Ramadan : Les Bamakois ont déjà abandonné les mosquées pour envahir les marchés

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Depuis le 15ème jour du mois de ramadan, nous constatons que les jeunes filles et garçons qui étaient les plus actifs dans les lieux de prières, se font rares. Ce qui fait que les rangs de prière sont clairsemés. Les femmes et les jeunes ont déjà tourné le dos à la mosquée pour hanter les marchés, les ateliers de couture et les boutiques de Bazin.

Les marchés sont aujourd’hui remplis, de jour comme de nuit. Cette situation est visible dans les  quartiers de Bamako où parfois les rues, transformées en lieu de prière de ramadan, étaient chaque nuit bondées de monde.   Le Grand marché déverse son trop plein dans les rues voisines, provoquant des embouteillages monstres. Ce qui fait qu’à part les sotrama obligés de suivre leur ligne, les taxis ne veulent plus passer près de ce marché. Malgré ces difficultés d’accès, les gens se rendent au grand marché, même s’il faut faire plusieurs kilomètres à pied. Dans le hall du marché, ils sont accueillis par le son des tambours, tamanis et autres instruments de percussion utilisés pour attirer les clients.  Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les voleurs se glissent parmi les clients pour trouver de quoi préparer la fête à leur manière. Les Japonais ne disent-ils pas que la pêche est bonne quand l’eau est trouble ? Profitant des bousculades, les voleurs dépouillent les clients de leur argent. Ils jettent surtout leur dévolu sur le porte-monnaie des femmes. Malgré cette effervescence du marché, il y aura beaucoup de déception, surtout chez les femmes car beaucoup de tailleurs nous ont confié ne pas pouvoir respecter les délais fixés pour la livraison des coutures.  Chez les  tresseuses, c’est la queue, partout. Elles sont débordées.

En quittant le marché et ses bruits, nous avons fait un tour dans certains quartiers, surtout à Faladié où des femmes montent la garde chez des couturiers, de jour comme de nuit, pour s’assurer qu’elles auront leurs habits de fête à temps. A Nimakoro, c’est le contraire. Les clients ne se bousculent pas et les tailleurs ne sont pas débordés. Même constat à Lafiabougou où, pour le moment, la majorité des tailleurs travaillent à leur rythme normal. D’après Karim N’Doye, la situation peut changer du jour au lendemain surtout que les gens aiment attendre la dernière minute. En tout cas, les tailleurs ont du pain sur la planche car satisfaire tout ce monde que nous avons vu dans certains ateliers sera difficile, mais pas impossible, d’après les tailleurs.                                                                                                
        Kassim TRAORE

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