Le ministre de l’Artisanat, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo, a procédé le jeudi 2 juin 2022, au Musée National, au lancement du Rapport mondial de l’UNESCO intituler ‘’Repenser les politiques en faveur de la créativité‘’. Ce lancement était couplé à l’atelier d’échanges sur le premier Rapport périodique quadriennal (RPQ 2018-2021), de la mise en œuvre de la Convention sur la diversité des expressions culturelles.
Publié tous les quatre ans depuis 2015, le Rapport mondial de l’UNESCO offre des données stratégiques et des messages de plaidoyer sur les questions-clés pour une gouvernance plus informée, participative et transparente des secteurs culturels et créatifs. C’est un outil qui permet de suivre la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles depuis son adoption et de faciliter le partage de l’information sur les nombreuses façons dont la promotion de la diversité des expressions culturelles est effectuée à travers le monde. Il sert d’outil de référence et de suivi, en analysant les tendances actuelles, en suivant les progrès et en identifiant les principales avancées réalisées, mais aussi les difficultés et les défis auxquels sont confrontés les parties et les autres acteurs concernés.
Le Chef de Bureau de l’UNESCO, Edmond Moukala, a souligné que la série des Rapports mondiaux est rendue possible grâce au soutien du gouvernement de la Suède via l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement à travers le projet «Repenser les politiques culturelles pour la promotion des libertés fondamentales et la diversité culturelles» de l’UNESCO. Il a invité les acteurs culturels à s’approprier les deux rapports notamment, le Rapport quadriennal.
Procédant à l’ouverture des travaux, le ministre Andogoly a déclaré que la cérémonie consacre le couronnement de l’élaboration des rapports périodiques par les Etats parties à la Convention de 2005 et la production du Rapport mondial 2022. En ratifiant la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, le Gouvernement du Mali, à travers mon département, s’est engagé à formuler et à mettre en œuvre des politiques et mesures, à travers des processus participatifs, qui soutiennent l’émergence des secteurs dynamiques culturels et créatifs et qui respectent les droits de l’homme, les libertés fondamentales et la promotion de l’égalité des genres dans les industries créatives numériques. Le Rapport constitue un recueil essentiel de données sur la culture et la création et se présente comme un document référentiel, un outil d’orientation, de plaidoyer et de sensibilisation pour repenser les politiques culturelles dans le monde.
«Cette troisième édition du Rapport mondial ‘’ Repenser les politiques en faveur de la créativité, permet d’évaluer la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Ainsi, il informe les acteurs publics et non gouvernementaux et illustre le rôle de la diversité et de la créativité comme source de créativité », explique-t-il. Avant de recevoir officiellement le Rapport des mains du représentant- résident Chef du Bureau UNESCO de Bamako, Edmond Moukala.
Appeler les secteurs culturels et créatifs à faire face aux grands défis
Appeler les secteurs culturels et créatifs à faire face aux grands défis, tel est la volonté affirmée de ce Rapport mondial de l’UNESCO, qui a été présenté aux acteurs culturels, le vendredi 03 juin 2022, par Moulaye Coulibaly, Directeur national du patrimoine culturel.
Selon le présentateur, le Rapport mondial 2022 s’appuie sur les données les plus récentes et pertinentes à l’échelle mondiale, régionale et nationale pour mesurer les succès, identifier les défis persistants ou nouveaux et définir les priorités en vue de la réalisation du programme de développement durable à l’horizon 2030 dans et avec les secteurs culturels et créatifs.
Cette publication a pour but de produire et de partager les connaissances visant à éclairer, inspirer et susciter des changements politiques et des mesures garantissant des écosystèmes culturels divers et dynamiques, équitables pour les créateurs, accessibles aux publics et bénéfiques pour la société en général, a-t-il dit.
Le rapport est divisé en dix chapitres thématiques qui s’articulent autour de quatre objectifs à savoir : soutenir les systèmes de gouvernance durables de la culture, parvenir à un échange équilibré des biens et services culturels et accroître la mobilité des artistes et des professionnels de la culture, intégrer la culture dans les cadres de développement durable et promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales.
En ce qui concerne le premier chapitre, il analyse la mise en œuvre de la Convention, en tant que cadre politique intégré, soutient le développement de systèmes de gouvernance durables de la culture, y compris en temps de crise. Poussés par la conviction que les secteurs culturels et créatifs ne doivent pas être du seul ressort des décideurs culturels, les processus politiques multipartites et décentralisés progressent et le dialogue interministériel s’institutionnalise. Néanmoins, l’approche gouvernementale intégrée de la gouvernance culturelle continue de faire défaut.
Les données et les indicateurs visant à éclairer l’élaboration et le suivi des politiques demeurent également absents «Malgré leur contribution indéniable à l’économie, les investissements publics dans la culture et la créativité varient fortement d’une région à l’autre et ont diminué au cours de la dernière décennie. Les bouleversements économiques provoqués par la pandémie de la Covid-19, associés à son impact sur l’emploi culturel, soulèvent de graves inquiétudes telles que le risque de fuite des talents. Il est indispensable de promouvoir des conditions économiques et sociales décentes de développement professionnel dans les secteurs culturels et créatifs pour mieux les reconstruire… ».
La présentation a été suivie d’une conférence-débat autour du Rapport Périodique Quadriennal (RPQ) et de la Convention de 2025 de l’UNESCO.
Bintou Diarra