Le mois de ramadan à mi-parcours, il s’observe chez nous des remous pour les préparatifs de la fête prochaine. On commence à harceler les maris, les parents pour avoir sa tenue à temps. Les bousculades se font déjà sentir dans les marchés. Cette période est très attendue par les commerçants, mais les plus convoités sont les couturiers qui en prennent plein les bras.
Sillonnant les quartiers de Bamako, on remarque une activité intense au sein des ateliers de couture et un va-et-vient incessant des clients.
Les approches de fête sont des périodes très fructueuses pour les couturiers même si cela ne se fait souvent sans histoires et disputes. Si certains grands tailleurs ont déjà les mains pleines à l’exemple du sénégalais Cheick Fall et qui ne prennent plus de commande, d’autres préfèrent prendre le risque à seulement quelques semaines de la fête. Alors, cupidité ou simple générosité ?
Il n’est qu’en même pas à cacher qu’une tenue non terminée à temps peut être source de disputes.
Ainsi donc, si certains tailleurs font la sourde oreille aux supplications des clients, d’autres ne se font pas prier car cette période est une bonne occasion à ne pas rater pour se faire de l’argent. Les prix de confection étant en légère hausse.
Mamadou Doumbia ,tailleur à Kalaban Coura a présentement plus d’une cinquantaine de tenues à finir, c’est pourquoi il a decidé depuis la semaine dernière de ne plus prendre de commande. « Il ya des clients, surtout les femmes qui viennent même pleurer pour que je prenne leurs habits mais je préfère le refus que de leur promettre une chose que je ne peux pas faire. » nous explique –t-il. Sékou de Sabalibougou quant à lui continue de recevoir des clientes et espère les satisfaire toutes en comptant sur les nuits de veiller qu’il se calcule.
Mais de l’un à l’autre, ceux qui en pâtissent le plus sont les malheureux retardataires. « Je viens de parcourir trois ateliers avec les vêtements de mes enfants et de mon mari, mais rien. Tous me disent qu’ils ne peuvent les prendre. Je ne sais plus comment faire… », nous confie FT.
Il ne sert à rien de courir, il faut partir à point, cet adage, des bamakois l’ont comprit et ont l’esprit tranquille, ou du moins comptent sur la bonne foi de leurs couturiers. Ceux-ci dorment donc sur leurs deux oreilles depuis la première semaine du mois béni.
Pour certains, si les ateliers de couture de renommée de la capitale sont inaccessibles, ils préfèrent se contenter du « petit couturier » du quartier que tout le monde auparavant négligeait. Pour d’autres, il n’ya qu’une ultime solution pour satisfaire la famille aux approches de fête : les prêts-à-porter. Là aussi, il faudrait savoir où aller. Il y en a en effet de plusieurs catégories et de modèles importés du Sénégal notamment ou simplement confectionnés dans des ateliers de la place. Mais pour se procurer de certains types de prêt-à-porter, il faudrait avoir la poche « lourde ». Dans ce cas, vérifier ses poches avant de décider de se rendre au grand marché de Bamako ou dans les grandes surfaces.
D’autres personnes comme K.D ne se prennent pas la tête avec la fête et peu importe qu’elles aient une nouvelle tenue ou pas, l’ancienne fera l’affaire. La priorité est plutôt pour les enfants, selon elle.
A l’instar des couturiers, ce sont les salons de coiffure qui commencent d’ores et déjà à recevoir les commandes pour les tresses qui demandent énormément de temps.
Saly KANE
Femmes et mois de ramadhan :
Maintenir la même méthode contraceptive
L’Islam est une qualité de vie parfaite. C’est un système et un code global de culte, d’éthique et de moralité. La détermination de ce qui est « Halal » (légal) ou « Haram » (illégal) doit se baser sur le Qour’ane, les Hadiths et la Sounnah du Prophète. Le sujet de la contraception serait délicat à traiter du point de vue religieux sans l’approche médicale. Il est donc nécessaire de considérer les différentes méthodes de contraception et leurs effets secondaires pour déterminer leur acceptabilité religieuse ou non. Nous abordons ici le point de vue d’un spécialiste en planning familial en ce qui concerne la contraception pendant le mois de Ramadhan.
Selon Yoro Diallo, Responsable clinique à l’AMPPF, (l’Association Malienne Pour la Protection et le Promotion de la Famille), l’expression « planning familial » se réfère à la contraception utilisée par le mari et l’épouse pour planifier le nombre d’enfants en espaçant les grossesses. L’expression « contrôle des naissances » désigne quand à elle, l’utilisation de la contraception pour empêcher la gestation résultant d’une relation sexuelle ayant eu lieu dans le cadre du Nikah ou hors Nikah (ce qui est strictement interdit dans l’Islam).
En ce qui concerne la prise des pilules pendant le mois de Ramadhan, le docteur Diallo nous a fait savoir qu’il est déconseillé de changer cette méthode par une autre étant donné que le corps de la femme est déjà habitué a celle qu’elle à l’habitude de pratiquer. L’autre inconvénient de l’arrêt est tout simplement le risque de tomber enceinte en cas de rapport sexuel non protégé. Enfin, le docteur conseil tout simplement aux femmes qui jeunent et qui sont sous contraception de continuer avec la même méthode, une méthode qui va déjà avec leur organisme. Le comprimé doit être pris au moment du repas du jeune ou de la rupture. Elles peuvent cependant avoir des malaises du au décalage horaire.
Il est nécessaire de souligner que la décision d’avoir recours à la contraception doit se baser sur le diagnostique d’un médecin honnête, qualifié et s’appuyant sur des preuves médicales établies. Cependant, la peur de la pauvreté, la recherche de moyen de subsistance plus abondant, les ambitions professionnelles, les études, la préservation de la beauté corporelle comme « garder la ligne »ne peuvent constituer des excuses valables car avec ou sans contraception ; rien n’empêchera le décret divin de se réaliser. Si Allah a décidé de la naissance d’un enfant ; aucune contraception ne pourra retenir sa décision.
Adam Toumany Sissoko