Lors d’une conférence de presse au siège de la FEMAPH, le 29 septembre 2015, en présence de l’honorable Drissa Tangara de la commission loi de l’Assemblée Nationale, les responsables de l’association de défense des personnes handicapés n’ont pas caché leur amertume et ont exprimé leur indignation de l’attitude du président IBK face à la situation des personnes handicapées. « On a compris que le soutien des politiques en notre endroit est juste sur les bouts des lèvres. IBK est notre espoir, mais nous commençons à être déçus », a dit Adama Diakité, directeur exécutif de la FEMAPH. Après un bref rappel sur le plaidoyer enclenché concernant la législation qui protège le Handicap, les étapes franchies sur le plan international, le vice-président de la FEMAPH, Moumouni Diarra dira qu’il est impensable que l’on soit dans un pays de solidarité et d’entraide et qu’une loi sur la protection sociale en faveur des couches vulnérables ne soit adoptée après tant d’années. Surtout, que le Mali a été le 21ème Etat à signer et à ratifier la convention sur le handicap. Les responsables de la FEMAPH ont indiqué que c’est incompréhensible que le président IBK ne soit pas en mesure d’adopter la loi sur la protection sociale en faveur des couches vulnérables alors que c’est lui, étant Premier ministre en 1997 qui a été l’instigateur de l’intégration des jeunes diplômés handicapés dans la fonction publique sans concours. Le président des juristes handicapé M. Lelenta a expliqué tout le processus engagé avec leurs différents partenaires pour aboutir à un modèle plus structuré de protection sociale des personnes handicapées. Selon lui, les personnes handicapées n’ont pas besoin aujourd’hui d’aides ponctuelles, mais d’une loi de protection sociale, inscrite dans l’ordonnancement de la loi nationale. Il dira que les personnes handicapées veulent passer du stade de besoin au stade de personne citoyen. « Il faut qu’au Mali, les personnes handicapées participent à cette émergence et qu’ils soient outillés, c’est-à-dire dotés d’une loi propice » a dit le président des juristes handicapées. Selon M. Lelenta, il faut traiter le problème du handicap en terme de droit humain, en terme de développement, codifier la loi dans les instruments juridiques. Par ailleurs, les conférenciers ont fustigé le comportement de l’actuel Premier ministre Modibo Kéita qui n’a pas voulu les rencontrer et qui a refusé de répondre à leur demande d’audience. Il en est de même pour l’actuel président du Conseil Economique et Social, Boulkassoum Haïdara. Selon les conférenciers, ceci est un manque de considération à leur égard sinon un mépris. « Nous ne méritons pas ça, car nous sommes des citoyens à part entière », ont-ils martelé.
Fakara Faïnké