Protection des enfants : Un atelier de diagnostic à Bougouni

0

Après les cercles de Bla, Kadiolo, Koro et le district de Bamako, des acteurs de la protection des enfants du cercle de Bougouni viennent de bénéficier d’une formation sur le système de référence. Cette formation organisée par les directions régionales du SDSES, et SPFEF sur financement de l’Unicef s’est déroulée du 21 au 25 août 2012 dans la salle de réunion du cercle.

Cet atelier de 5 jours a regroupé plus de 40 participants représentant, la société civile, les religieux, les hommes de médias, les organisations féminines, les services techniques déconcentrés, les services de sécurité, les ONG et projets spécialisés dans la protection des enfants.

 

Ainsi la cérémonie d’ouverture de l’atelier a été marquée par les interventions du reprséntant de l’Unicef, Moussa Sogoba, et le directeur régional du SDSES de Sikasso, Kassim Diabaté. Le premier a parlé du contexte actuel de la protection des enfants dans les communautés justifiant l’intérêt de l’Unicef par rapport au système de référence. Par ailleurs, le second a mis en exergue la situation géographique et géologique de Bougouni avant d’exhorter les participants à plus d’assiduité afin que l’atelier puisse permettre aux acteurs de Bougouni de capitaliser les différents acquis et de dégager des propositions appropriées et partagées par l’ensemble.

 

Cette session de formation de diagnostic participatif communautaire s’inscrivait dans la suite logique de la phase expérimentation du système de référence des Enfants Victimes de Violence, d’Abus, d’Exploitation et de Négligence (EV-VAEN). Suite à cette expérimentation de référence dans les zones pilotes des cercles de Bla, Kadiolo, Koro et le district de Bamako en 2006, le cercle de Bougouni vient d’être choisi pour l’extension du système. Ce choix n’est pas fortuit, car Bougouni, zone carrefour faisant frontière avec la Guinée et la Côte d’Ivoire, regorge au moins 14 sites d’orpaillages selon le chef du Service Local de Développement Social et de l’Economie Solidaire, M. Yaya Konaté.  La formation visait à informer et sensibiliser l’ensemble des acteurs sur la généralité des droits des enfants, et sur le système de protection des enfants victimes de violence, abus, exploitation et négligence.

 

De ce fait, le chef du SDSES de Bougouni a fait une communication sur  le contexte et de la situation de  la protection des enfants dans le cercle tandis que celui  du SPFEF a fait son exposé sur les droits des enfants sous toutes ses formes.

Par la suite, Mme Barké Coulibaly, facilitatrice, a fait une communication sur le système de référence des EV-VAEN. Cet exposé s’articulait autour du contexte et justification du système de référence, des généralités sur la référence, la référence dans le contexte de protection des VAEN, quelques rôles des acteurs, les acteurs du système, les  étapes ou processus de mise en place du système, les avantages du système et les partenaires au programmes.

Il est ressorti de l’exposé que les enfants souffrent de diverses formes de violences : physique, sexuelle, psychologique ainsi que des abus.

Selon elle, la multiplicité des acteurs sans une bonne coordination provoque soit un attentisme soit une exclusion de certains acteurs dans la prise en charge des VAEN.

De même, il y a lieu de signaler que les acteurs répertoriés pour le fonctionnement du système sont : la famille, la communauté, les collectivités Territoriales, les services de santé et d’éducation, la justice, les services techniques étatiques, les ONG  et de la société civile. Ces acteurs ont pour missions de prévention, d’écoute, d’orientation, d’enquête sociale, initiation aux activités de réhabilitation, et le retour en famille.

Pour ce faire, le processus du projet consiste à identifier d’abord  les acteurs, définir un cadre de travail, faire respecter le schéma élaboré par tous les acteurs, et prendre des dispositifs pour le suivi-évaluation.

Cet exposé a été sanctionné par d’un débat de clarification qui a permis aux participants et facilitateurs d’apporter beaucoup de contributions relatives à la non dénonciation des VAEN dans les communautés. Le représentant de la police a précisé que les citoyens peuvent faire des dénonciations sous l’anonymat afin qu’ils ne subissent pas des conséquences de leurs actes.

Par ailleurs, les participants ont été répartis en quatre groupes de travail chacun d’eux avait comme mandat : d’ Identifier les différentes catégories d’enfants en situation difficile  dans le cercle de Bougouni et les principaux problèmes auxquels ils sont confrontés (formes de violences, abus, exploitation et négligence des enfants) ; de classer les problèmes dans un ordre de priorité ; de déterminer les causes de ces problèmes ; de faire des propositions de solutions pour résolutions pour résoudre les problèmes identifiés ; d’  élaborer un plan de gestion des violences, abus, exploitations, négligence à partir de la liste des propositions et de proposer un mécanisme de suivi du plan de gestion.

A la fin de l’atelier, un cadre de concertation regroupant toutes les sensibilités sociales a été mise en place. Les participants ont formulé des recommandations au nombre desquelles, il faut compter la construction d’un centre d’accueil des enfants à Bougouni, la mise en place d’un fonds de solidarité avec la collaboration des collectivités territoriales.

Seydou  KONE

Commentaires via Facebook :