Présenter le rapport annuel mondial de la peine de mort en 2021. Tel était l’objectif de la conférence de presse animée par le directeur exécutif par intérim de l’Amnesty international Mali, Hamane Touré, qui avait à ses cotés le coordinateur juriste chargé de la peine de mort au bureau de l’Amnesty international Mali, Mohamed El Bachir Singaré. C’était le jeudi 26 Mai, à leur siège sis à Kalaban Coura.
A l’entame de son propos, le directeur exécutif par intérim a précisé que les informations recueillies par Amnesty international sur le recours à la peine de mort dans le monde en 2021 font état d’une hausse de 20% des exécutions recensées et de 39% des condamnations à mort prononcées par rapport à 2020. Ce faisant, 18 pays ont exécuté au total au moins 579 personnes et 56 pays ont condamné à la peine capitale au moins 2052 personnes, enseigne ce rapport.
Selon lui, la multiplication des exécutions pour des infractions à la législation sur les stupéfiants en Iran a contribué à cette augmentation mondiale, mais des hausses importantes ont aussi été constatées en Arabie Saoudite, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen. La Chine où les exécutions se comptaient probablement par milliers ainsi que la Corée du Nord et le Viêt-Nam ont continué de dissimuler l’ampleur de leur recours à ce châtiment. Avant d’ajouter que l’allègement des restrictions liées à la pandémie de Covid19 a aussi contribué à l’augmentation du nombre de condamnations à mort, notamment au Bangladesh, en Inde et au Pakistan tandis que certains Etats d’Amérique ont repris les exécutions.
A ses dires, de nombreux pays ont fait fi des garanties offertes par le droit international relatif aux droits humains et les normes y afférentes. Il ressort toujours de ce rapport que plusieurs Etats ont utilisé la peine capitale comme instrument de répression contre des manifestations ou des groupes minoritaires. De ce fait, la peine de mort a continué, dit-il, d’être utilisée en 2021 dans des conditions donnant lieu à des violations du droit international et des normes connexes.
Dans la même lancée, M. Touré a affirmé qu’au Mali comme en Algérie au Bangladesh, en Egypte, en Jordanie, au Myanmar, en Palestine, en République démocratique du Congo et au Yémen, des sentences capitales ont été prononcées en l’absence de l’accusé par contumace. Toujours selon lui, au Mali, le rapport fait état de plus de 48 condamnations à mort en 2021. Ces condamnations, selon les informations reçues auprès du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme du Mali par Amnesty International émanent des trois Cours d’appel du pays siégeant à Bamako, Kayes et Mopti pendant leurs sessions d’assisses consacrées aux crimes graves.
Par Fatoumata Coulibaly