Depuis un certain temps, des esprits malsains en manque d’inspiration s’acharnent sur l’ancien président de la République, le professeur Alpha Oumar Konaré.
Ils lui reprochent son silence face aux différentes crises qui secouent la nation.
A quel titre et au nom de qui, voudraient-ils que l’ancien président de la République se positionne pour ou contre les événements actuels ?
Silence les amnésiques !
Il est indéniable que l’ancien président Alpha Oumar Konaré est ce démocrate au Mali et à travers le monde pour être contre toutes formes de violences. Il est aussi, le professeur Alpha O. Konaré, un homme d’une intégrité morale et d’un courage politique sans faille qui a toujours assumé ses idées et qui ne fuit jamais les débats, quelque soit leur nature. Patriote convaincu, panafricaniste de première heure, Alpha est également un homme de parole.
C’est ainsi que, pendant les 10 ans aux cours desquels il a assuré la présidence de la République du Mali, l’homme aura été de tous les combats, sur tous les fronts au nom de ses convictions propres et du peuple malien.
Il a toujours tenu une attitude qui a honoré le Mali et les maliens.
Qui ne se souvient pas de son refus à l’époque, de se rendre à Dakar pour saluer la victoire de monsieur Jacques Chirac qui venait d’être élu président de la République française ?
Son courage et son audace pour avoir refusé l’invitation de la France avaient été salués par l’Afrique entière.
Aussi, Alpha est allé jusqu’à Bruxelles à la Commission de l’Union Européenne pour marteler aux pays européens : « tant que l’Afrique restera sous-développée pendant que les richesses se concentrent au niveau de l’Occident, il y aura des milliers d’africains qui iront vers vous. Vous ne vous sauverez pas sans nous »
Alpha aura été également l’homme qui a donné à la CEDEAO respect et admiration. En tant que président de la CEDEAO, il a pu faire échec au coup d’Etat contre Ahmed Tidiane Kaba en Sierra Léone, en remettant le président à sa place grâce à une intervention militaire des forces de la CEDEAO.
Quant à la crise Ivoirienne, dès le début, Alpha avait demandé au président Gbagbo de mettre de l’eau dans son vin pour éviter que les choses ne s’empirent. La suite est connue !
Démocrate sincère, homme de parole (du genre rarissime de nos jours), Alpha avait promis (très tôt d’ailleurs) de se limiter à ses deux mandats constitutionnels et de rendre le pouvoir à son successeur, dans les délais constitutionnels. Une promesse qu’il a tenue.
Et, dans son dernier discours (en tant que président de la République), adressé à la nation, il avait promis de s’effacer de la vie politique du pays pour ne pas faire ombrage à son successeur. Un autre défis qu’il a relevé, car, du 8 juin 2002 à nos jours, Alpha s’est effectivement « effacé ».
C’est seulement en tant que président de la Commission, de l’Union Africaine qu’il avait eu à s’exprimer et à se positionner au nom de cette organisation sur toutes les questions qui concernent le continent africain.
Après un brillant mandat à la tête de cette Commission, il s’est encore « effacé » pour prendre sa retraite à Bamako.
Alors, pourquoi lui en veut-on aujourd’hui, s’il ne se mêle pas de la vie politique nationale ?
Au cours de ces dix dernières années, le Mali n’a-t-il pas vécu d’autres crises comme le problème du code de la famille, la polémique sur la révision constitutionnelle, le problème de l’école, la vie chère… ?
Pourquoi les esprits malsains qui lui en veulent aujourd’hui, ne l’en voulaient-ils pas, parce qu’il ne s’était pas prononcé sur ces questions ?
Enfin, à ce que nous sachions, il y a au Mali un autre ancien président de la République qui vit la situation actuelle dans notre pays.
Pourquoi alors, ne lui en veut-on pas, parce qu’il ne s’est pas, lui non plus, prononcé sur les questions de l’heure ?
Alpha est Grand. Les petits doivent se taire !
Boubacar Sankaré
