Vous le savez déjà. Condamné, à la peine capitale à la faveur de la dernière session de la Cour d’assises de Bamako, Béchir Besnoun a finalement pu être extradé en Tunisie. Une extradition obtenue, apprend-on de spécialistes du droit, au nom de la protection diplomatique des individus en droit international. Un droit, comme s’il était méconnu, dont jouissent pourtant peu les Maliens.
En effet, l’extradition de Béchir Besnoun en Tunisie à la faveur de la protection diplomatique des individus en droit international suscite beaucoup d’interrogations. L’on est même tenté de demander pourquoi nos compatriotes écroués dans d’autres pays bénéficient rarement de ce droit ? Comme si le ridicule ne tue plus, au même moment où l’on extradait Béchir Besnoun à la demande des plus hautes autorités de son pays, nombreux sont nos compatriotes à attendre d’être fixés sur leur sort dans les geôles tunisiennes, même s’ils n’ont pas fait pire que Besnoun. Parmi ces compatriotes emprisonnés, figure le jeune étudiant Diallo, non moins fils d’un opérateur économique de la Commune VI.
Ceci dit, après avoir échappé à la peine de mort prononcée par la Cour d’assises de Bamako, Béchir Besnoun est désormais à la disposition de la Justice tunisienne, et on ignore pour le moment les chefs d’inculpation pour lesquels il sera jugé devant cette chambre.
Encourra-t-il à nouveau la peine de mort ? Ou sera-t-il simplement relaxé par les autorités tunisiennes après avoir diverti quelques temps leurs homologues au Mali? En tout cas, les réponses à ces questions sont prématurées tant que l’affaire reste pendante devant le juge d’instruction.
Ce qui est sûr, c’est que le Mali a raté le coach dans cette incrimination.
Que ce soit en Tunisie ou dans d’autres pays, l’on a rarement vu le président ATT s’impliquer dans l’extradition de quiconque.
De quoi se demander si les Maliens n’avaient pas aussi le droit, comme Béchir Besnoun, de jouir de la protection diplomatique des individus en droit international.
Tiéborio