Racontant les circonstances de son incident avec le juge : Le député Bourama Traoré jure sur le Coran de ne pas avoir touché le juge

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Ayant constaté que c’est avec le seul récit du juge Amadou Bocar Touré de Oueléssébougou que la presse a traité l’incident qui l’a opposé à celui-ci, sur recommandation de ses collègues députés et de ses avocats, l’honorable Bourama Tidiane Traoré a animé un point presse pour donner sa version des faits. C’était  le samedi 6 décembre à la Maison de la presse. Nous vous proposons en intégralité sa déclaration liminaire.

Honorable Bourama Tidiane Traoré
Honorable Bourama Tidiane Traoré

Mesdames et messieurs de la presse, je vous remercie d’être venus très nombreux pour cette conférence de presse qui va traiter un sujet largement évoqué dans vos colonnes et sur les antennes de vos radios, ces derniers temps.

Il s’agit de vous donner ma version des faits sur l’incident qui m’a opposé au juge de paix à compétence étendue de Ouéléssebougou, Amadou Bocar Touré dit Diadié, le mardi 25 novembre 2014.

Je profite de cette occasion qui m’est offerte pour remercier mes collègues députés à l’Assemblée Nationale du Mali, qui n’ont ménagé aucun effort pour que la justice triomphe dans cette affaire. Ces remerciements vont aussi à l’endroit du pool d’avocats qui m’a défendu, à l’ensemble des populations de la circonscription électorale de Kati pour leur mobilisation, à mes parents et amis, et tous ceux qui, de près ou de loin, ont compati à ces moments difficiles.

En fonction depuis 8 mois à Ouéléssebougou, je vous informe que je ne l’ai rencontré que 2 fois dans l’intervalle d’une semaine. D’abord le mercredi 19 novembre 2014, je lui ai rendu une visite de courtoisie aux environs  de 15 heures. Je me rappelle ce jour là, il m’a même dit qu’il est un juge de proximité qui reste au bureau du lundi au jeudi, de 8 heures à 20 heures. Avant de me dire que ses portes m’étaient grandement ouvertes. C’est sur la base de ce premier échange que je suis passé le voir, le mardi 25 novembre vers 18 heures après deux tentatives d’appels téléphoniques infructueuses. Quand je suis arrivé au tribunal, j’ai trouvé une dizaine de personnes qui l’attendait hors de la cour, dont le vieux Samba Traoré de Dafara et Soumaïla Bagayoko dit Djinè.

Je leur ai demandé si le juge était sur place, ils m’ont répondu par l’affirmatif en disant que je peux rentrer par la petite porte car le portail était fermé. Dans la cour, j’ai trouvé que le juge s’apprêtait à prier. Je lui ai gentiment demandé d’accomplir la prière du soir tout en lui disant que moi aussi je voudrais prier. Il m’a répondu que sa séance de prière prend beaucoup de temps, qu’il souhaite échanger d’abord avec moi.

C’est comme ça qu’il m’a conduit à son bureau où je lui ai dis que je suis venu partager des informations avec lui au sujet d’un litige foncier dans mon village dont il est saisi, Bananzolé. Je lui ai dit que c’est un dossier qui concerne les membres d’une même famille et que malgré les appels incessants à l’apaisement, la tension reste vive. Je lui ai dit que c’est une situation qui m’inquiète et que je suis venu lui apporter, s’il le souhaite, ma petite contribution pour l’apaisement du climat.

Il m’a répondu avec un ton sec qu’ils ne sont pas de la même famille. Et que si tel était le cas, on aurait réglé le différend dans le vestibule.

J’ai continué dans les explications en lui disant que parmi les deux parties en conflit, il y a une qui vit à Bamako. Il m’a alors dit, sur un ton violent, qu’il connait son travail et que ce n’est pas moi qui vais lui apprendre à exercer son boulot, avant de me demander de quitter son bureau.

Je l’ai prié de m’écouter. Il a insisté en me demandant de sortir de son bureau. Malgré ma tentative de le faire revenir à la raison, il ne m’a pas écouté. Il s‘est mis à me pousser énergiquement jusqu’à la porte, tout en me disant qu’il ne veut plus me voir chez lui.

Je lui ai dit qu’il ne peut pas m’empêcher de venir au tribunal. Et subitement, il s’est mis à me donner des coups de poings. Il a ensuite ordonné à sa garde rapprochée de me neutraliser. Ce dernier m’a alors tenu par les mains derrière pendant que Diadié lui-même continuait à me donner des coups et à me lancer des insultes grossières.

Quand les gens qui étaient au dehors ont entendu le bruit, aussitôt mon chauffeur a escaladé le mur de la justice. Lorsqu’Amadou Diadié a vu celui-là, il s’est certainement senti gêné devant ce témoin. Il lui a tout de suite intimé l’ordre de quitter la cour. C’est là qu’il a pu décrocher son téléphone pour appeler le Commandant de Brigade (CB) de la gendarmerie pour lui dire que le député vient de l’agresser dans son bureau.

A l’arrivée de ce dernier, il lui ordonna de m’enfermer. Le commandant Dah Diarra, et  éléments, m’ont alors conduit dans une voiture pour ensuite s’entretenir longuement avec le juge. Après ces échanges, le commandant de brigade est venu nous rejoindre devant le palais de justice où il me demanda de rentrer chez moi. Je lui ai répondu que j’ai besoin qu’il me prenne mon audition. Et arrivé dans son bureau, il m’a dit qu’il n’a pas qualité à prendre mon audition ni de me faire une réquisition pour aller à l’hôpital. Lorsque je lui avais fait cette demande, le commandant a insisté pour que j’aille à la maison. Je lui ai répondu que j’ai déjà averti des collègues députés qui sont en cours de route pour Ouéléssebougou. C’est après tous ces échanges et plus d’une heure de temps après que le CB est revenu m‘informer que sa hiérarchie l’a appelé pour lui dire de m’amener à Bamako. La suite vous la connaissez, chers journalistes.

Mais je voudrais préciser que si j’avais des mauvaises intentions envers le juge, je n’allais pas me rendre dans son bureau seul. Je me serais fait accompagner par des gens.

Je n’ai jamais porté la main sur le juge Diadié. Je le dis et je le maintiens : je n’ai jamais frappé ni insulté le juge Diadié.

Mon éducation ne me permet pas de porter la main sur un hôte. Cela n’est pas propre aux gens de notre milieu.

Je voudrais aussi inviter les uns et les autres à demander à ceux qui connaissent le juge Diadié ou qui ont eu à travailler avec lui, à se prononcer sur la moralité de l’homme, son tempérament et son caractère. Ce sont là ces quelques mots que je voulais partager avec vous chers journalistes. Merci de votre aimable attention. Que Dieu bénisse le Mali.

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. JURER SUR LE CORAN EST UNE GRANDE RESPONSABILITE………….

    JE PENSES QU’IL FAUT REVOIR LES PROPOS DU JUGE ………

    NOS JUGES N’ONT PAS UNE GRANDE CREDIBILITE COMME LES DEPUTES EN GENERAL ………..MAIS QUELQU’UN QUI JURE SUR LE CORAN ……………SEMBLE ETRE CREDIBLE…………..
    💡

  2. le juge cè honteux. les journalistes maliens ne font pas leur travail pourquoi vs ne demandé pas au juge mètena de venir jurer sur le coran.et cè ç a qu’on appel un juge au mali.dieu è grd .

  3. Eh qui croire entre ses deux irresponsables , mais ce qui est sûr c’est le député qui a effectué le déplacement et cela dans des heures hors du travails donc de ce fait il a perdu toute sa crédibilité . Il faut que la justice assume son rôle et finisse une fois pour toute avec cette histoire …………

  4. Tous les deux semblent irresponsables.Des hautes personnalites incapables de retenues,c’est vraiment regrettable.

  5. Il est difficile de donner raison au député car Diadié l’avait demandé de quitter son bureau mais il n’a pas accepté.
    Pour moi, le député devrait sortir pour revenir après et diadié allait bonnement prier.
    💡

  6. “Vous êtes entré et vous n’avez pas pris” (selon l’adage)! Pourquoi êtes-vous entré si vous n’aviez aucune mauvaise intention? Quelqu’un peut-il entrer dans l’hémicycle pour aller interroger un député sur son travail comme cela (quelque soit son statut dans la société?). Où est le secret des délibérations alors? Même si le juge n’est pas bon socialement; cela n’a rien à voir avec son travail technique. Les responsables qui l’on mit en fonction peuvent le sanctionner en cas de faute! Pourquoi ne pas aller sur ce terrain plutôt que d’user de son influence de député? Certains comportements doivent à jamais cesser dans ce pays! Les élus se croient tout permis dans leurs contrées.

  7. Monsieur,je vous conseille de porter plainte contre ces journalistes incompétents qui s’empressent de mettre n’importe quoi dans les journaux sans prendre le soin d’entendre les différents protagonistes.
    Je vous soutient dans votre combat et sous réserve que vous racontiez la vérité.
    Au lieu que les maliens prennent d’assaut le vendredi les mosquées il serait temps qu’ils cherchent à apprendre la droiture ,l’exemplarité,la tolérance le sens de l’honneur et le goût de l’effort.
    Je vous souhaite beaucoup de courage et bien de choses à votre famille.

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