Aujourd’hui, Bamako se trouve pris en étau par les questions de sa modernisation et l’épanouissement à grande échelle de la précarité, source de prostitution chez les jeunes filles, surtout de celles qui y viennent pour étudier. La prostitution, c’est le fait, pour une personne (quel que soit son sexe), de consentir à avoir des relations sexuelles avec différents partenaires dans un but lucratif. C’est également faire subir à une personne un nouveau type d’esclavagisme. C’est dire que la prostitution n’est jamais faite ni pour le plaisir ni avec plaisir ! L’aménagement des quartiers de L’ACI et Yirimadjo avec les logements sociaux a engendré une nouvelle manifestation de la prostitution dont les étudiantes sont les principales animatrices. Bref, la prostitution a pris un nouveau visage au Mali.
Portant une perruque blonde, A.K., la trentaine, arpente nonchalamment la voie son sac à main en bandoulière. C’est une habituée du métier. A deux pas d’elle, D.T., une autre belle perle avec son joli teint noir, resplendissante, cheveux rasés et cuissardes aux pieds, attend les clients le long de la route allant du carrefour « Cabral » à l’ACI. Voilà deux exemples de « prostitution traditionnelle de rue » composées de péripatéticiennes. Ce samedi-là, à leur grand désespoir, elles ont moins la côte car on vient de les informer que la Police organise une rafle. Même si l’espace semble vide ce soir-là, on pouvait se faire une idée du nombre de filles qui ont choisi cette voie comme lieu de conquête d’hommes. Selon A.K., elles sont une trentaine de filles, toutes de nationalité malienne. Les deux tiers sont constituées d’élèves et étudiantes. Bottillons, jupe ultra-courte, perruque rouge sur la tête, ongles étincelants : c’est un look identique chez toutes ces filles. La plupart d’entre elles débarquent dans le milieu par l’intermédiaire d’une copine. « C’est une copine qui m’a initiée dans ce milieu quand je lui ai expliqué mon problème. Au début, j’avais peur des inconnus, mais maintenant, je suis experte en la matière », déclare A.K. « Mes parents habitent à l’Est du pays et ne sont au courant de rien. C’est une amie qui m’a fait intégrer le milieu, elle est en Europe maintenant », affirme pour sa part D.T.
Etudiante, pauvre et prostituée
A.K. suit les cours du lundi au jeudi car le reste de la semaine est consacré par son second métier. Elle étale sa vie sans réserve sa vie. « Je suis la deuxième fille d’une famille de 9 enfants, étudiante en 4è année à l’Université. Je fais ce métier depuis trois ans. Mon père est au village et ne s’occupe plus de moi car au village, être à l’Université est synonyme de réussite. Ma mère n’est plus de ce monde. Ici, je vivais chez un ami qui me prenait en charge et en contrepartie, je devrais me donner à lui chaque nuit avant de dormir ». Et de poursuivre : « Avec ce métier, je gagne entre 15 000 et 50 000 FCFA par nuit et selon le profil des clients ». Cependant, pendant les vacances, tous les jours sont bons pour la prostitution sauf les jours où elle est vraiment éreintée, affirme-t-elle. D.T., elle, est en année de Licence dans une Université privée où elle assure elle-même ses frais d’études. Elle s’est retrouvée dans la prostitution parce qu’elle veut financer ses études et survivre dans la « jungle » bamakoise. Au moment où commençons notre entretien avec D.T., une voiture s’est arrêtée. La demoiselle semblait connaître le conducteur. Elle nous fit un signe comme pour dire : « Je reviens ». Elle monte à bord et la voiture disparaît à toute vitesse. D.T. est le genre de fille que tout homme rêve avoir chez soi, tellement elle est aguichante, très accueillante, cultivée, belle…Quoi de plus pour fasciner un homme ou lui faire perdre la tête ? Aux environs de 2 h du matin, elle revient en taxi. C’est là qu’elle se mettra à mieux expliquer sa situation. « C’est un Blanc. Il m’appelle généralement avant de venir me chercher. Il paie bien entre 25 000 à 40 000 FCFA selon le temps. Il est très satisfait de mes services », raconte-t-elle avant de reprendre notre entretien. Avec cet argent, D.T. doit satisfaire ses besoins primaires : se nourrir, s’habiller, se loger, payer sa scolarité (500 000 F CFA par an) et ses fournitures. « Ici, le marché est très simple. Il n’y a pas de réseau de professionnel ; c’est chacun pour soi et Dieu pour tous », confirment mes deux interlocutrices. Quand un client arrive, il repère la fille de son choix. Après, ils discutent ensemble du prix et du temps car les tarifs varient selon le temps. Les enchères montent selon le degré de satisfaction de ces clients. Pour la recherche de la clientèle, chaque fille y va de son originalité. Pour mieux convaincre certains hommes têtus, D.T. se fait passer pour une vendeuse de préservatifs vibreurs (qui excitent les hommes), et selon elle, le coup marche toujours.
Certains hommes veulent tout simplement calmer leurs ardeurs, d’autres par contre préfèrent passer du bon temps durant toute une nuit. Mais les hommes profitent généralement bien de ces instants « magiques » que leur procurent ces jeunes filles fraîches qu’ils peuvent « tenir » jusqu’au petit matin à grand coût financier. Pourtant, elles assurent qu’elles sont conscientes des conséquences sanitaires liées à ce métier. Le port des préservatifs constitue pour elles une exigence et une obligation de premier ordre : comme quoi, il faut éviter au maximum les comportements à risques. D.T. n’embrasse pas et ne fait pas non plus de la fellation. Pour ces filles, la prostitution constitue une étape malheureuse dans leur vie, mais dont elles espèrent un jour sortir. Malheureusement, la prostitution est un métier dont on ne sort presque jamais indemne. Et des filles comme A.K et D.T. pullulent dans les capitales africaines. La recherche du bien passe maintenant par tout, c’est- à- dire que dans nos sociétés, seule la fin justifie les moyens
« Malheurs à celui qui a inventé l’argent !»
C’est feu Sembène Ousmane qui s’exprimait ainsi dans son ouvrage intitulé « Le mandat ». « L’argent, c’est le démon de nos sociétés… », renchérissait Karl Marx. Des pensées certainement très réalistes. Mais dans un monde ultralibéral, où l’Avoir a enterré l’Etre, l’argent devient le nerf de la vie et de nos jours, tous les moyens sont utilisés pour l’acquérir. Ainsi, certaines personnes malveillantes s’adonnent au braquage systématique des biens et des personnes. Au sommet, c’est une source d’enrichissement illicite. Comme on dit communément, « le mouton broute là où il est attaché ». Ainsi, certains parents se livrent au commerce de leurs propres progénitures : un acte abject et immoral pour s’enrichir. D’autres se livrent au trafic de drogue. Les jeunes filles, et certaines étudiantes en particulier, préfèrent quant à elles le plus vieux métier du monde : la prostitution. Faites souvent tour dans les réseaux bien organisés comme « Badalabougou Bla Bla » à l’Hippodrome et à Faladjié, vous serez bien surpris. En plus des autorités politiques, administratives et religieuses, ce phénomène interpelle les parents qui pèchent le plus souvent dans l’éducation de leurs enfants. Educateurs et parents doivent jouer leur partition, certes. Mais que peuvent-ils faire lorsque les conditions matérielles et d’existence les amènent eux-mêmes à faire fi de toute morale ou de toute dignité ?
Paul N’guessan
N’importe quoi: un article comme un plat de spaghetti: aucun bout, aucune fin…du coq à l’âne!!! Si le mouton broute là où il est attaché, il y chie aussi, non????
Pfrrrrrrrrrrrrrrrrr!!!!! N’importe quoi!!!!!! 😳 😳 😳
C’est vraiment inquiétant pour l’avenir de nos filles. Que Dieu le Tout Puissant les-en préserve, et Qu’Il les mettent sur le droit chemin. AMIN 😥 😥 😥
C’est sûr que le repoeteur est un ancien client de la GO!!!! En fait je veux dire que tout le monde est coupable de ce fléeau. Si chacun pouvait faire des efforts, mos soeurs n’accepteraient pas de vivre au dessus de leurs moyens.
Pendant que la fille est partie avec “le blanc”, que faisiez-vous pour qu’elle vous rejoigne au même endroit à 2H du matin? N’est ce pas curieux si vous dites vrai?
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