Le Gouvernement malien ne devrait-il pas tirer des leçons du passé en impliquant d’avantage le citoyen lambda qui d’ailleurs représente la majorité de la population, d’est en ouest, du nord au sud. Afin d’être équitable et surtout, afin d’éviter de fâcher en privilégiant une communauté au détriment d’une autre ?
Avant, les Maliens sont passés par bien d’étapes. En témoignent les médias et les séquelles laissés par l’histoire. Pour rappel, tout à commencé par le coup d’Etat militaire contre le président Amadou Toumani Touré. Une décision qui eut pour conséquence directe la domination des ¾ du pays par des groupes rebelles armés. Mettant en péril la vie de milliers de civils innocents. Suite à un affrontement entre rebelles et militaires, il y eut des victimes directes et indirectes. Parmi elles, notre pays a aussi déploré la mort de plusieurs centaines de ses vaillants soldats. Mais aussi la mort de vaillants fils et frères porteurs d’uniformes venus d’un peu partout, d’Afrique et d’ailleurs, dont on pleure encore la perte.
Puis, ces mêmes bandits armés autrement appelés rebelles ont sollicité l’aide de terroristes et autres narco trafiquants auxquels ils se sont liés pour pouvoir dominer le pays en entier, sans succès. Le pays a frôlé de justesse le chaos total, n’eut été l’intervention de la main de Dieu.
Puis, ce fut au tour de l’armée nationale de faire le chaud. La rivalité entre frères d’armes a fait de Bamako, la capitale malienne, un véritable champ de bataille. Faisant des morts et blessés un peu partout.
Puis la communauté internationale en bon arbitre est intervenue. Elle décida naturellement que la voie diplomatique était de loin la meilleure des issues pour ramener la paix au sein de la nation malienne. Depuis lors, des accords se sont succédé les uns aux autres. Sans succès. Toujours sans l’intervention du citoyen lambda, parmi lesquels les victimes qui crient justice sans pouvoir se faire entendre. Aujourd’hui, avec à la tête du pays un président démocratique élu, justement pour remettre le pays sur les rails, les Maliens espèrent sur un référendum ou du moins sur un accord ouvert afin de pouvoir eux aussi avoir leurs mots à dire sur un avenir qui se trouve être le leur. C’est d’ailleurs, l’une des raisons qui donna lieu à une manifestation pacifique le vendredi dernier sur la Place de l’Indépendance.
Selon des collègues journalistes, avant l’amorce des préaccords qui se tiennent à Alger depuis la semaine dernière, les forces vives de la nation ont été conviées par la MUNISMA. Pour leur soumettre les propositions sur les points culminants des accords qui devront être bientôt établis entre l’Etat malien et différents groupes armés. Ces propositions ont été complètement rejetées. Car qualifiées par les uns de fantaisie et par les autres d’injustice entre les fils d’un même pays censés jouir des mêmes avantages. « Tous les fils du Mali sont égaux. Donc à cet effet, nul ne doit être lésé en faveur d’un autre. C’est pourquoi, j’exhorte vivement les responsables à la justice, afin de prévenir contre une guerre civile qui ne sera qu’une suite logique d’une telle inégalité sociale», nous confiera un confrère.
Selon le Sage : « L’on ne peut réparer une injustice par une autre injustice ». Les médias maliens, n’étant pas restés en marge de cette inquiétude ayant trait à la paix et à la réconciliation nationale, ont largement contribué à donner une réponse à cette question. En particulier le premier numéro du magazine Le Guido, un numéro spécial publié à l’occasion du 22 septembre dernier. Dans ce numéro, les journalistes du Guido sont allés sur les traces de journalistes renommés et observateurs du pays. Et à la lumière de ce qu’ils ont dit, il faut miser sur un accord qui prend en compte la préoccupation de l’ensemble du peuple malien, afin d’éviter tout autre conflit dans les jours à venir.
Espérons que le gouvernement malien n’est pas de ces ‘’béni-oui-oui’’ de dirigeants africains qui, par peur de l’Occident ou pour leurs seuls intérêts, préféreront aller à Canossa plutôt que d’être justes et équitables envers les fils et filles de leur patrie.
Fatoumata Labassou Touré