Comme atteints de la logorrhée (diarrhée verbale) les dirigeants du regroupement M5-RFP, autrement appelé le mouvement du changement, ont réussi à mettre sur la place publique toutes les divergences qui couvaient sous la cendre, entre eux, mais jusque-là tenues en secret. Des déballages à couper le souffle, des droits de réponse de démenti, des points de presse à vocation contradictoire, des passes d’armes, propos diffamatoires et injures graves sur fond de messages vocaux sur les réseaux sociaux …Bref, en moins de deux ans de la Transition, les dirigeants comme autorité morale du M5RFP ont dévoilé à la face du monde leur inimitié. Ce faisant tous les secrets de la lutte ayant abouti à la chute du régime d’IBK ont volé en éclats.
Dès les premières heures de la création de ce mouvement hétéroclite (M5-RFP), les bons observateurs de la scène politique nationale y ont décelé des failles et divergences de vues, comme des facteurs de division entre ses tenants. Pourtant, le temps des conférences de presse, meetings populaires ou marches pacifiques, on pouvait voir ces dirigeants du M5, les uns près des autres en rang serré comme des membres d’une même famille. Or, autant sur le registre des parcours respectifs, des tendances idéologiques que des objectifs visés, rien n’unissaient ces hommes et ces femmes. A l’exception d’un seul motif : faire chuter le régime démocratique d’IBK.
Une unité de façade
Ce faisant, avant même d’atteindre leur objectif commun, à savoir, faire le coup d’Etat au président IBK, l’opinion a été témoin des premières dissensions au sein de ce mouvement. Notamment entre Issa Kaou Djim et le Pr Clement Dembélé. Les deux protagonistes ne rataient pas d’occasion pour se tirer à boulets rouges sur les réseaux sociaux. Par la suite, des échos de guerres intestines au sein du M5-RFP, défrayaient la chronique. Des protagonistes avaient un pied au sein du pouvoir d’IBK et l’autre au M5. Malgré tout, sans se doter d’un projet de société commun, les dirigeants de ce mouvement à multiples connotations (politico socioreligieux) ont décidé de cultiver une unité de façade pour évoluer ensemble. Ainsi, lors des conférences de presse pour la beauté des images, des individus qui se regardaient en chiens de faïence s’asseyaient les uns aux côtés des autres. Sinon faisaient le tour au micro avec des propos visant uniquement à haranguer la foule. Nonobstant, la guerre de leadership faisait rage. Notamment entre l’imam Dicko de la CMAS, le représentant du FSD, Dr Choguel Kokalla Maïga et celui de l’EMK, Cheick Oumar Sissoko.
Pour faire taire les rapports de force, les politiques ont trouvé la formule de prendre le gouvernail du mouvement à la faveur de la création d’un comité stratégique. Etant donné que le seul chef religieux du lot, qui était assoiffé d’autorité pour pouvoir encore mettre la pression sur le régime d’IBK n’avait plus de titre pour ce faire, ils ont pompeusement crée la casquette, plutôt la chéchia : d’autorité morale. Partant, les décisions, les lignes directrices et les communiqués de presse étaient pensés, rédigés et mis en œuvre par le comité stratégique. Le rôle de l’imam Dicko, malgré son statut d’autorité morale était confiné à tenir le discours de clôture lors des grands meetings populaires. Même lors de ces meetings populaires, les déclarations partaient dans tous les sens. Sans autres formes de procès les leaders du M5-RFP ont continué à cheminer comme ça. Mais lorsque l’Imam Dicko a compris que le mouvement ne répondait plus à ses aspirations, il a préféré joué au malin en conférant à son gendre de porte-parole (Issa Kaou Djim) ses armes de combat au sein du mouvement. Et patatras, au moment même où la lutte battait son plein, des réunions et rassemblements se tenaient, non pas au siège du M5-RFP, mais au domicile de l’Imam Dicko à Badalabougou.
La guerre autour du partage de gâteau !
Et lorsque la junte de Kati, le 18 août 2020 a opéré son coup de force ayant abouti à la démission du président IBK, les dissensions au sein du M5-RFP ont connu brusquement des proportions inquiétantes. Issa Kaou Djim a décidé de chasser du siège de la CMAS le M5RFP et ne se privait d’annoncer à moult reprises que ce mouvement est « mort de sa belle mort ». Ce qui n’a pas empêché les politiques du M5-RFP à continuer d’exister politiquement sans pouvoir atteindre et convaincre la junte de Kati. Ainsi par le truchement de l’Imam Dicko (il l’a dit lui-même), les instances de la transition dont le Gouvernement et le CNT seront mises en place avec la présence de certains du M5-RFP, différents des membres du comité stratégique. C’est à partir de ce moment que les leaders du comité stratégique du M5-RFP ont expérimenté une lutte politique contre la transition, dénommée : le processus de rectification de la transition. Ironie du sort, à la faveur d’un remaniement ministériel une guerre de leadership va opposer les tenants du pouvoir, sanctionnée par la destitution du président de la transition, Bâ Ndaou et son Premier ministre Moctar Ouane. C’est ainsi que les membres du comité stratégique du M5-RFP ont sauté sur l’occasion en vue d’amorcer cette fois-ci avec les militaires le véritable processus de rectification. A la faveur duquel, le choix sera porté sur le président du comité stratégique, Dr Choguel Kokalla Maïga pour tenir les rênes de l’équipe gouvernementale. Après six mois de gestion, l’autre bras du M5-RFP, sous la coupole de l’Imam Dicko décide de revenir à la charge. Ainsi, à la faveur d’un point de presse, l’autorité morale du M5-RFP profère des menaces et s’attèle à mettre de nouveau la pression sur les militaires. D’où le début d’une véritable guerre de déballages, de divulgation d’enregistrements sonores, de point de presse et de réactions en guise de droit de réponse, de la part des protagonistes du M5-RFP entre eux et contre eux-mêmes.
Un premier message sonore sur les réseaux-sociaux fait croire que l’imam Dicko serait en combine avec l’ambassadeur de France au Mali pour destituer la transition. Puis, un autre enregistrement sonore de l’actuel Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga suivra, avec des déclarations sur les acteurs du mouvement démocratique et certains leaders du M5-RFP. Oumar Mariko, dans un élément sonore (sous le sceau d’une conversation privée) réplique avec véhémence en proférant des injures graves au PM Choguel Kokalla Maïga. Me Mountaga Tall dans un droit de réponse recadre l’Imam Dicko, dans ses « contrevérités ». Pour boucler la boucle, un autre leader du M5-RFP, Abdel Kader Maïga traite de théâtre la cérémonie de lecture de coran de l’Imam Dicko.
Ce qui est bien de noter est que dans chacune de ces réactions, il y a des révélations sur certains faits graves restés en secret au sein du M5-RFP. Toute chose qui confirme l’évidence que les protagonistes de ce mouvement n’avaient rien en commun, sauf la volonté de faire chuter le régime d’IBK et procéder au partage du gâteau. Même dans ce partage aussi, ils s’entredéchirent pendant que le pays brûle.
M Diawara
Seuls les pouvoirs illégitimes sont balayés par un mouvement populaire.
IBK A CRU QU’IL PEUT DIRIGER LE MALI AVEC SON CERCLE FAMILIAL.
Quand un pouvoir est legitime aucun mouvement populaire ne peut reussir.
CELUI D’ALPHA OUMAR KONARE EN EST LA PREUVE PALPABLE.
En pleine tempête il a donné la presidence du parti au pouvoir à son premier ministre nommé pour stabiliser la société.
LE SOUTIEN FERME DU PARTI AU POUVOIR ET SES ALLIÉS A ÉTÉ UN BOUCLIER POUR EMPECHER LA REUSSITE DE TOUT MOUVEMENT POPULAIRE.
IBK a cru naivement que c’est lui qui a sauvé le regime.
C’est l’intelligence politique du locataire de koulouba qui a mis en echec des hommes politiques decidés à écourter son mandat.
“La volonté de faire chuter le regime d’Ibk” est naturelle dans un systéme démocratique qui ne permet pas l’alternance par les urnes.
IBK n’a t’il pas souhaité la chute d’ATT en sachant qu’il ne serait jamais élu,si c’est lui qui devrait organiser les elections presidentielles?
Les divergences au sein d’un mouvement aussi héteroclite que le M5-RFP sont naturelles.
Par contre qu’un POUVOIR LEGITIME soit delogé par un mouvement populaire est surprenant.
Imposer un indiscipliné caracterisé du parti à la presidence de l’assemblée nationale a enormement aidé le M5-RFP.
Même le COUP D’ETAT exprime le rejet du clan IBK par la garde presidentielle dont deux des officiers superieus composent les cinq colonels.
IBK devrait accepter sa defaite de 2018,il aurait evité cette humiliation.
OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
La lutte continue.
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