Ramadan et veille de fête : Les populations en danger alimentaire

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C’est l’ambiance de veille de fête et de ramadan au grand marché de Bamako. Certains commerçants saisissent l’occasion au vol pour faire fructifier leurs affaires, souvent au détriment de la santé des populations. Le constat est tout simplement accablant. ‘’Nous sommes en danger ‘’, a souligné le président du Regroupement de défense des consommateurs du Mali (Redecoma), Badou Samounou.

On a déjà vu des commerçantes gonfler leurs pâtes d’arachide avec de l’huile de qualité douteuse. Des bouchers de Bamako ont été surpris en train de dépecer de la viande d’âne dans la banlieue. Quelle a été notre surprise, un jour, de découvrir à l’Aci 2000, non loin de l’ancien siège du Mouvement citoyen, un garage transformé en lieu de remplissage de sachets d’eau de 50 Fcfa par un jeune homme assis devant sa bassine, équipé du matériel pour la cause.

‘’Nous ne sommes pas sécurisés, à cause de la prolifération de plusieurs marques de produits dans les rayons. Nous sommes en danger car, nous consommons des choses douteuses. Concernant les produits importés, il y a des problèmes d’étiquetage, car, nous ignorons le plus souvent les éléments constitutifs de ces produits ‘’, a indiqué le président du Redecoma, Badou Samounou. Or, a-t-il fait remarquer, les produits locaux sont à valoriser et à consommer. Concernant l’eau et le lait, le président du Redecoma a attiré l’attention sur la prolifération quotidienne de nouvelles marques. ‘’Nous sommes inquiets, car le contrôle ne fonctionne pas‘’. Badou Samounou a tiré la sonnette d’alarme, car, a-t-il assuré, on  affiche des contenus douteux. Il existe sur le marché, des produits avec  des mentions qui affirment qu’ils soignent et la plupart de ces mentions, a-t-il martelé, sont des allégations mensongères.

Le président du Redecoma a déploré le manque de contrôle, notamment, durant une période où les commerçants tentent de faire très vite écouler leurs marchandises. Or, a souligné Badou Samounou, les gens ne regardent même pas souvent les étiquettes et ils achètent. Ces marchandises, a fait observer le président du Redecoma, ne doivent pas être vendues sans l’autorisation de mise sur le marché (Amm). Les produits, a-t-il ajouté, doivent respecter les normes réglementaires. Il a soutenu qu’à un ou deux mois de leur date de péremption, les autorités doivent prendre des mesures pour retirer les produits.

Le Redecoma incrimine « le contrôle qui ne fonctionne pas ‘’. Or, a dit Badou Samounou, pour leur bonne santé, les populations ont droit à une alimentation saine. Du côté des industries, aussi, des inquiétudes demeurent. Dans son dernier rapport, le Vérificateur général, Sidi Sosso Diarra a mentionné que leurs visites de terrain leur ont  révélé des lacunes importantes dans des unités agroalimentaires. Il a déclaré : ‘’ Il ressort des visites d’unités agroalimentaires, telles qu’huileries, laiteries, fabriques d’aliment bétail, sociétés de production de thé, à Sikasso et à Koutiala, que les mesures d’hygiène et de sécurité sanitaire ne sont pas totalement respectées.

Dans le cas d’un abattoir frigorifique, la salle d’abattage est exposée aux cafards et aux souris, les toiles d’araignée jonchent les murs et le toit. Dans d’autres unités industrielles, il n’existe pas de dispositifs de lave main pour le personnel. Les fenêtres de la salle de transformation d’une laiterie ne sont pas étanches, les grilles et les tissus pour les fermer sont déchirés et laissent passer la poussière et les insectes, notamment les mouches. Certaines usines ne disposent pas de laboratoires d’analyse pour détecter la présence de produits toxiques. D’autres qui en sont équipées n’archivent pas les analyses effectuées sur les échantillons. Cela ne permet pas de retracer d’éventuels lots infectés afin qu’ils soient retirés du marché. ‘’ Le constat est tout simplement accablant.

 La Redaction

 

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