Ça y est. Le Rapport national 2016 sur le développement humain est disponible. Ce document, qui donne l’état du développement humain dans notre pays, a été lancé vendredi dernier à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, en présence du Chef de cabinet du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Mme Timbo Oumou Bah, et de la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Mali, Mme M’Baranga Gasarabwé.
Fruit de la collaboration entre des consultants sélectionnés selon leurs profils et compétences, différents services compétents de l’Etat, des universitaires et les membres de l’équipe technique de l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte contre la Pauvreté, le Rapport 2016 renseigne également sur la problématique de la question migratoire au Mali. Il offre une analyse détaillée sur les liens entre la migration et les indicateurs de développement humain.
Le Rapport 2016 contient 5 parties. Il s’agit essentiellement du lien entre développement humain durable et migration, de la problématique de la gestion de la migration dans notre pays, de migration interne, pauvreté et développement humain durable et de migration externe, pauvreté et développement humain durable.
Le Rapport national 2016 sur le développement humain explique les causes de cette migration par 3 principales raisons. Il s’agit du facteur économique, du dérèglement climatique, avec son lot de sécheresses à répétition qui dégradent les espaces agricoles, et des facteurs socioculturels. Les principales zones de départ sont les régions de Kayes, Koulikoro et Mopti. Les destinations privilégiées sont des pays africains, la Côte d’Ivoire étant la première destination et l’Europe la deuxième destination des migrants maliens.
Composantes importantes des réalités des populations maliennes, les migrants, qu’ils soient internes ou externes, contribuent selon leurs moyens à soulager les parents qu’ils ont quittés, note le Rapport. Dans ses recommandations, il demande l’implication des autorités communales dans la gestion de la migration interne, l’application des règlements en matière d’orpaillage, le respect des couloirs pour le déplacement des animaux, une meilleure intégration des actions des migrants aux stratégies de développement des collectivités et la prise en compte de la migration interne dans les politiques publiques.
Ce n’est pas tout. S’agissant des migrations externes, le Rapport 2016 recommande la promotion de l’utilisation des fonds transférés par les émigrés pour les investissements, la prise en compte des apports des associations de migrants comme l’une des sources de financement du PDESC des communes, l’identification et la valorisation des compétences techniques de la diaspora et la sensibilisation des populations de la 2ème génération de migrants, entre autres.
Pour la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies au Mali, dans le contexte post-conflit malien, la migration peut constituer un facteur de stabilisation, pourvu que les politiques appropriées de capitalisation des atouts de la diaspora maliennes soient menées.
Pour sa part, le Chef de cabinet du ministre de la Solidarité et de l’Action Humanitaire a soutenu que l’application de ces recommandations aidera les ministres concernés dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des différentes politiques et stratégies en matière de migration.
Yaya Samaké