Le jeudi 17 février 2022, l’Observatoire Citoyen Contre l’Impunité et Pour la Redevabilité (OCCIPRE) a rendu publique les rapports trimestriels SIRA et XENSA. C’était à l’occasion d’une conférence de presse, à la Maison de la presse sous le thème : « le respect des droits humains passe aussi par une bonne politique de justice sociale ». Elle est placée dans le cadre de la journée mondiale de la justice sociale qui aura lieu le 20 février 2022.
Cette conférence de presse s’est tenue en présence de Tidiani Togola, directeur exécutif de la fondation Tuwindi, de Youssouf Poudiougou de Amnesty International Mali, du représentant de l’Union européenne et de Maitre Amadou Tiéoulé Diarra.
Il ressort du sondage d’opinion XENSA sur la perception des citoyens maliens eu égard à l’évolution de la transition que, plus de 1600 personnes ont répondu, parmi lesquels 36% étaient des femmes et 64% des hommes, toutes catégories d’âges confondues de toutes les localités du Mali. Les zones où l’insécurité est grande ont été également touchées par le sondage. Il a été indiqué dans le rapport Xensa que l’étude a été conduite au lendemain des assises nationales de la transition et du dernier sommet de la CEDEAO.
Selon le même rapport 73,50% de la population, estiment que les recommandations issues des Assises nationales (ANR) reflètent l’opinion de la population. Seulement 20,12% des personnes interrogées estiment que les sanctions de la CEDEAO sont appropriées pour sortir le Mali de la crise. 34,65% des enquêtés estiment que la sécurité s’est largement détériorée pendant la transition. 58,91% estiment que l’armée malienne ne peut à elle seule, sécuriser l’ensemble du territoire. 46,94% des personnes interrogées estiment que les autorités de la transition doivent s’atteler à l’organisation des élections générales (notamment la présidentielle) et laisser la conduite des réformes aux autorités qui seront élus ; contre 46,81% qui pensent le contraire et 6,25% qui sont neutres.
Le rapport Sira sur la violation des droits humains au Mali, fait ressortir plusieurs cas d’atteintes aux droits humains commises par divers acteurs sur l’ensemble du territoire malien. Selon ce document, les faits enquêtés et documentés par les observateurs OCCIPRE font état de 1165 incidents signalés sur la plateforme, 1165 incidents ont été vérifiés et validés par les superviseurs, 1151 victimes recensées. Il faut ajouter que les incidents remontés se sont produits dans 416 localités du Mali. Les faits courant le dernier trimestre sont au nombre de 219.
Ainsi au regard de la situation globale des droits humain, OCCIPRE recommande à l’endroit de l’Etat de poursuivre la lutte contre l’impunité et des violations des droits humains et des crimes économiques ; de renforcer la protection des populations en assurant progressivement la sécurité des personnes et de leur biens ; de renforcer et fédérer le mécanisme de lutte contre la corruption, de renforcer l’accès à la justice ; de renforcer les systèmes de réponses pour les déplacés et assurer le retour des déplacés et les personnes réfugiées. Aussi, mettre en place un mécanisme de prise en charge des victimes de la pratique des discriminations fondées sur le statut social assimilable à l’esclavage et une approche adéquate de leur retour dans les localités de leur provenance ; garantir la liberté et la sécurité des victimes de violences basées sur le genre ; etc.
A l’endroit de la société civile, OCCIPRE recommande entre autres : le renforcement de la synergie d’action en matière de la lutte contre l’impunité et des violations des droits humains, des crimes économique, les corruptions au Mali, de renforcer la collaboration de lutter contre la pratique et la discrimination fondée sur le statut social, de veiller au respect des droit humains et leurs prises en compte dans les réformes en cours, d’intensifier les actions de plaidoyers et renforcer les actions de sensibilisation aux droits humains
A l’endroit des organisations intergouvernemental, le consortium a formulé les recommandations qui suivent : renforcer l’appui aux programmes d’éducation aux droits humains et des actions relatives au monitoring de violation des droits humains ; renforcer l’accompagnement de l’Etat du Mali et la coopération internationale en faveur des programmes de protection des droits humain, etc.
Rappelons que OCCIPRE, est un consortium soutenu par l’Union européenne et composé de Tuwindi, Amnesty International Mali et Free Press Unlimited. Son objectif est la diminution de l’impunité des violations des droits de l’homme, des crimes économiques et des cas de corruption au Mali.
Bintou Coulibaly