Depuis le 28 ou le 29 juin, selon les interprétations du calendrier lunaire, un être humain sur six a entamé le mois sacré du ramadan, consacré au jeûne. Un mois qui, pour les musulmans, fait de tous les jours de la semaine des journées importantes et particulières, avec le rendez-vous quotidien des Achouras. Les prières surérogatoires qui marquent le début de la soirée. En somme, le mois de ramadan bouleverse les comportements sociaux des musulmans.
Télés et radios au rendez-vous
Feuilletons, séries comiques, prêches et émissions religieuses enregistrent des records d’audience pendant ce mois. Toutes tranches d’âges et catégories socioprofessionnelles au Mali passent environ 1 h par jour devant le poste récepteur pendant le mois sacré, selon des enquêtes concordantes.
Les radios privées et publiques investissent dans les programmes et contenus de proximité.
Une occasion, pour les imans, de réaffirmer leur propre idée de l’islam et pour d’autres de s’offrir un cadre publicitaire pour ses produits. Les fréquences les plus captées, dans notre capitale sont : Radio Jèkafo, Bamakan, Nièta, Renouveau FM et autres. Ces chaînes misent sur les prêches et autres.
Les assiettes aussi…
Ce mois béni de ramadan n’est pas seulement spirituel, il est aussi économique. Ainsi, les marchés ne désemplissent plus et les prix des denrées de première nécessité augmentent en même tant que la consommation. La situation marque les esprits, au point que les ménagères se retrouvent dans des situations désespérées. C’est de la surenchère tout court comme le dit un vieux du quartier, contrairement au passé où on se contentait du minimum pour passer son jeûne.
Pour illustrer la montée vertigineuse des prix des denrées alimentaires, il faut retenir que le kilo du poisson était 2100 F CFA, alors qu’il est discuté à 2400. La viande est passée de 2000 F CFA à 2500 F CFA. Le litre d’huile n’a pas varié, tandis que le haricot est vendu 475 F CFA, l’arachide à 700 F CFA, le fonio à 600 F CFA. Le kilo du mil est cédé à 250 F CFA ainsi que le sorgho, au même moment le maïs est discuté à 225 F CFA. Le kilo de l’oignon est à 500 F CFA.
Au Mali, le mois de ramadan a la particularité d’être celui de la solidarité, c’est ce qui explique les gestes qui se multiplient soit du sucre ou un repas offert entre collègues ou à des démunis.
Bréhima Sogoba