Le lundi 2 septembre 2019, à la surprise générale, lors du rassemblement pour la montée des couleurs, des agents mécontents de la gestion du directeur général de la Protection ont tout simplement demandé sa démission.
À cause de ses pratiques peu orthodoxes à la tête de la Protection civile, certains agents réclament la tête du directeur général, Seydou Doumbia. C’était en début septembre à la faveur de la montée des couleurs dans la cour de la direction générale de la Protection civile, sise à l’ACI 2000.
Inédit, puisque c’est la toute première fois que des agents, sans coup férir, demande au DG de rendre sa démission. Cette prise de position des agents ne surprend guère les observateurs avertis, vu la manière dont le DG Seydou Doumbia règne sur la Protection civile. Tous ceux qui ne soufflent pas dans la même trompette que l’Inspecteur général sont mis à l’écart et la vie continue.
L’illustration en est le limogeage de six directeurs régionaux dont celui de Bamako, Lieutenant-colonel Bakary Dao, qui a tout donné à l’Etat à travers ses interventions remarquables lors du sommet France-Afrique, sans compter les sinistres du grand marché et d’ailleurs.
Nous avons appris auprès de sources bien introduites, que c’est lui en premier et les autres directeurs régionaux relevés qui ont refusé d’approuver (travers leur signature) les résultats du dernier concours dont les recrues sont de retour à Bamako, pour poursuivre leur formation de soldat du feu à Sogoniko, où se trouve l’école de formation de la Protection civile.
Pour étouffer le nouveau syndicat, le directeur général avait ordonné une vaste mutation qui a touché les leaders de ce jeune syndicat, troisième syndicat de la Protection civile, affilié à la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CSDM) de Mme Sidibé Dédéou Simaga, qui jure de défendre ses camarades vaille que vaille contre les agissements du DG et de ses acolytes. Puisque le DG, selon nos informations, n’entend pas reconnaître ce jeune syndicat qui vient d’être mis sur les fonts baptismaux.
Apeuré de perdre son fauteuil, «il pense qu’il y a des mains invisibles derrière ce nouveau syndicat et déclare qu’il y a des colonels de la Protection civile qui veulent son fauteuil». Hautain, le DG Doumbia va jusqu’à dire à ses agents qu’«aucun officier de la Protection civile n’est mûr pour le remplacer». Puisqu’issu de la gendarmerie, il pense être plus aguerri que ses collègues officiers, recrutés sous le couvert du corps de la Protection civile.
Se montrant indispensable, le DG Doumbia informe ses agents qu’il avait lui-même demandé à quitter la tête de la direction de la Protection civile, mais en aurait été dissuadé par le ministre de tutelle. Et pourquoi ? Vous l’aurez deviné : servir le chef du département de la sécurité intérieure à l’occasion des recrutements. En tout cas, le sort du directeur général ne tient plus qu’à un fil.
Abdrahamane Diamouténé