Quand Facebook nous tient : Le président du Cnasam Adama T. Coulibaly à la prison centrale

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Adama T. Coulibaly, président du Congrès national des supporters des Aigles du Mali (Cnasam) est écroué à la prison centrale de Bamako Coura depuis le 1 mars 2019, après 8 jours passés à la Brigade d’investigation judiciaire, suite à une plainte du cabinet d’avocat de Me Jean Claude Sidibé, ministre des sports du Mali « Pour atteinte à l’honneur, diffamation Injures publiques ». 

En effet, sur sa page Facebook, dans une quarantaine de publications, AT Coulibaly a qualifié le ministre Jean Claude de vaurien, de menteur, de traître, de pédophile, de soulard, de caïd et même de délinquant. Et ce n’est pas tout. Un « gestionnaire de bars, maquis et boîtes de nuit » ne mérite pas d’être ministre, aux yeux du président du Cnasam, qui en conclut que «le ministre des sports est un déshonneur pour la fonction ministérielle». Jean Claude serait également un ministre corrompu sur fond de surfacturations. Au sujet nombre des malversations du ministre, AT Coulibaly pointe du doigt les hôtels Colombus et Massaley qui hébergent des délégations sportives et la compagnie Ghana Transport qui en transportent, deux filons présumés de surfacturation. Et cela par la bénédiction de l’ancien ministre des sports non moins président du parti Codem, Housseyni Amion Guindo. En effet selon AT Coulibaly, l’ex ministre Guindo «a trahit le Mali au profit de Jean Claude en cautionnant notamment ses surfacturations. Recoupement fait, il nous revient que Poulo étant ministre n’a jamais géré de sous. Et pour cause, il avait pris une mesure spéciale pour s’en défaire et disait à qui veut l’entendre que son rôle n’est autre que d’orienter l’action gouvernementale.

Nous avons par ailleurs rapproché le promoteur de l’hôtel Massaly, Fodé Keita, qui nous a confié que « l’hôtel Massaley n’a jamais hébergé de délégations sportives ». « Nous n’aimons pas cette pratique parce que tout simplement le paiement est très lent», a-t-il justifié. Il n’en demeure pas moins qu’il veut à maitre Jean Claude de loger selon lui la plupart des délégations au détriment de la concurrence quand il était président de la fédération de basketball.

Et, tout en espérant un procès, il promet de faire déballage et d’apporter la preuve de tout ce qu’il avance sur sa page Facebook, qui ne serait pas pirate d’après lui dans l’une de ses publications.

Et à l’instar des religieux pour le Premier ministre, ATC a invité IBK a se débarrasser de son ministre des Sports. « IBK doit se ressaisir en chassant ce vaurien et corrompu du Gouvernement de la république», a-t-il déclamé.  Sauf que l’homme dont il réclame la destitution est le même qu’il avait jadis béni en ces termes : « Merci grand frère pour ton encouragement ». C’était le 12 janvier tout près, lors de sa traditionnelle présentation de vœux de nouvel an.

Qu’est-ce qu’il s’est donc passé entre temps ?

Au fait, tout est parti apparemment de la 21e Édition de la CAN Junior, organisé au Niger et remportée par l’équipe nationale du Mali. En effet, selon un membre du cabinet du ministre Jean Claude, à la veille de ladite compétition, le département a été rapproché par trois associations notamment l’UNASAM le CNASAM et l’association des reporters sportifs, pour une demande de soutien pour se rendre au Niger. Seulement voilà : à la différence des autres, le CNASAM d’A T Coulibaly a exigé une somme de 36 millions dans un devis devant financer l’hébergement de sa troupe, la location d’un bus, leurs perdiems et leur restauration. Sans ligne budgétaire ad hoc, le département propose une somme de 2 millions à chaque association. Et malheureusement, les intéressés ont décliné cette offre et exigé la prise en charge de la totalité de leurs devis respectifs.

C’est ainsi que A T Coulibaly avant dans une publication du 10 février avait réagi par cette menace : «Si la troupe du CNASAM n’est pas à Niamey pour soutenir nos Aiglons en demi-finale contre le Nigeria le Mercredi 13 Février 2019, nous combattrons le Ministre des sports jusqu’à sa démission où révocation du Gouvernement». Et d’exprimer à son retour de Niamey «ses sentiments de colère, de mépris et d’indignation» à l’endroit du ministre Jean Claude Sidibé pour n’avoir «rien fait pour que le CNASAM soit à Niamey», tout en remerciant les soutiens financiers qui lui ont permis d’y être.

Et depuis, le politique reconverti en sportif accuse le ministre et ses proches collaborateurs de tous les péchés d’Israël, au point que le prédateur est devenu la proie. En attendant, son jugement, il met déjà l’impartialité de ses juges en cause. En effet, et toujours selon ces publications les amis magistrats du ministre des Sports étaient à la manœuvre pour son arrestation comme si le jugement était fait d’avance. Face à cette éventualité, la majorité présidentielle en a pris pour compte : « Nous ne participerons plus à aucune activité de la majorité présidentielle, jusqu’à la fin du mandat du Président IBK».

 

Il avait réclamé un procès pour avoir l’occasion de dévoiler les informations et documents confidentiels et plonger le ministre, mais on en a comme l’impression qu’il aura été rattrapé par ce qu’il a cherché. En attendant, il a déjà publié certaines informations, dont la véracité reste à prouver. Selon lui, en effet, «les ristournes et droits TV de l’ensemble des compétitions de basket-ball n’ont jamais été inscrits dans la comptabilité de la Fédération malienne de basket, avant de renchérir en publiant des allusions sur  une manipulation des ordres de mission du ministère des Sports pour la prise en charge de «copines du ministre» aux frais de l’État en billets d’avion, restauration, hébergement, frais de mission. A T Coulibaly explique également sur sa page Facebook que « Tant que le malheureux ministre des sports passe à la toilette après le repas, il ne me fera jamais peur». Et de prévenir que « des gros moyens ont été mobilisés pour le faire taire à jamais».

Parlant du Mali, il explique que le pays n’ira jamais de l’avant avec des « ministres traître et délinquants », allusion faite à Jean Claude Sidibé. Et d’aviser IBK que l’histoire retiendra de son règne «la dévalorisation de la fonction ministérielle ».

 

Amidou Keita

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