Rapport de mission d’observation du 1er tour de l’élection présidentielle de la MISCA PDBG : L’organisation recommande l’utilisation de la tablette numérique pour les scrutins à venir aux fins d’une liste électorale fiable

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Dans le cadre de la présidentielle de 2018, la Mission Internationale de la société civile africaine pour la paix, la démocratie et la bonne gouvernance (MISCA PDBG) a participé à l’observation du scrutin du 29 juillet relatif au 1er tour de l’élection présidentielle de 2018. Ainsi, le chef de cette mission, Charles Oyéoussi Balogoun, a présenté le rapport de son organisation à la faveur d’une conférence de presse organisée, la semaine dernière, dans un hôtel de la place.

A l’entame de ses propos, le conférencier a précisé que la MISCA PDBG était présente à travers de l’ONG Afrique espérance avec 10 observateurs internationaux. Selon lui, la Mission a visité 125 bureaux de vote dans six centres du district de Bamako et dans deux autres régions administratives du Mali. Avant de rappeler que la mission a commencé le 20 juillet 2018 avec l’arrivée d’une première vague de trois de ses observateurs qui ont été rejoints plus tard par une seconde vague de sept de leurs homologues. A le croire, la démarche méthodologique utilisée par la Mission est similaire à celle recommandée par la plupart des missions internationales en matière de gouvernance électorale pour une meilleure contribution à la réussite du processus.

Évoquant le cadre politique du scrutin, il a évoqué le contexte politique marqué par la fin du 1er quinquennat du président IBK qui se présente à sa succession et surtout des contraintes liées à la situation sécuritaire au centre et au Nord du Mali, notamment la résolution du problème de la logistique, la mise à jour du fichier électoral, la recherche de financement pour l’organisation du scrutin et enfin le pari de la transparence et de la crédibilité du scrutin.

La situation sécuritaire très tendue, malgré l’intervention française  

« Cinq ans après l’intervention française au Mali, la situation sécuritaire reste très tendue. En effet, les principales katibas jihadistes se sont rapprochées, en 2017, pour former le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, commandé par Iyad Ag Ghali (groupe qui a récemment revendiqué les attaques du 2 mars au Burkina Faso). Bien implantées dans le nord et le centre du pays, elles mènent des attaques aussi régulières que meurtrières contre les Forces armées maliennes (FAMas), les Casques bleus de la Minusma et, dans une moindre mesure, les soldats français de la force Barkhane », a-t-il déploré.

En ce qui concerne le déroulement de la campagne électorale, le conférencier a laissé entendre qu’elle s’est passée dans une atmosphère conviviale et paisible. Ainsi, dit-il, la campagne électorale a pris fin par une note satisfaisante. Et de poursuivre, qu’au total, la MISCA PDBG a noté avec satisfaction que les principes d’accès équitable aux médias ont été respectés. « Les médias audiovisuels publics ont veillé à l’égale répartition des temps d’antenne. Nous saluons les initiatives de l’ORTM qui ont permis à chaque candidat de présenter son projet de société et de gouvernance à la Communauté nationale et internationale. Toutefois, la Mission regrette l’insuffisance de régulation et d’encadrement des activités de campagne qui a contribué à instaurer une certaine inégalité entre les partis politiques en compétition. Bien que cette situation n’ait pas compromis le bon déroulement de la campagne, elle n’a pas permis à tous les candidats de mener leurs activités dans des conditions équitables. Nonobstant quelques ratés et échauffourées constatés, la Mission se réjouit de l’ambiance générale », a ajouté l’orateur.

Par rapport à l’implication de la société civile dans le processus, il a souligné que malgré les difficultés matérielles d’organisation qui ont retardé leur implication, les organisations de la société civile, réunies en plusieurs plateformes, se sont engagées dans des activités concrètes visant à soutenir la tenue d’élections crédibles dans un environnement apaisé. Ainsi, la Mission félicite les acteurs de la société civile malienne pour leurs actions destinées à mobiliser les citoyens lors de l’enregistrement des électeurs. Elle les encourage à renforcer la coordination et le partenariat avec d’autres organisations, notamment au niveau local, afin d’étendre les impacts de leurs initiatives en matière d’éducation et de sensibilisation des électeurs.

Le gouvernement invité à prendre toutes les dispositions pour le financement convenable du processus électoral

S’agissant de son évaluation le jour du scrutin, il a indiqué que cette démarche est basée sur les constats et comptes-rendus des équipes d’observateurs qui étaient déployées dans différents départements. Ces observations ont été faites dans les bureaux de vote le jour du scrutin. « Au regard des observations effectuées par la Mission, le scrutin s’est déroulé globalement dans des conditions de transparence, malgré le constat avéré de dysfonctionnements dans l’organisation caractérisés par des vols d’urnes et autres incidents de troubles à l’ordre public au centre et au nord. Les défaillances relevées par la Mission n’ont pas entamé la fiabilité du scrutin », a-t-il martelé.

Au chapitre des recommandations, le conférencier invite le gouvernement à prendre toutes les dispositions pour le financement convenable, à temps, du processus électoral ainsi que toutes les mesures idoines pour la préparation et l’organisation à temps du second tour. « Nous recommandons également au gouvernement de veiller à la sécurisation du processus électoral en déployant les Forces de défense et de sécurité en plus grand nombre ; de prendre toutes mesures en coordination avec la Minusma pour assurer la sécurité afin de permettre aux 721 bureaux de vote du centre et du nord d’accueillir les citoyens pour accomplir leur devoir civique, de prendre des mesures en vue d’accroître la participation et l’implication des femmes dans le processus électoral et dans les postes de prise de décision », a-t-il renchéri.

Pour finir, il a encouragé l’utilisation de la tablette numérique pour les scrutins à venir, en automatisant complétement la liste électorale aux fins d’une liste électorale informatisée fiable.

Mama PAGA

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