Protection des droits des enfants : L’exigence de prêter une attention spéciale aux opinions des enfants

0

Il ressort des constats faits par l’Unicef que l’action ou l’inaction des Gouvernements a  des répercussions plus graves sur les enfants que sur tout autre groupe de la société. Dans presque tous les domaines, l’action des pouvoirs publics impacte les enfants à divers degré. Et une approche à courte vue qui ne tient pas compte de leurs besoins a une incidence négative sur l’avenir de tous les membres de la société. Cela conduit à des politiques vouées à l’échec.

En fait, les enfants sont rarement entendus et leurs points de vues sont rarement pris en compte dans le processus politique. Or, les études font ressortir que si on n’y prête pas une attention spéciale, leurs opinions exprimées à la maison et à l’école, au sein de leurs communautés locales et même au gouvernement sur un grand nombre de questions importantes qui les affectent immédiatement ou qui auront des répercussions sur leur avenir, ne seront pas prises en compte.

Aussi, la transformation de la structure familiale, la mondialisation, les nouvelles modalités de l’emploi et la réduction du filet de sécurité sociale dans de nombreux pays ont-elles de lourdes conséquences sur les enfants. Raison pour laquelle, du fait qu’ils sont en pleine croissance, les enfants sont beaucoup plus vulnérables que les adultes aux mauvaises conditions de vie qui résultent de la pauvreté, des soins de santé inadéquats, d’une nutrition insuffisante, du manque d’eau salubre, d’un logement et de la pollution de l’environnement. Les conséquences des maladies, de la malnutrition et de la pauvreté menacent l’avenir des enfants.

La convention relative aux droits de l’enfant précise qu’un enfant s’entend de tout être humain âgé de moins de 18 ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt, en vertu de la législation qui lui est applicable. Également, le droit est l’ensemble des règles imposées aux membres d’une société pour que leurs rapports sociaux échappent à l’arbitrage et à la violence des individus et soient conformes à l’éthique dominante.

LES ENFANTS ONT DROIT À UNE PROTECTION

Pour leur protection, les enfants à travers le monde ont notamment droit à des soins attentionnés, au maintien des liens avec leurs parents biologiques, à une identité humaine, à la satisfaction de leurs besoins alimentaires fondamentaux, à une instruction financée par l’État, à des soins de santé, et à des lois pénales adaptées à leur âge et à leur développement.

C’est à partir de 1919 que la reconnaissance des droits de l’enfant a commencé à trouver un écho international avec la création de la société des Nations ayant mis en place un comité de protection de l’enfance. Pour soutenir ces efforts, le 20 novembre 1959, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration des Droits de l’Enfant. Même si de nombreux États n’étaient pas d’accord et que le texte n’avait aucune valeur contraignante, il a ouvert la voie à une reconnaissance universelle des droits de l’enfant. Ce texte définit en dix principes les droits de l’enfant et fait de lui un véritable sujet de droit. Ainsi, 1979 fut proclamée par les Nations Unies comme l’Année internationale de l’Enfant.

Par ailleurs, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant a été adoptée le 20 novembre 1989. En 54 articles, ce texte adopté à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies énonce les droits civils, économiques, sociaux et culturels de l’enfant. A ce jour, la Convention internationale des droits de l’Enfant a été ratifiée par 193 États sur 195, malgré quelques réserves sur certaines parties du texte. Les États-Unis et la Somalie sont les seuls pays au monde à l’avoir signée, mais pas ratifiée.

Conformément aux principes directeurs communs relatifs à la non discrimination, les États parties doivent veiller à ce que les enfants jouissent tous de leurs droits, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique. En ratifiant la Convention, les États s’engagent à prendre toutes les mesures législatives, administratives et autres mesures appropriées pour garantir le plein exercice des droits qu’elle énonce, et à signaler ces mesures au comité des droits de l’enfant, le groupe d’experts chargé de surveiller sa mise en oeuvre.

Notre pays a signé, le 26 janvier 1990, la Convention relative aux Droits de l’enfant au Mali ; adopté, le 29 Août 1990, la loi d’autorisation portant ratification de la Convention relative aux Droits de l’Enfant par le Mali, c’est-à-dire la loi n°90-72/AN-RM du 29 août 1990 ; adopté, le 16 octobre 1991, le plan d’action national du Mali ; adopté, en 2014, la politique nationale de promotion des droits et la protection de l’enfant.

Tougouna A. TRAORÉ

Commentaires via Facebook :