Faut-il le rappeler ? La direction régionale de la protection civile de Bamako est dotée seulement de 5 ambulances Véhicule de Secours aux blessés et aux asphyxiés (VSAB), 5 engins-pompes, 5 vehicules de liaison (VL). Ce, pour les cinq centres de secours (CS) de Bamako : Il s’agit notamment des centres de secours de SOGONIKO, de Baco-Djicoroni, de l’ACI 2000, de Dravéla et le centre de SOUTUBA.
La plupart de ces engins sont dans un état très dégradé. Telle est la triste réalité au niveau de la première compagnie de la protection civile. Notre interlocuteur, un adjudant du corps qui a préféré resté sous anonymat, déplore les conditions de travail des soldats de feux communément appelés «sapeurs-pompiers».
Pour ce jeune sapeur-pompier, ce ne sont ni les missions, ni les exécutants qui font défaut à la protection civile. « Ce sont les moyens qui nous manquent», déplore-t-il. Il s’agit, précise-t-il de moyens de locomotion : « Dans la compagnie à Dravéla, explique-t-il, il n’ya qu’un seul camion pour l’intervention en cas d’incendie et un véhicule de secours. Idem pour la 2ème compagnie de Sogoniko». Au même moment, l’on déplore au moins 200 accidents par jour dans la capitale malienne, pour une moyenne de 80 à 100 dans une chacune des zones d’action des deux compagnies.
Il y a pis ! Ces véhicules manquent très souvent de carburant. Hélas, c’est bien ce que nous confirment les agents ! «Des fois, nous passons 24 heures sans une seule goutte de carburant dans les réservoirs. Conséquence : nous intervenons en retard, pas du tout ou sans l’équipement nécessaire. Et c’est malheureux ! ».
Très malheureux, et pour cause. La carence est souvent sanctionnée par des pertes en vies humaines. «Ce fut d’ailleurs le cas suite à l’accident survenu le 17 décembre 2014 au marché de Médina-Coura. Les victimes ont passé plus d’une demie heure sous les décombres avant de rendre l’âme».
Ce jour en effet, une des victimes a succombé sous le regard impuissant des Sapeurs-pompiers. Il a fallu l’appui matériel de la MINUSMA (une grue) pour extraire le corps du malheureux, plusieurs heures après l’accident.
Bouleversant !
Bibata Coulibaly (stagiaire)