Les opérations d’enrôlement du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) sont aux arrêts depuis le 2 novembre 2016. Et pour cause. Le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat a décidé de faire assumer aux collectivités territoriales leurs responsabilités quant à la prise en charge financière des opérations. L’état civil étant une mission régalienne des collectivités.
Les communes du Mali vont désormais assurer le service de l’enrôlement dans le cadre du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec). En effet, le traitement des agents d’enrôlement, depuis le début des opérations du Ravec, était assuré par le ministère de l’Administration territoriale, avec le soutien financier du Programme d’appui aux processus électoral au Mali (Papem). Ce financement étant arrivé à termes, il revient tout naturellement aux collectivités de faire face à ses responsabilités, en prenant en charge les traitements des agents.
Pour ce faire, le ministre de l’Administration territoriale a, dans une correspondance adressée au Gouverneur du district de Bamako, demandé aux maires des communes de Bamako de désigner des agents émargeant sur le budget communal comme préposés pour prendre le relais des agents qui effectuaient cette tâche.
Dans sa correspondance, le ministre exige que les noms des agents désignés lui parviennent au plus tard le 10 janvier 2017.
Contacté par nos soins, le Chef de cabinet du ministère de l’Administration territoriale, Chienkoro Doumbia, a été on ne peut plus clair : « les opérations du Ravec sont une mission régalienne des collectivités dans le cadre du transfert des compétences de l’Etat aux collectivités, notamment l’état civil », explique-t-il. M. Doumbia pense que l’appui du partenaire n’est pas éternel et qu’à un moment, il faudrait bien que les collectivités reprennent le relais. « La correspondance en question n’a d’autre objet que de demander aux maires de faire signer des agents communaux pour prendre le relais dans le cadre de la relance de l’opération de pérennisation des acquis du Ravec, car le financement du Papem a pris fin et les gens ont tendance à oublier que l’état civil est une mission qui incombe aux collectivités », affirme le Chef de cabinet. Ainsi, la charge de cette opération sera transférer désormais aux collectivités.
Quid des agents recenseurs qui émargeaient sur le financement du Papem ?
Quel serait le sort des agents de collectes de données d’état civil au nombre de plusieurs centaines à travers le pays ? Car, depuis le 2 novembre dernier, ceux de Bamako ont été remerciés. Pour l’heure, rien ne se dessine pour eux, malgré leur grande expérience en la matière. D’autre part, il nous revient que les 22 agents de Bamako et leurs 6 superviseurs ont perçu tous leurs dus, ceux de l’intérieur seraient à deux mois sans salaires.
Un aspect inquiétant dans l’arrêt temporaire des opérations d’enrôlement, c’est l’attente grandissante des demandeurs de visa et les candidats aux différents concours qui sont bloqués faute de récépissé d’enrôlement. Ils vont devoir prendre leur mal en patience et prier.
Ils sont déjà beaucoup à se demander si les collectivités ont les moyens nécessaires de pouvoir supporter le coût des opérations. Surtout quant on sait que nombre d’entre elles ont déjà du mal à prendre en charge le poids de leur masse salariale, ou même les dépenses quotidiennes afférentes au fonctionnement des conseils communaux.
Harber MAIGA
Dans nos Etats, les collectivités ont un rôle certain et primordial à assumer dans les questions d’état civil.
Alors qu’elles s’assument!!!
Comments are closed.