affaire. Je préfère attendre enfin de voir plus clair.
*Amadou Aya, membre du bureau politique du parti YELEMA : ‘’On peut qualifier les deux journalistes comme des ennemis du Mali’’
L’article révèle une grave accusation, une calomnie à l’endroit d’IBK. C’est une manière de le distraire dans son combat, il ne faut pas qu’il se laisse emporter. Quant aux auteurs, ils ont manqué de professionnalisme si non un pays qui est dans une phase de sortie de crises multiples dimensionnelles sans précédentes, comment on se permet de publier un tel article. A mon avis, ces deux journalistes ont peu les qualifier comme des ennemis du Mali.
Aguibou Sogodogo
Moussa Samba Diallo
Boubacar Sidiki TRAORE