Jadis, les chinois étaient réputés pour leur aversion pour la prostitution. Mais, de nos jours, ils s’en mettent plein la besace en permettant à leurs clients de s’envoyer à l”air, dans des bars malfamés. Nos « chinetoques » découvrent ainsi un moyen rapide de devenir riche : la prostitution ».
En braquant notre torche sur notre capitale, nous avons eu l”impression d”être dans une ville asiatique, où pauvreté et désespoir poussent la quasi-totalité des mineures, vers le plus vieux métier du monde. La nuit, les jeunes filles de Bamako changent de couleur. Elles sont jaunes, drapées dans des jeans ou des mini –jupes, laissant leur nombril en récréation. Nous sommes dans un restaurant chinois très discret à Djicoroni -ACI. Le spectacle estomaque tout bon parent. La propriétaire des lieux, est une asiatique de 43 printemps, du moins, selon ce que nous indique un de ses employés, qui a bien voulu répondre à nos questions.
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Sous une lumière rouge et tamisée, où père et fils se croisent sans se reconnaître, les bosses de la ville se relayent dans les chambres de passe. Après un coup de téléphone de la « Maîtresse des lieux », une ravissante jeune fille fait son entrée. Elle, non plus, ne parle à personne. Elle se dirige vers la propriétaire, qui lui donne un ticket en bois, où est gravé le numéro d’une chambre. Deux heures après, le couple réapparaît. Mais, chose intrigante, la « facture » est payée au guichet, et non à la prostituée: « Cette dernière sera gérée plus tard », nous rassure K. K, notre interlocuteur. Pendant trois heures, plus de 10 jeunes filles, aussi belles que ravissantes, ont vendu leur charme à la caisse.
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Un casting très spécial
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Ces prostituées coûtent chères, très chères. Après une partie de jambe en l”air, la fille peut empocher 5O.OOOCFA. Ce qui correspond à la recette de trois jours d”une prostituée ordinaire. C”est pourquoi, « le produit est minutieusement sélectionné ». Les critères sont les suivants: être âgée de moins de 18ans, être belle, avoir une grande taille et une forme de sirène. Plus important, reconnaître sur papier qu’elle est la seule responsable de sa vie. Facile, car la bonne dame sait manipuler ces pauvres petites, qui ignorent les dangers auxquels elles s’exposent. Toutes ces précautions sont prises, par crainte des autorités: « La Brigade de Moeurs est la bête noire des restaurants chinois. Pour éviter tout problème avec l’Inspecteur Sissoko, elle est obligée de s’entourer de précautions », nous dit KK. Notre asiatique n”aime pas les filles indiscrètes. Elle ne cause avec personne. Mieux, c”est elle qui détient les tickets des chambres. KK ne nous a pas permis d’interroger ces créatures, au risque d”être mis à la porte. Par ailleurs, comme pour soulager sa conscience, il tente une explication, peu convaincante : « Si je suis là, c”est parce que le monde du travail n”a pas été clément avec moi. Sinon, voir mes soeurs se livrer aux hommes, qui ont l”âge de leur père, me fait honte... ». KK s”occupe de la restauration. C”est lui seul, qui a le droit de servir leurs « hôtes ». Jusque dans leur chambre.
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La complicité des autorités
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Cette nouvelle "enfer" prend de l”ampleur dans notre capitale. Avec le « commerce » des « nenettes », les restaurants chinois font exploser leurs chiffres d’affaires. Ils louent le service de nos sociétés de gardiennage, pour veiller au grain. Le cas de ce restaurent, sis à Lafiabougou, en est la parfaite illustration. Ce jour-là, un boss de la Rue publique a été délogé de sa chambre, avec sa nana, par un agent d”une société de gardiennage. Motif : il a dépassé le temps réglementaire : deux heures d’horloge. Ces maisons closes ne gênent personne. Elles sont devenues, presque, banales. Surtout, par ces temps où, on parle de lutte contre le sida.
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Chrystelle
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