Qui n’est pas bamakois, n’est pas malien !

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Parmi les causes de notre immobilisme, il ne faut citer, ni la pauvreté, ni le sous-développement. Car, à notre avis ces « maux » n’existent pas : n’étant pas irréversibles, ils ne sont que relatifs. Ce qu’il faut accuser, par contre, c’est notre retard et notre carence avérés, dans le domaine de la décentralisation…

Elle a beau être souhaitée et prônée, la décentralisation peine, encore, à quitter le monde des mots, pour se traduire dans les faits. En dépit de timides avancées, elle a toujours… ses maux à dire, dans la vie publique. Bien de secteurs ont, aujourd’hui, un grand, sinon un urgent besoin d’être déconcentrés. Entre autres, l’Agriculture, l’Education, la Fonction publique, la Justice, la Santé… Plus du tiers du personnel de ces secteurs est cantonné dans la Capitale. Alors que des régions et autres localités sont dépourvues (ou presque) d’agents qualifiés et de structures appropriées.

Des évènements importants se déroulent à Bamako, que d’autres régions peuvent, pourtant, tout aussi abriter. Il faut ôter, de la tête des citoyens, cette idée que Bamako est « le nombril du Mali » ! Que dès que la capitale s’enrhume, les autres régions sont obligées d’éternuer ! Que qui n’est pas bamakois, n’est pas malien ! Il faut ôter, aux cadres et serviteurs de l’Etat, ce désir forcené de s’enraciner, coûte… que coûte, dans la capitale ! De s’obstiner mordicus, et même de ruer dans les brancards, dès qu’il est question de rejoindre leurs postes, à l’intérieur de notre pays. Il faut ôter, aux jeunes, diplômés ou non, – à qui l’on offre sur « un plateau d’argent », un boulot rémunérateur dans les localités- ce refus saugrenu « d’aller servir en brousse ». Alors que bien des jeunes, qui n’avaient même pas la tête de l’emploi, sont parvenus à intégrer la vie active et même à réussir, dans ces localités. Question de courage, et surtout d’intelligence. Ces jeunes-là méritent le vocable de « génération consciente » !

Car, de nos jours, on a rarement le privilège de choisir son emploi : c’est plutôt l’emploi qui choisit. C’est dire qu’en la matière, il faut sauter sur l’occasion de l’emploi, avant que l’opportunité… ne vous échappe. A défaut de sa maman, on tête sa mémé, dit-on. Mais à force de s’agripper et de téter, on finit par obtenir du lait…

De nos jours, l’Etat ne parvient pas à prendre le taureau de l’Emploi par les cornes, malgré sa volonté. La décentralisation doit donc être renforcée et étendue, de façon plus objective et rentable. Encore faut-il doter les régions de structures qui leur ôtent l’envie de la capitale. Si seulement cette décentralisation avait été mûrie et appliquée, dès le début de notre indépendance, bien des problèmes auraient pû être résolus, sinon atténués.

Le Viator

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