Rapport sur les facteurs locaux contribuant à l’extrémisme violent dans le centre du Mali : « La marginalisation des acteurs de sécurité dans les communautés centrales a causé la mobilisation des milices locales d’autodéfenses»

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L’Hôtel Onomo de Bamako a servi de cadre le 13 mai 2019, aux travaux de restitution des résultats de l’étude sur « les facteurs locaux contribuant à l’extrémisme violent au Mali », résultat sur le centre du Mali, notamment dans la Région Mopti et de la présentation de la politique nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. Les travaux étaient présidés par Bakary Kouma, représentant du Ministre des affaires religieuses et du culte, en compagnie d’Aboubacar Koulibaly, représentant résident adjoint du Pnud Mali.

Ledit  rapport  portant  sur  l’année  2018,  a été  réalisé  par le PNUD (Bureau régionale  pour l’Afrique)  et l’Institut  Néerlandais  pour  les  affaires  internationales.  L’objectif  de  l’atelier est de présenter, examiner  et  valider  par  les participants  composés  d’acteurs  de  la société civile,  départements  ministériels, des  organismes  internationaux résidents  au Mali, les principales conclusions  de l’étude PNUD/NUPI «les facteurs  locaux  contribuant  à l’extrémisme violent  dans  le  centre   du Mali» et  susciter un débat  autour  des  recommandations   de  l’étude  pour  du plan  d’action  du  gouvernement  en vue   de  la  mise en œuvre   de  la  politique nationale  de prévention  et  de  l’extrémisme violent   au Mali. La question principale  selon le représentant du PNUD est  de discerner  comment  adresser  la menace  évolutive   de l’extrémisme violent  au Mali  au cadre  de politique  nationale.

Le  rapport  présenté  par  les enquêteurs  norvégiens, a trait à la Katiba Macina dans les  communautés  maliennes. La  note  d’orientation «les facteurs locaux contribuant à l’extrémisme violent  dans le centre  du Mali», indiquent les enquêteurs,  conclu  notamment  que  l’engagement   dans  l’extrémisme violent  n’a pas  pris  racine  de façon  uniforme  dans  l’ensemble  des régions  du Mali, souvent parce que  les  caractéristiques  des  dynamiques  locales  sont endogènes  particulièrement  et  explique  comment  la région de Mopti  est devenue   un terrain  favorable  aux Djihadistes. Selon le rapport, c’est le sentiment de marginalisation  par  des acteurs  de sécurité  nationale et  internationale  dans  les  communautés  centrales  qui a causé  la mobilisation  des  milices  locales  d’autodéfenses. Ce  développement, poursuit le rapport, a agrandi  la violence  intercommunale.  « Des massacres  à grande échelle ont eu lieu de tous côtés, sous  tendu  par  une  logique  de revanche », ajoute le rapport.

L’une des constatations les plus notables  de l’étude est que, dit  le représentant  du PNUD, Aboubacar  Koulibaly, d’après 71% des recrues interrogées, les limites  de l’action  gouvernementale constituent un « élément  déclencheur «  qui a pesé  sur leur  choix  de rallier  un groupe extrémiste. Le Mali  a été retenu pour cette étude, ajoute  le représentant du Pnud, en raison  de  la présence  sur son sol  de plusieurs  groupes  extrémistes  et des attaques nombreuses enregistrées fréquemment. Ce qui touché selon Aboubacar  Koulibaly  tous les secteurs  de  la vie socio économique touchés. « Le secteur du tourisme représente 25% de l’économie régionale a été notamment touché par l’insécurité. Ce qui  a  conduit une augmentation  du taux  de chômage  et à la fermeture  de plusieurs  écoles. En mai 2017, l’UNICEF estimait  que 270 écoles fermées dans la région de Mopti laissant près 80.000 écoliers  déscolarisés », a  déclaré  Aboubacar  Koulibaly.

Le  fait aujourd’hui que le Mali dispose d’une politique nationale  assorti  d’un plan  d’action  pour  la prévention  de l’extrémisme  violent  et  la lutte contre le terrorisme, indique Koulibaly,  ne suffit  pas  à produire  des résultats  efficaces  contre l’extrémisme violent. « Il faut une approche  holistique  d’autant que la menace  est multiforme et peut être différente d’une zone à une autre », a préconisé  le représentant du PNUD, Aboubacar Koulibaly.

Bakary  Kouma a, au nom  des autorités maliennes, remercié le PNUD et l’Institut  Néerlandais  pour  les  affaires  internationales pour la réalisation de cette étude qui va donner plus d’éclairage aux phénomènes de l’extrémisme violent.

Rappelons que  c’est  dans  le cadre  du programme  régional  sur  la  prévention  de l’extrémisme violent (PVE)  en Afrique mis en œuvre  par  le PNUD que cette étude a été réalisée.

Hadama B. Fofana

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