Au cours de cette conférence, l’organisation a mis en lumière les terribles violences commises par des Etats et des groupes armés dans le monde entier. Les principaux animateurs de la conférence étaient Mme Kéita Mariam Touré, présidente d’Amnesty International-Mali, M. Saloum Traoré, directeur exécutif d’Amnesty International-Mali.
Ce rapport annuel d’Amnesty International donne une vision complète de la situation des droits humains dans 106 pays en 2014, dont 23 pays d’Afrique occidentale et centrale où les droits humains sont bafoués par des personnes ou des groupes qui continuent d’échapper à la justice.
Selon la présidente Kéita Mariam Touré, les conflits et l’instabilité ne font que s’accentuer dans la région et des dizaines de miliers de personnes en souffrent, “un cocktail détonnant de conflits, et de répressions s’accentue progressivement dans une grande partie de l’Afrique occidentale et centrale. Qu’elles soient perpétrées par Boko Haram, les forces de sécurités nigérianes, les milices anti-balaka ou la Séléka, les atteintes aux droits humains et de violences ne doivent pas demeurer impunis afin que la région puisse retrouver la paix et jouir de la sécurité”, a déclaré Alioune Tine, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique occidentale et centrale.
“Les États ne doivent pas empêcher les citoyens de s’exprimer, ni les journalistes de faire leur travail. Le cas des manifestants pacifiques abattus au Burkina Faso, ou celui des journalistes emprisonnés en Gambie, n’illustrent que trop clairement ce qui se produit lorsque la liberté d’expression n’est pas protégée. C’est pourquoi Amnesty International a tenu à dire, lors du lancement de son bilan annuel de la situation des droits humains dans le monde, que les dirigeants mondiaux doivent agir de toute urgence pour faire face à l’évolution des conflits, et pour protéger les civils des violences atroces perpétrées par des Etats et des groupes armés.
Dans ce rapport, Amnesty International s’inquiète tout particulièrement de la montée en puissance des groupes armés non étatiques, dont celui qui se donne le nom d’Etat Islamique (Ei), Boko Haram et Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). Des groupes armés ont commis des atrocités dans au moins 35 pays en 2014, soit plus de 20% de ceux sur lesquels Amnesty a travaillé. “2014 s’est révélée catastrophique pour des millions de personnes en proie aux violences.”
La réponse de la communauté internationale aux conflits et violations commises par des États et des groupes armés est scandaleuse et inopérante. Face à l’intensification des attaques barbares et de la repression subies par des populations, la communauté internationale s’est montrée absente, a déclaré Sali Shetty, secrétaire générale d’Amesty International. Elle déclare que les gouvernements doivent cesser d’affirmer que “la protection des civils n’est pas de leur ressort”.
Enfin, elle demande que soient prises des mesures à l’échelle internationale dans les situations d’atrocités massives, et engage les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies à renoncer à leurs droits de véto.
Alpha C. SOW