Mettre les militaires au parfum des droits des femmes et des filles en situation de conflit, c’est l’objectif d’un atelier qui s’est ouvert hier lundi, 22 octobre 2012.
L’Etat-major général des armées, en partenariat avec les Agences des Nations Unies (ONU femmes, UNICEF, UNFPA, HCR, ONUSIDA), avec l’appui technique et financier du Royaume des Pays-Bas, a organisé un atelier de renforcement des capacités des forces armées et de sécurité sur la prévention et la protection des femmes et des filles en situation de conflit. C’est l’Ecole de la Paix, Alioune Blondin Bèye qui abrite la rencontre. Il s’agit d’un partenariat qui porte sur le développement du module de formation et de sensibilisation sur la protection des droits des populations, notamment des femmes et des enfants. Cela s’articule sur l’organisation de 80 ateliers de formation au bénéfice direct de 4000 personnes dont 35 en 2012 à l’endroit de 1750 forces armées et de sécurité.
En somme, les personnes formées auront la responsabilité de sensibiliser près de 20000 autres. Et l’atelier qui a démarré ce lundi, 22 octobre 2012, constitue la première étape de ce partenariat. L’organisation de cette activité se justifie par la situation que notre pays connaît. En effet, le Mali fait face à une crise politique et sécuritaire, la plus grave de son histoire. Environ 2/3 du pays sont sous occupation de plusieurs groupes armés et une application de la charia est en vigueur dans les zones occupées.
Cette situation a une incidence négative sans précédent sur les conditions de vie des femmes et des filles, car les espaces de libertés collectives et individuelles ont été fortement réduites. Et d’ores et déjà, plusieurs rapports font état de violences physiques, y compris de viols sur les deux couches sociales au Nord du Mali.
C’est pourquoi, en président la cérémonie d’ouverture, le chef d’Etat-major adjoint des armées, le Colonel Major Adama Dembélé, a précisé «qu’encore au Mali, on mutile quotidiennement les honnêtes citoyens pour des actes qu’on commet soi-même, à plaisir. On saccage les édifices publics, on détruit même des infrastructures classées patrimoines nationaux et mondiaux. On ignore et viole à volonté les libertés fondamentales des populations. On prive les hommes, les femmes et les enfants de leurs droits fondamentaux. L’heure est grave car, la condition malienne est bafouée, voire menacée dans son existence. Tout cela est l’œuvre de quelques aventuriers qui n’ont trouvé que le langage des armes pour traduire leurs intentions sordides», a-t-il lancé.
En clair, les autorités nationales et la Communauté internationale s’organisent pour trouver des remèdes aux problèmes engendrés par l’occupation armée des salafistes.
Soufi MAHAMANE