L’état de crise du pays leur recommande la solidarité d’actions. Face à l’injustice, aux abus, à la politique des politiques, ils ne devraient pas rester en marge. L’un de leurs membres, Bazoumana Fofana, a subi les affres de l’administration et de la justice. En saisissant le président des Organisations de la Société Civile (OSC), il entend sonner le tocsin. Pour le réveil des consciences !
Trois ans après le putsch du 22 mars (2012), notre pays est à la recherche de ses marques. Tous les clignotants sont presqu’au rouge. L’économie nationale a été largement soumise qu’elle est désormais incapable de se relever. La crise sécurité qui sévit dans les régions nord du pays, et même partout ailleurs, ne fait qu’en rajouter. Les pouvoirs publics n’ont plus de solutions à court, moyen et long termes. Les beaux discours semblent se suivre, et se ressembler.
Dans des situations pareilles, l’Etat fait appel aux animateurs du secteur privé. La Côte d’Ivoire, revenant d’une guerre civile, a déjà amorcé un tournant qualitatif sur le chemin du développement. Le ponts, routes, usines, fabriques,.. Jaillissent de partout. Dans la sous – région, le pays du président Alassane Dramane Ouattara est entrain de faire école. Grâce à une politique incitative d’investissements, les capitaux se font entendre dans les quatre coins du pays. Opérateurs économiques nationaux et étrangers n’hésitent plus à fouler le sol ivoirien. Et ils y viennent avec leurs sous.
Notre pays, le Mali, pourrait pourtant s’inspirer de cela. En assurant une protection des milieux d’affaires, par l’adoption des lois idoines, le Mali commencerait à souffler un peu. Lorsque les lois seront bien dites, appliquées correctement, chacun ferait face à ses droits et devoirs. Mais, pour y parvenir, il faudrait que la société civile joue pleinement sa partition. Syndicats, ordres professionnels, ONG, associations diverses, entre autres, tout le monde doit s’investir.
C’est dans cet esprit que le vieux Bazoumana Fofana vient d’adresser une correspondance au président des Organisations de la Société Civile (OSC). Dans sa missive, le vieil homme rappelle au moindre détail les péripéties de l’affaire du titre foncier N°11247. Une affaire d’expropriation foncière qui l’oppose depuis plusieurs années à des personnages aux longs et larges dos. Ses différentes démarches auprès des autorités actuelles du pays sont restées vaines. Bazoumana a tapé à toutes les portes.
Opérateur économique, jadis chef de quartier, versé dans de nombreuses actions sociales, il estime aujourd’hui que la société à laquelle il appartient, saura au moins l’entendre. En tirant profit de cela, la société civile saurait ainsi se protéger contre les injustices, les abus de toutes sortes. Imaginez un seul instant l’insécurité perdurer, où irait notre pays ? Lorsque le monde des affaires est constamment victime des abus, comme c’est le cas Bazoumana Fofana, ne verrait-on pas les affaires s’effriter ? On l’a dit et redit. Le monde des affaires a besoin de sécurité, de garantie. Ce rôle est dévolu aux pouvoirs publics. Dans les pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, ce monde accompagne les politiques nationales de développement.
La -bas, les organisations de la société civile sont au cœur des différentes politiques. Elles participent à l’élaboration desdites politiques. Au Mali, il faudrait que la société civile participe à son tour à l’élaboration des politiques. Elle ne doit pas rester les bras croisés. Ses différentes composantes doivent se donner les mains. Ce qui s’est passé avec Bazoumana Fofana, expropriation de son bien, ne se serait pas déroulé si la société civile veillait.
La vigilance et la mobilisation doivent être de rigueur en son sein. Si un de ses membres était brimé, lésé, spolié, cela devrait être fustigé avec la dernière rigueur.
B. KONE