Le Ramadan est un mois d’abstinence que Dieu Le tout puissant, dans sa grâce, impose aux fidèles musulman. C’est pendant ce mois que l’homme est le plus proche de lui, puisqu’il est censé ne pas commettre de péchés eu égard à l’observation du jeune.
Le mois de Ramadan impose à tout pratiquant le renoncement, pendant la journée et cela durant un mois, aux délices des plats et plaisirs pour se consacrer exclusivement à Dieu et bénéficier de sa miséricorde. Au regard des prescriptions coraniques, toute personne qui observe le jeune, doit être astreinte à une moralisation de ses dépenses habituelles. Cela suppose une réduction des dépenses et une grande attention à l’endroit des hérités en partageant avec eux le jeûne, cette pratique religieuse qui permet au corps de puiser dans sa propre réserve aux fins d’aboutir à un fin biologique, doit autant créer des conditions propices à celui du foyer. Mais paradoxalement, il se passe que nonobstant que la prescription religieuse sanctionne le faste et l’opulence pendant le mois de ramadan. Ce mois, malheureusement, demeure le plus dépensier de l’année en tout cas pour ce qui concerne notre société. En lieu et place de l’aumône se substituent, le sucre, lait, rafraichissant, plats spéciaux offerts aux beaux – parents, parents et amis. N’est-ce pas une déviation de la prescription islamique ?
Dans les pays islamiques, les mosquées pendant le mois de Ramadan sont les lieux où abondent toutes sortes de nourritures destinées aux plus démunis qui mangent et boivent.
Le mois de Ramadan pour le malien moyen est celui de toutes les difficultés, car il est émaillé d’exigences extra – religieuses érigées en droit. Des investigations menées auprès de quelques ménages à revenus intermédiaires révèlent des dépenses de l’ordre de 75000FCFA à 100 000FCFA effectuées pendant le seul mois. Alors que d’ordinaire ils se tirent d’affaires avec un montant inférieur .La grande partie de ces dépenses est engloutie dans l’achat du sucre, lait et la préparation des plats destinés aux beaux – parents ou même à la famille. Mamadou, salarié de son état, affirme avoir investi rien que pour le sucre plus de 20000F FCA sans compter qu’en plus il débourse 50 000FCA comme prix de condiments, alors qu’habituellement il donnait 30 000FCA par mois. A cela s’ajoutent de nombreux plats spéciaux pour gratifier la belle famille, ce geste témoigne de toute l’attention et la considération que leur portent les gendres.
Toujours de l’avis de notre interlocuteur, les dépenses auxquelles il est soumis se chiffrent à la centaine de milles de FCFA, et six mois ne lui suffiront pas pour redresser la barre.
Les Ulémas rapprochés par rapport à la question sont formels là-dessus : l’islam ne fait obligation à personne de se dépouiller pour faire plaisir à qui que ce soit pendant le Ramadan, mieux l’islam désapprouve toute orientation aux dépenses exorbitantes qui n’auraient aucun échos favorable auprès de Dieu. L’individu en ce mois est astreint à l’humilité et à l’entraide, vertus que tout homme se doit de cultiver.
Il y a des pratiques qui ne cadrent plus avec les réalités du moment. Faudrait-il continuer à les entretenir ? Sûrement pas !
Donc ne mélangeons pas coutume et religion au risque de dissimuler les lois sacrées divines.
Amadou T Dansoko